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LIVUE CINQOANTE ET UNIEl\IE.
" Nous ne faison s pas la guerrc
a
la Fi'nnce;
mais nous repoussons loin de nous le joug que
VOIJ'C
gouvernement vouluit imposcr
a
nos pays ,
qui ont
l es
lllClllC.5
droits
a
l'indépendance et
Ull
bonheur que
le
vólrc.
" l\fagistrals, propriétaircs, culti vateurs , rcs –
tcz chez vous : le mainlicn de l'ordre public, le
respect pour les propriétés part.iculiercs, la dis–
cipliue
la
plus sévcre, mnrqueront le passugc des
armées alliées. Elles ne sont animécs de uul
esprit de vcngcancc; clics ne vculent point rcndrc
les maux sans nombre dont la l''rancc depuis
vingt ansa accablé ses voisins et les contrées les
plus éloignées. D'aulres príncipes et d'aulres
vues que celles qui ont eond uit vos armées chez
nous président aux conscils des monarques alliés.
" Leur gloire sera d'avoir amené la fin la plus
promple des malbeurs de l'Europc. La scule con–
quete qu'ils envient
est
celle de la paix pour la
Fi'ance,
e~
pour l'Europe entiere un vériLable état
de repos. Nous espérions le lrou vcr avant de
toucher au lcrriloire
fran ~ais;
uous allons l'y
chercher. ,,
En
ap prenan t les événements de Hollande et
les pi'cmiers mouvcments des coalisés vcrs les
P;iys- Bas, Nnpo léon avait senti sur-Jc-champ le
da11gcr de se laisSCl' en Lam er de
CO
co té, car
c'était Ja pai·tie des ancienues conquétcs de
la
Francc que l'on était Je plus dispo
é
ú
luí con–
tester, et pour soutenir: Ja posscssion de droiL il
fallait au moins n'avoir pas pcrdu Ja possession
de fait. Il s'était done cmp t'cssé d'y cnvoyer de
bonne hcure tous les secours dont
il
élait pos–
sible de disposer.
Dans les premic1·s momcnts, il avuit voulu ,
comme on l'a vu, conscrvcr mcme la IIollande,
moins pour la garder définitivcment que pour en
faire un objet de compensation. I\Jais la Hollande
nous ayant promptcmenL écLappé, il a ai t en
toute h:.lte cx pédié des forces sur Je Wahal. 11
avait dépech é le général Rampon vers Gorcum,
nvec des gardes nationales levées dans Ja Flanclre
frarn;:aise , pour former
la
garnison ele cette place.
Il
avait envoyé le duc de Plaisance, fil s de J'ar–
chitrésoricr,
a
Anvers, avec ordre d'enfermer
l'cscadre de l'Escaut dans les b assins, d'en réparLir
les marins, les uns sur la fl ottille, les auLres sur
les fortifications de la villc, d'y réunir éga lcmen t
les dépóts les pi us voisins, les conscrits en marche,
les douaniers, les gendarmes revcnant de IIol–
lande.
11
avait en outre fait partir le génél'al De–
caen, inutil e désormais en Catalogne, pour la Bel-
•
•
giq ue, a.fin d'y organiser au plus vite le 1
cr
corps,
qu'on clevait tirer, comme nous J'avons <lit, des
dépóts du maréchal Davoust. Sentant Licn , néan–
moins, que ce corps ne serait pas rcconstitué assez
promptcmcnt pour parcr aux premicrs dangcrs,
et voulant
a
tout prix sauver la lignc du WaJ1al,
Napoléon avait choisi dans sa gardc tout ce qui
était di poniblc, pour l'achcmio cr sans délai sur
le BraLant septentrional.
ll
avait successivement
cxpéclié legénéral Lcfcbvre-Dcsnoucttes avec cleux
mille hommes de cavalcrie légere, puis les géné–
r aux RogueL et Barl'ois chacun avec une division
d'infanterie de Ja jeu ne garde. Enfin,
i
1
avait dirigé
le maréchal i\JorLier lui-merne sur Namur,
a
Ja
tete de la vieille ga rde. Si l'ennemi ne projetait
sur les Pays-13as qu'une opération d'hi ver, Napo–
Jéon se flattait ainsi de l'arrete1·, et d'avoir ens uite
le temps de r eportcr sa gardc la ou serait le danger
sérieux <le la campagnc. Si, au contra ire, legraud
effort des coali és se conccotrait vers la 13elgique,
la garde se trouverait toute tran portéc sur le
théatl'e des principales opération . Les espl'its
étanL trcs-agités en Ilclgiquc, et fort disposés
a
imiter
Ja
con<luitc des Hollandais , Nnpoléon
y
avait cu voyé un excellcnt officicr de gendarmerie
<l éja sig nalé pat' ses servi ccs dans Ja Vendéc, Je
coloncl Hcm y , a ce le g rade de générnl, et qucl–
c1ucs ccntainc · de gcndarwcs pl'is eu partie dans
Ja gcn<larmcri e d'élite .
Tels avaieut été le prcmicrs ordrcs donués
a
Ja suite de l'insurrccLion de la liollau de vers Ja
fiu ele novembre. La nouvclle dtr passage du
Rhin
pre
<le Búlc, le 2 1 cléccmbre, sans conster–
n cr ni ébranler Napoléon, l'a1Iecla vivernent néan–
moins, cal' il entrevit sur-lc-cbamp Ja pcnsée de
ses cnnemis; il rcconnut qu'on ne voulai t plus
négocicr arce Jui, que les propositions de Franc–
for t étaient bientót devcnues ce qu'elles n'étaient
pas d'abord ' c'cst-i1-clire un ]curre' grdc'e
a
la
faute qu'iJ avait commise de ne pas prcndre la
coaliLion au mot; qu'on élait résolu
a
pousscr Jcs
hostilités
a
outrancc, memc duraut l'hiver, et
qu'on allaiL cssayer de finir la guerre avcc ce qui
rcstait de comhaltanls des gigantesques balailles
de Dresde, de Lcipzig, de Hanau.
JI
n'avait des
lors pas d'au trc concluite
i1
len ir que de se défendrc
avec ce qui Jui restait de ces mcmcs bataillcs, en
y
ajou tant ce qu'il pourrait réunir dans l'espace
d'u n mois ou deux.
JI
ne s'agissait plus, comme on yoit, d'employcr
rhi vcr et. Je printcmps;. levcr 600 rnille hommes,
i! follait se servir
a
la liate eles hommcs qu e les
préfcts avaicu t pu arrachcr
a
nos campagncs déso-