BRIENNE ET MONTJUlílAIL. -
PÉVRIF.R
t81 •
58f
avait, en outre, de quoi équiper quelques millc
cavalicrs
n
Versailles, et de quoi attclcr 80 bou–
chcs
il
fcu
a
Vinecnncs. C'étaicnt done 50 millc
oldats de plus qui dcvaicnt, en huit ou dix jours,
portcr
h
90 millc hommes les force totales de
Napoléon. Enfin,
a
l\fontereau,
a
Meaux,
a
Sois-
on ,
il
nccouruit de braves gens qui profitaicnt
des cndres de In garde nationale pour venir offrir
et utiliscr leur dévoucmcnt. Tout n'étnit done
pas p.erdu, si l'on savait eonserver son snng-froid
quclqucsjour encore. Par malheur, dcux choscs
rnanquaicnt
n
Paris, non pas les hommes, nou
le répétons, mais }'argent et les fusil . Quant
h
}'argent, lorsque M. Mollien aux abois ne savait
ou trouver cent mille francs, un mandat sur le
tl'ésoricr de la liste civilc les faisait sorlil' des
Tuilerics. Il était moins aisé de se proeurcr des
armes. Il yavait, comme nous l'avons <lit, 6 millc
fttsils noufs et 50 mille
a
réparcr. On trava illait
a
remcttre en état ces dcrniers, mais les r épa–
rations quotidienncs rempla<;aient
l1
peine les
distrihutions, et la reserve des armes propres au
service. di-minuait ainsi
a
vue d'reil. Les habits se
- confectionnaient
as~ez
vite ; les chevaux nrri–
vnient. Napoléon, écrivant sans ccsse
a
Joseph et
-a
Clnrkc, tachait ele stimuler la paresse de l'un,
de supplécr
a
!'incapacité de l'autrc, leur tra<;ait
point par point
ce
qu'ils avaicnt
a
fairc, donnait
tous le jours de ses nouvelles
a
l'impératrice et
au prince Cambacérés, lcur rccommandait le
couragc et le calme, leur affirmait que rien
n'était perdu, que l'ennemi n avait cu :rncun
avantage déci if, et qu'avcc de la con lan ce et
de l'énergie on finirait par touL sauver.
Tnndis qu
il
'effor~ait
de préparer ses rcs-
ources et d'y faire croirc, il lui re tait une
chan e hcureu e
t
prochaine, qui était le seer
L
<le son génie, l dont
il
avait comme un sorle
de pre sentiment. Cettc chance, i elle se rénli-
11it, pouvait changer In facc de choscs, et luí
méoager d'important,e vicloire . Pour le mo–
m nt
il
élnit mcnacé d une immense t fatale
batnillc livrée ous le
mvr~
de Paris conlre de
forces quadruplc de icnnc .
e
était n c1Iet
In tri te vrais mblaocc
Priest aux frontieres de Bclgique, ne voudrail-il
pas les rappcler
u
lui, et, pour le rallier plus
suremcnt, ne ferait-il pa un pas vers elles?
Schwarzcnberg, qui avait de force sur
In
route
de Gcncve et ju que vers Lyon, oe voudrait-il
pas tendrc un bras vers Dijon ? A ces causes ne
se joindrait-il pns des motifs moraux de sépara–
tion , tcls que de jnlou ies, des antipathies, des
désirs d'opércr séparóment les uns des autres?
Bluchcr ne voudrait-il point, par exemplc, se
porter sur la Marne en laissant Schwarzenberg
sur la Seine, afin d'ctre plus libre d'agir asa
tete? Nnpoléon le
soup~onnait
fortemcnt, et, des
Je second jour de sa rclraite sur Troyes,
il
en
ava it prcsquc con<;u Ja certitudc
1
•
S'il en était
ainsi, son projct étai t tou t
~ rreté
; il laisscrait un
corps dcvant Schwarzcnbcrg, puis, se dérobant
rapidcment, courrait
11
BJucher et l'accahlerait,
pour reve nir cnsuite sur Schwarzenberg. Toute–
fois
il
n'cn disait ricn, de peur que son secret ne
füt divulgué, et ne parvint
a
l'eanemi par une
indiscrétion d'éta l-major. Autour de lui, la pré–
scnce d'unc massc compacte, quatrc fois supé–
rieurc au moins
a
l'armée fran<;aise, élait le
nuage qui offusqu11it tous les ycux
et
tcrrifiait
tous les coours. On se voyait réduit
h
livrcr sous
les murs de Paris une hataille générale, avec des
forces tellement disproportionnées que la vic–
toirc serait impo siblc, et on aurait voulu
:'t
tout
prix conj urer ce danger, et le conjurer au moyen
de la paix, qucllc qu'ellc put étrc . Arrivé le 5 fé–
vricr
ti
Troycs, NapoJéon ful. en clfet assa illi des
rcpréscntations de Bertl1ier, qui avnit toujours
élé sagc, et de
l.
Ba sano qui I'était devenu
depuis
DOS
dernicrs malhcurs. Traiter
a
tout
prix
u
Chatillon étail lcu r fcrmc scntim nt,
cxprimé de la maniere Ja plus pressanle .
On le pouvait c[ectivement, car les plénipo–
tenliaircs des puis anees coalisées venaient d'ar–
rivcr
a
Chatillon, lous fort di po és
i1
igncr la
paix, mai sur la doublc base de fronti ·res
de
i
790 et de notrc excJu ion de futurs arran–
g ment curopéen . Accueilli avec poli te e etfl'oi–
dcur, M. d Caulaincourt a ait pu démeler qu'on
lui pr 'parait d cruelles pr po ilion , et qu on
taitdéj loindcsba e dcFrancfort.M.deFloret,
1
secrétaire de la légation autrichienne, chargé
de donner ccrét ment de avis hienvcillanls au
n 'gociat ur fran<;ai , an vouloir expliquer ca–
l' oriquemcnt lui avait dit: Trait za lout prix.
t
Le _, ' ¡ioléon n
criv il
quel ues mo ob_eor , mais
trc ·-rositií; , au mi ni tre de 1
¡;nerl"e•
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