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542

LIVUE CINQOANTE ET UNIEl\IE.

" Nous ne faison s pas la guerrc

a

la Fi'nnce;

mais nous repoussons loin de nous le joug que

VOIJ'C

gouvernement vouluit imposcr

a

nos pays ,

qui ont

l es

lllClllC.5

droits

a

l'indépendance et

Ull

bonheur que

le

vólrc.

" l\fagistrals, propriétaircs, culti vateurs , rcs –

tcz chez vous : le mainlicn de l'ordre public, le

respect pour les propriétés part.iculiercs, la dis–

cipliue

la

plus sévcre, mnrqueront le passugc des

armées alliées. Elles ne sont animécs de uul

esprit de vcngcancc; clics ne vculent point rcndrc

les maux sans nombre dont la l''rancc depuis

vingt ansa accablé ses voisins et les contrées les

plus éloignées. D'aulres príncipes et d'aulres

vues que celles qui ont eond uit vos armées chez

nous président aux conscils des monarques alliés.

" Leur gloire sera d'avoir amené la fin la plus

promple des malbeurs de l'Europc. La scule con–

quete qu'ils envient

est

celle de la paix pour la

Fi'ance,

e~

pour l'Europe entiere un vériLable état

de repos. Nous espérions le lrou vcr avant de

toucher au lcrriloire

fran ~ais;

uous allons l'y

chercher. ,,

En

ap prenan t les événements de Hollande et

les pi'cmiers mouvcments des coalisés vcrs les

P;iys- Bas, Nnpo léon avait senti sur-Jc-champ le

da11gcr de se laisSCl' en Lam er de

CO

co té, car

c'était Ja pai·tie des ancienues conquétcs de

la

Francc que l'on était Je plus dispo

é

ú

luí con–

tester, et pour soutenir: Ja posscssion de droiL il

fallait au moins n'avoir pas pcrdu Ja possession

de fait. Il s'était done cmp t'cssé d'y cnvoyer de

bonne hcure tous les secours dont

il

élait pos–

sible de disposer.

Dans les premic1·s momcnts, il avuit voulu ,

comme on l'a vu, conscrvcr mcme la IIollande,

moins pour la garder définitivcment que pour en

faire un objet de compensation. I\Jais la Hollande

nous ayant promptcmenL écLappé, il a ai t en

toute h:.lte cx pédié des forces sur Je Wahal. 11

avait dépech é le général Rampon vers Gorcum,

nvec des gardes nationales levées dans Ja Flanclre

frarn;:aise , pour former

la

garnison ele cette place.

Il

avait envoyé le duc de Plaisance, fil s de J'ar–

chitrésoricr,

a

Anvers, avec ordre d'enfermer

l'cscadre de l'Escaut dans les b assins, d'en réparLir

les marins, les uns sur la fl ottille, les auLres sur

les fortifications de la villc, d'y réunir éga lcmen t

les dépóts les pi us voisins, les conscrits en marche,

les douaniers, les gendarmes revcnant de IIol–

lande.

11

avait en outre fait partir le génél'al De–

caen, inutil e désormais en Catalogne, pour la Bel-

giq ue, a.fin d'y organiser au plus vite le 1

cr

corps,

qu'on clevait tirer, comme nous J'avons <lit, des

dépóts du maréchal Davoust. Sentant Licn , néan–

moins, que ce corps ne serait pas rcconstitué assez

promptcmcnt pour parcr aux premicrs dangcrs,

et voulant

a

tout prix sauver la lignc du WaJ1al,

Napoléon avait choisi dans sa gardc tout ce qui

était di poniblc, pour l'achcmio cr sans délai sur

le BraLant septentrional.

ll

avait successivement

cxpéclié legénéral Lcfcbvre-Dcsnoucttes avec cleux

mille hommes de cavalcrie légere, puis les géné–

r aux RogueL et Barl'ois chacun avec une division

d'infanterie de Ja jeu ne garde. Enfin,

i

1

avait dirigé

le maréchal i\JorLier lui-merne sur Namur,

a

Ja

tete de la vieille ga rde. Si l'ennemi ne projetait

sur les Pays-13as qu'une opération d'hi ver, Napo–

Jéon se flattait ainsi de l'arrete1·, et d'avoir ens uite

le temps de r eportcr sa gardc la ou serait le danger

sérieux <le la campagnc. Si, au contra ire, legraud

effort des coali és se conccotrait vers la 13elgique,

la garde se trouverait toute tran portéc sur le

théatl'e des principales opération . Les espl'its

étanL trcs-agités en Ilclgiquc, et fort disposés

a

imiter

Ja

con<luitc des Hollandais , Nnpoléon

y

avait cu voyé un excellcnt officicr de gendarmerie

<l éja sig nalé pat' ses servi ccs dans Ja Vendéc, Je

coloncl Hcm y , a ce le g rade de générnl, et qucl–

c1ucs ccntainc · de gcndarwcs pl'is eu partie dans

Ja gcn<larmcri e d'élite .

Tels avaieut été le prcmicrs ordrcs donués

a

Ja suite de l'insurrccLion de la liollau de vers Ja

fiu ele novembre. La nouvclle dtr passage du

Rhin

pre

<le Búlc, le 2 1 cléccmbre, sans conster–

n cr ni ébranler Napoléon, l'a1Iecla vivernent néan–

moins, cal' il entrevit sur-lc-cbamp Ja pcnsée de

ses cnnemis; il rcconnut qu'on ne voulai t plus

négocicr arce Jui, que les propositions de Franc–

for t étaient bientót devcnues ce qu'elles n'étaient

pas d'abord ' c'cst-i1-clire un ]curre' grdc'e

a

la

faute qu'iJ avait commise de ne pas prcndre la

coaliLion au mot; qu'on élait résolu

a

pousscr Jcs

hostilités

a

outrancc, memc duraut l'hiver, et

qu'on allaiL cssayer de finir la guerre avcc ce qui

rcstait de comhaltanls des gigantesques balailles

de Dresde, de Lcipzig, de Hanau.

JI

n'avait des

lors pas d'au trc concluite

i1

len ir que de se défendrc

avec ce qui Jui restait de ces mcmcs bataillcs, en

y

ajou tant ce qu'il pourrait réunir dans l'espace

d'u n mois ou deux.

JI

ne s'agissait plus, comme on yoit, d'employcr

rhi vcr et. Je printcmps;. levcr 600 rnille hommes,

i! follait se servir

a

la liate eles hommcs qu e les

préfcts avaicu t pu arrachcr

a

nos campagncs déso-