L'INVASIO;\'. -
DÉCEAIBRE
18i5.
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au Danemark
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et l'avait pris sous sa protectiou.
Le~ ~n~
et les autres avaient demandé qu'on
rct1rat a Bernadotte les 80 millc hommcs qu'il
détournai,t pour son usage particulier ; I}lais
Alexandre, qui s
'éta.itfortcmcnt attaché
a
Ber–
nadotte depuis qu'il avait arrangé avec lui !'af–
faire de la Finlande, avait tcmpéré cettc irrita–
tion, et
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s't)tait borné
a
ordonner au prince
suédois de détacher un corps prussien et russe
vers la Hollande, ce qui avait élé exécuté vers
les premiers jours de no:vembre.
A l'approche de cette force auxiliaire, les Hol–
laodais avaient cessé de dissimuler. Le général
Molitor n'avait pour les contenir que quelques
cadres de batajllons renfermaot au plus 5 millc
hommes,
ñOO
a 600 gendarmes franc;ais, une poi–
gnée de dou,aoicrs exécrés quoique tres-honnetes .
500 Suisses fideles qui n'avaieot pas peu contri–
bué a irriter la populatioo, eofin un régiment
étranger bien discipliné, mais daos lequcl
il
se
trouvait 800 Russes,
GOO
Autrichiens, 600 Prus–
siens. Il o'y avait la ni par le nombre, ni par
la
compositioo des troupes, une force capable de
maitriser le pays. Au Texel l'amiral Verhucl
avait
1,500
Espagnols, qui au premier signal
pouvaient s'insurger, et le réduire
a
se rctirer
sur ses vaisseaux.
Le corps de Bulow, dét!lché par Beroadottc ,
ayant paru sur l'Yssel, le général Molitor sortit
d'Ams~crdam
avec tout ce qu'il avait de forces
disponibles, et vint se placer
a
Utrecht pour y
garder la lignc de Naardeo a Gorcum. Ce fut la
le signa! de l'insurrection. Les ora:ngistes ayant
réuni des pccheurs, des marins , des paysans,
entrerent dans Amsterdam le
1o
novembre au
soir, précédés par des femmes et des cnfanls , et
portaot le drapeau de la maison d'Orangc. A cet
aspect tout le peuple se souleva, et dans la nuit
on brUla les baraques ou logcaient, le long des
quais, les douanicrs et les age.nts de Ja police
franc;aise. Oo ne tenla rico
c~pendant
contre les
hauts fonctipnnai.res, contre ·1'architrésoricr no–
tamment' .et on se boroa
a
promcoer sous les
fenetres de celui-ci le dra.peau de l'insurrection.
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lui restiiit pour toute force
u.necinquantainc
de gendarmes dévoués, mais impuissants contre
un mouvemcnt aussi général. L'architrésorier
fit
appeler dans la nuit meme les principaux mem–
bres de la riche arislocratic commcrc;antc sur
laquelle
il
s'était appuyé, la trouva polic mais .
froide, et fut obligé de rcconnailre que si
el.Jeava,it pu, par ,prud(!ncc, se soumettre
a
.un gou–
vernement puissant qui la ménageait, elle reve-
nait,
a
la premiere occasion,
a
celui qui répondait
a
ses go uts et
a
ses mreurs arislocratiques. Voyant
qu'il n'avait ricn
a
en cspérer , l'architrésorier
monta en voiture, et se rcndit
a
Utrecht, ou
il
rcjoignit le général Molitor mcnacé de froot par
20
mille Russes et Prussiens, assailli
a
droitc,
a
gauche, en arJ'Íere, par des
insu~Tcctions
de tout
genre, et ayant 4 mille hommes au plus
a
lcur
opposer. Dientót, pour n'ctrc pas coupé de la
Bclgiquc, le général .Molitor se retira sur le
Wahal, précédé de l'architrésoricr qui n'avait
essuyé d'autrcs mauvais traitements que qucl–
ques huées populaires. A dater de ce momcnt, il
n'y cut plus une villc de Hollandc qui n'accom–
plit sa révolution. Leydc , la Hayc, Rottcrdam,
Utrecht, se donnercnt des régcnces presque
toutes orangistes, et bientót le princc d'Orangc
apres avoir débarqué en Hollande, fit son cntréc
~
Amstcrdam au milieu des acclamations
uni~er
selles. On annonc;a que la Hollande, saos définir
encore la forme de son gouvernement, se mct–
tait de nouvcau sous Ja protectioo de l'antique
maison qui avait été asa tete da ns les plus grandes
crises de son histoirc.
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n'y cut du reste que peu
d'cxces, sauf contre quclqucs douanicrs ou per–
ceptcurs des droits réunis, qui n'avaient pas mé–
rité qu'on lcur fit cxpier les torts de leur gou–
vcrnemcnt . Le peuplc des grandes villes, violcnt
et mobile
a
son ordinaire, applaudit au rétablis–
scment des princes
d'Orang~,
comme il avait
applaudi
a
leur chute, et les pntriotcs éclairés
tolérerent leur retour commc la fin du despo–
tisme étrangcr. Excepté l'amira.l Missiessy avec
la flottc de l'Escaut , exccpté l'amiral Verhuel
avcc la flottc du Texcl, toute
la
Hollande rcconnut
la maison d'Orangc, Les Anglais y débarquercnt
le général Graham a Ja tete de 6 millc hommes.
Pour qui aurait réfléchi sérieuscment,
il
cut
été facile de voir la un cruel pronostic relativc–
mcnt
a
la Francc elle-memc. Ce fut pour les
Anglais un trait de lumiere. Cettc révolutiou
spontanéc' qu.i'
a
la premierc appa11ition des
bai'.onncttes dites libératrices, éclatait, et
pre~quc sans violcnce, par un entrainemcnt irrésis–
tiblc, rcnversait les réccntcs créations de l'em–
pirc franc;ais pour rétablir l'ancicn ordrc de
choses, leur persuada qu'il poQrrait bicntót en
elrc de memc aillcurs. De to utes parts des agents
secrcts, des commcrc;ants qui allaicnt fréquem–
mcnt de Hollandc en Belgiq ue, des Belgcs pour–
suivis par la policc franc;aise, lcur dopnercnt les
memes cspérances, et lcur dircnt que si .Jes trou–
pes .coalisécs se po1'laic.ntrapidement sur Anrcrs,