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LlVHE CINQUANTE ET

UNIEl\IE.

<

l'cspoir qu'avant l'ouverture de cctte session

u

le congres de 1\fanheim scrait réuni; mais de

" nouveaux retards, qui ne sont pas attribués

a

" Ja France, ont différé ce momcnt que presse

" le vreu du monde.

«

J'ai ordonné qu'on vous communiquat tou tes

" les pieces originales qui se trouvcnt au porte–

(( feuille de mon départcmcnt des affaires étran–

(( gcrcs. Vous en prendrez connaissanee par

(( l'intermédiaire d'une commission. Les oratcurs

" de mo'ñ conseil vous feront connaitre ma vo–

" lonlé sur cet objet.

u

Rien ne s'oppose de ma part au rétablisse–

" ment de la paix. Je connais et je partage tous

(( les sentiments des Frarn;ais, je dis des Fran–

" <;ais, parce qu'il n'en est aucun qui désirat la

«

paix au prix de l'honncur.

1(

C'est

a

regrct que je demande

a

ce peuple

1(

génércux de nouveaux sacrifices; mais ils sont

" commandés par ses plus nobles et ses plus

1(

chers intérets. J'ai du rcnforccr mes armées

1(

par de nombreuses levécs : les nations ne

(( traitent avcc sécurité qu'en déployant.. toutcs

1(

leurs forces. Un accroissement dans les r eccttcs

" devient indispensable. Ce que mon ministre

1(

des financcs vous proposera est conforme au

<<

systeme de finan ces que j'ai établi. Nous fcron s

1(

face

a

tout sans l'emprunt qui consomme

" !'avenir, et sans le papier-monnaie

qui

est le

" plus grand ennemi de l'ordre social.

11

Je sui.s salisfait des sentiments que m'ont

u

montrés dans cette circonstance mes peuples

" d'llalie.

u

Le Danemark et Naples sont sculs restés

fi–

" deles

a

mon alliance.

"La républiquedes États-Unis d'Amérique con–

«

tinue avec succes sa gucrre contre I'Anglclerrc.

ce

J'ai reconnu la neutralilé des <lix-neuf can-

«

tons suisses.

(( Sénateurs,

1(

Conseillers d'État,

''.

Députés des départcmcnts au Corps législa–

" t1f,

u

Vous eles les organcs naturcls de ce trónc:

11

c'est

a

vous de <lonner l'cxcmple d'une énerg;ie

«

qui rccommande notre géoération aux

gé1~é " ratíons futures. Qu'elles ne discnt pas de

1(

nous : Ils ont sacrifié les premiers intérets du

«

pays

!

ils ont reconnu les lois que l'Angleterre

a cherché en vain pcndnnt quatre sicclcs

a

" imposer

a

la France.

«

l\les peuplcs ne peuvent pas craindre que la

poli tique de leur ernpereur trahisse jamuis la

(( gloire nationale. De mon coté, j'ai la confiance

u

que les Frarn;ais seront constamment dignes

u

d'eux et de moi

!

n

Dans ce discours Napoléon avait annoncé la

communication des pieces relatives

a

la négocia–

tíon de Francfort, qui samblait, on no savait

pourquoi, tout

a

fait interrompue.

11

espérait

que de eette communication sortirait un résultat

d'une grande utilité, le seul qu'il put., dans le

moment, attcndrede la réunion du Corps législa–

lif : c'était la preuve qu'il voulait la paix, qu'il

en avait franchement accepté les conditions telles

qu'on les lui avait posées

a

Francfort, et que si

cette paix n'était pas déja signée,

la

faute n'était

pas

a

luí, mais aux puissances coalisées. Une

déclaration du Corps législatif en ce sens aurait

ptl remédier sinon

a

l'épuisement du pays, du

moins

a

sa méfiance profonde, et luí rendre

quelque zele en lui persuadant que ce n'était

pas

a

l'ambition de l'Empereur qu'il allait se

sacrifier encore une fois, mais

a

la nécessité de

se défendre et de se sauver. Ccpendant, avant

de dissiper la méfiance du pays, il aurait fallu

dissiper celle du Corps législatif lui-meme, et on

ne pouvait y réussir qu'avec beaucoup de fran–

chise. M. de Caulaincourt, qui n'avait ríen

a

craindre <le cctle franchise, la conseilla forte–

ment. Mais Napoléon avait trop de vérités

a

ca–

cher pour suivre un tel conscil. Si on avait com–

muniqué le rapport seul de M. de Saint-Aignan,

chacun

y

aurait vu que

l\l.

de MeLternich recom–

mandai t exprcssément

de ne pas (aire aujourd'hui

com.me

a

Prcigite ,

c'est-a-dire de pas laisser passer

un moment unique de conclure la paix, ce qui

prouvait qu'a Prague on aurait pu la faire, et

qu'on ne l'avait pas voulu. Si en outre on avait

pr oduit la leLtre de

1\1.

de Bassano du

1

G no–

vembre demier,

il

serait devenu évident qu'au

moment des propositions de Francfort, au lieu

de prendre l'Europe au mot, le cabinet franc¡ais

lui avait répondu d'une maniere équivoque et

ironique, et que c'était le 2 décembre seulement

qu'il avait répondu par une acceptation formelle;

et bien que le public ignorat combien la perte

de ce mois avait été funcsle, il se sernit bien

dou té qu'en le perdant on avait perdu un temps

précieux, car autant la prcmicre ouverture de

1\I. de 1\ietternich avait été confiante et pressante,

autant sa dépcche du

10

décembre était devenue

froide et évasive. La franchise pouvait done en–

trainer de graves révélalions, mais

a

s'adresser

· au x r eprésentanls du pays pour avoir leur appui,