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576

LIVHE CINQUANTE-DEUXIEME.

moins d'un grand poids. l\fais, tnndis qu'on les

discutait, on avait tout

a

coup rei;u la nouvelle

que Blucher, quoique obligé de laisser en al'l'iere

plus de la moitié de ses troupes autour de

l\fayence et de .!\Ietz, était venu se placer en

avant de la grande armée de Schwarzenberg, et

se jeter

it

la

renconlre de Napoléon avec la

moindre partie de ses forces. Apres un tel évé–

nemcn t,

il

n'y avait plus

a

délibérer, et

il

étai t

indispensable d'aller au secours du téméraire

général de l'armée prussienne, sauf

a

décider

ensuite ce qu'on ferait ullérieurement. En eífct

Je 30janvicr, Jelendemain du combatdeBrienne,

Je prince de Schwarzenberg mit en mouvement

tous ses corps sur l'tme et l'a utre rive de l'Aube.

Blucher s'était retiré un pcu en a1·riere de Ja

Rothiere, sur les coteaux boisés de Trannes.

(Voir les cartes

nºº

G~

et 63. ) Le prince de

Schwarzenberg rangea derrierc lui les corps du

général Giulay et du prince de Wurtcmberg,

qui, en poursuivant le maréchal Mortie1·, s'étaient

arrctés

a

J3ar-sur-Aube. 11 dirigea sa gauche,

composée de toules les réserves autrichieones

sous Je prioce de Colloredo, sur Vandreuvres,

a

Ja ri\'c gauche de l'Aube, afio demenacer le flanc

dl'oit de Napoléon et de contenir Je maréchal

l\fortier. II porta sa droite, composée des Ilava–

rois,

a

Éclance,

IHJ

peu au dela de Trannes, et

envoya l'ordre

a

Wittgenstein, déja pai·ven u

a

Saint-Dizier, de s'avancer en toule hale ju qu

O.

Soulaines. Le corps d'York, qui avait été laissé

dcvant l\ietz , rei;ut égalcment l'ord1·e de se ren–

tlrc

a

Sui nt-Dizie1·. Enfin au centre, ou déja Je

prince de 'Vurlemberg et Je générnl Giu lay

étaient venus appuycr Hluche1., il di posa

u11

dernier renfort en

y

attirant les gardes russe et

prussienne.

C'était la une immcJ1se accumulation de forces,

car Blucher, aprcs le cornLat de Bricnne, con–

sc1·1'aÍt bien 28 millc hommes , eu complant

Sacken, Olsouvieff et Pablen; le général Giulay

et le prince ele Wurtefnbcrg ne luí amcnaient pas

moins de 25 millc hommes de secours; on en

supposait autant au maréchal de Wrede, autaut

au prince de Colloredo ; on estimait

a

30 mill e

les gardes russe et prussienne,

a

18 millc Je

corps de Wittgenstein,

a

1

o

mille celui du gé–

néral d'York. Le tout formait par eonséquent

'170 mille hommes, dont plus de 100 mille

conceotrés autour de Ja Rothic1·e. 01· , on voyait

Napoléoo en fa ee de soi, ayant une aile sur

l'Aube, l'auti·e sue le coteau hoisé d'Ajou, cL

pour toute défense au centre le village de Ja

Rothiere : qu'avait-il de troup·es d'tlns cette posi–

tion? 50 mille hommes, si on en jugeait par

le combat du 29 janvier, et peut-etre 40 ou

41) mille, si Mortier, qu'on savait

a

Troyes, avait

pu le rejoinclre. C'était done le cas ou jamais de

se jeter sur lui, avant qu'il füt renforcé, et de

l'accabler avec 170 mille hommes qu'on avait

da ns un espace de quelques licues, et dont

100 mille étaient déja réuois daos la plaine

de la Rothiere. Ces raisons décisives mirent fin

aux discussions des jours préeédents, et

il

fut

résolu qu'on livrerait bataille. D'ailleurs, entre

Chaumont et Bar-sur-Aube on ne pouvait pas

vivre, il fallait ava ncer ou reculer, et reculer ne

convenait

a

personne; Ja bataille, condition de

tout mouvement en avant, était inévitable. Seu–

lement,

1t

l'audace de Napoléon,

a

ses vives allu–

res, on regarda commc po ible qu il prit l'initia–

tive, et

011

voulut la lui laisser, car on se trouvait

sur les plateaux hoisés de Traones et d'Éclanee,

et l'on avait Lout avantage

a

l'y attendre.

La journée du 51 janvier se passa dans cette

allente . Napoléon étant resté immol.Jilc, on se

décida, le 1

•r

février,

a

J aller chercher dans la

plaine de la Rothiere . On avait un eertain espace

a

francbir ; les orps élaientencore a sez éloignés

1

s uns de aulres les chemins étaieot argileux

et uifficiles

a

pa1·courir, bien qu'iJ eu t fait froid,

et par tous ce moLifs la bataille ne pouvnit com–

mcncer de bonne heure. Le maréchal Blucher

fit

doublcr les

allelage~

de son arLillerie , afio de

n'clre pas retardé, mais cette précaution l'obli–

gca de Jai. scr la rnoitié d ses canons en arriere.

JI crnplo a lá ma tin ée

a

se porter de 'frannes

a

la Hotliicre. Le pla n conveuu était le uivant.

(Voir le plan de Brienne,

al'LC

nº 65.)

Le maréchal Bluche1· devait avec Sacken,

OlsouviclTJ Scherbatow et Pahlen, aborder· Ja

Rothiere et l'enlevcr, ce qui paraissait facile pour

lui , car il n'avait d'autre ob tacle

1t

vaincrc qu 'un

villagc situé au milieu d'une plainc prest¡ue unie ,

et s'élevant en pente insensible. Pendant ce

temps, le génél'al Giulay devait se porter sur

Dicnvillc, fJOUr cnlever le pont de l'Aubc ou Na–

poléon appuyait sa droile, tandis que le prince

de \Yurtemberg, ngissant; vers le coté opposé, a

lravcrs les bois d'Éelancc, devait enlever la

Gibe1·ie et Chaumenil, petils villages qui se re,

liaienL au bois d'Ajou, ou Napoléo1'l avait sa gau.

che. Enfin, le maréchal de Wredc dcvait atlaquer

cctle gauehe, formée par le mal'échal Marmont.

11 fallait pom· cela qu'il s'enfoni;at dans un. ruis–

seau fangeux et boisé qui passc au pied du vil-