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LIVRE CINQUANTE ET UNIEl\IE.

Bruxelles, Gand, Brngcs, clks trnuveraicnt par–

lout la meme disposition

a

s'insurger contre un

~ouvcmement

qui dcpuis quinze ans les

faisa~t

gémir sous la conscription, sous les droits réu111s

et la guerre maritime; qu'en outre elles trouve–

raient des places s::ins armements, sans ,garnisons

et saos vivres, que la magnifique flotte d'Anvers

;ippartiendrait

a

qui voud1·ait l'enlcver, qu'il n'y

avait par. cooséqueot qu'a mnrcher en avant pour

réussir.

11

n'en fallait pas tant pour exciter les

, passions hritanniques, et pour détermi11er, de la

part du gouvernement auglais, de nouvelles et

plus décisives résolutious. Sur·le-charnp on pré–

para des renfol'tS destinés

a

Ja Hollande; on

fit

donner au général Graham , aux géné1·aux prus–

sieos et russes l'ordre de marcher tous ensemble

sur Anvers, et on adressa de vives représenta–

tions

a

Bernadotte, afin qu'il cessat de s'occuper

du Daffemark, et se porfat avee toutes ses forces

sur les Pays-Bas, s'cn fiant

a

la eoalition du soin

de lui assurer la Norwége qu'on luí avait promise.

Enfin on adressa a lord Aberdeen de nouvelles

instruelions relativement aux bases

de~la

paix

future.

Les propositions de Francfort, minutées comme

elles l'avaient été dans la note remise

a

M. de

Saint-Aignan, et daos les lettres postérieurcs de

1\1.

de~Metternich,

avaient grandement déplu

a

Londres.

La

on n'avait pas, comme a Francfort,

le sentiment du danger auquel on s'exposait en

passant le Rhin. On était fort émerveillé de la

eampagne terminée

a

Leipzig, et on ne eompre–

nait pas qu'on s'arrelat en un chemin qui sem–

blait si beau, et au terme duque! se montraient

de si grands avantages. Laisser a la France ses

limites naturelles, c'est-a-dire l'Escaut et Anvers,

paraissait bien dur pour I'Angleterre, et elle re–

gardait comme un devoir de la part des alliés de

la délivrer de la présencc importune et loujours

mena'(ante d'une flotte franc;aise a Flessingue.

La Russie n'avait pas voulu avoir devant elle

le grand-duché de Varsovie; l'Allemagne tout

entiére n'avait plus voulu avoir des Franc;ais

a

Hambourg, a Breme, a Magdebourg; l'Au triche

n'avait plus voulu en souffrir a Laybach, a

Trieste. Tous ces vreux avaient été sati faits.

L'Angletcr·re serait-elle la seule des puissances

qui ne verrait pas exaucer les sicns? Et n'avait–

ellc pas le droit de demander que l'on continuat

la guerre, si quelques efforls de plus devaient

fa

délivrer de la préseoce des Franc;ais

a

Anvers?

Les politiques anglais n'approuvaient pas sans

doute tous les projets subversifs des exaltés de la

coalilion, tels que le détrónement des rois de

Saxe et de Oan cmark, i:nais ils adoptaient, parmi

ces projcts, ceux qui convenaient a l'Aogleterre,

ccux qui devaient faire rétrograde1· la France de

Gorcum

a

Lille, ou au moins de Gorcum a

Bruxelles et

a

Gand . En reprenant Anvers et

Flessingue, il

y

avait une combinaison qui sou–

riait fort

a

l'Aogleterre, c'était de rendre la Hol–

lande tres-puissante, afio qu'elle ff1t en mesure

d'opposer plus de résistance a la France, et on

aurait bien souhaité, par exemple, que Ja maison

d'Orange put réunir aux anciennes Provinces–

Unies les Pays-Bas autrichiens. Cette combi–

naison était devenue l'objet des désirs passionnés

de l'Angleterre, depuis que l'insurrection spon–

tanée de la Hollande, qui bieotót, disait-on,

allait etre imitée par la Belgique, avait révélé la

possibilité de pousser plus loin les avantages

remportés contre Napoléon.

Les instructions sur lesquelles lord ALerdeen

s'était appuyé pour adhérer aux propositioos de

Francfort, étaient déja un peu anciennes. Le ca–

binet britannique les modifia, et recommanda

a

son ministre de ne pas se regarder comme lié

par les propositions de Francfort. On lui assigna,

comme conditions formelles de l'Angleterre, la

conti11ualion de la guerre, Ja rentrée de la France

daos ses limites de 1790, et un silence absolu

daos les futurs traités de paix sur le droit mari–

time. On ne dit pas qu'on pousserait la gucrre

jusqu'a détróner Napoléon, bien que ce résultat

fUt celui qui répondait le plus aux sentiments

secrets du peuple anglais, on ne le dit

p~s,

parce

qu'oo s'était engagé

a

traiter avec le chef de

l'empire franc;ais, et qu'il y aurait eu une incori–

séquence choquante

a

revenir sur l'engagement

pris, mais on déclara d'une maniere géoérale

qu'il fallait continuer la guerre jusqu'a la ren–

trée de la France

da.ns

ses limites rle 1790.

On chargea lord Aberdeen, pour allécher les

puissances continentales par l'appat de !'argent

dont elles avaient grand besoin, de leur acheter

la flotte d'Anvers, si elles en opéraient la con–

quete, ce qui pouvait bien représenter une demi–

année de subside. Eofin, pour gagner l'Aulriche

en particulier,

l'

Autriche dont on apercevait déja

la jalousie envers la Russie, on chargea lord

Aberdeen de díre a M. de Metternich, que si

da ns quelques détails on ménageait la Russie,

daos l'ensemhle des choses on se rangerait du

cóté de l'Autriche, parce que sur presque tous

les points on était d'accord avec elle, parce

qu'on préférait ses conseils toujours sensés aux