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LIVRE
Cl~QUANTE
ET UNI:Enrn.
porter de ville en ville. Les r équisitions dans les
pays environo:rnts avaicnt pourvu aux besoins
des malades, et le fléa u, gracc
a
ces mes ures bien
entendues, avait paru sinon diminucr beaueoup ,
du moins s'arreter dans sa marche men}1<;aote.
Toutefois !'un des régimcnts du maréchal .Mnr–
mont, le 2e de mari ne, avait été réduit en un
mois de
2,162
hommes
a
1,0ñ4.
Autorisé par l'Empereur, le maréchaJ - 1\'far–
~nont
avait fait sortir de 1\'fa'yence les corps qui
n'étaient pas indispensables
a
la défensc de la
place. Le
2e,
eommandé par le maréehal Víctor.
avait été déja acheminé sur Strasbourg; les
5e
et
H
0
,
réunis sous le maréchal Macdonald,
fu–
rent dirigés sur Colognc et Wesel . 11 envoya vers
Worms les
5e
et
6e
qui étaient destinés a servir
sous ses ordt•es, et ne Jaissa dans MayeQce que
le
4e,
qui devait y tenir gnrnison. Enfin pnr
ordre
de
Napoléou il tira de Mayence la garde,
jeune et vieille, cavalerie et infanterie, et la
répartit entre Kaiserslautern, Deux-Ponts, Sar–
regQemines, Sarrelouis, Thionville, Luxem–
bpµr.g, Treves, etc.
Nápoléon donna ensuite ses ordres pour la
réorganisation des corps. La plupart devinrent
de si1Dples divisions, et contribuerent ainsi
a
former des corps nouveaux. 11 n'y eut d'excep–
tion que pour le
2e,
cantonné
a
Strasbourg, et
placé pres de ses dépóts, oü
iL
devait trouver le
moyen de se reconstituer avec plus de facilité
et d'une m;rniere plus c_omplete. On commen<;a
par prendre daos les dépóts d'iofantcrie tout ce
qu'ils contenaient en sujets passablement in–
struits. Napoléon espérait en tirer
?>00
soldats
par régiment, et porter tout de suite a 80 mme
hommes l'infaoterie des divers corps cantonnés
sur le Rhin. Les conscrits demandés aux classes
antérjeures par les dernicrs décrets, deva,ient
etre expédiés sur les dépóls les plus voisins, y
Ctre instru,ts et équipés le plus tót possihle, et,
selon qµ'on
aurai~
deux, trois ou quatre mois ,
pourraient porter jusqu'a
1QO,
t
20, ou 140 mille
hommes
l'infant~rie d~
l'armée du Rhin. Les
con~crits
de ces memes classes appartenant aux
dépa1)temeots frontieres dev¡lient etre jetés dans
les places fortes, enfermés dans qu elques cadres
qu'on y laisserait. et s'y former en tcnant garni–
son. Ceux-la auraient certainement le loisir de
s'instruireet de s'éq.uip,cr, pourvu toutefois qu'ils
eussent le
tem.psd'arriver avant que nos places
fussent favesties..
A
pres ces soins donnés
a
la frontiere du Rhin,
Napoléon
s'occt~pa
spécialement de Ja fron_tiere
de Belgiqu e, qui devait elre la plus menacée si
on voulait nous contester nos limites riaturelles.
11 s'occupa aussi de la Hollande , qui couvrait la
Bclgique. Ces deux contrées, mal gardées, étaient
extraordinairement agitées, et il était urgent d'y
e1noyer des forces respectables. Le général Mo–
litor, chargé de défendre la Hollaode, avait pour
toute ressource quelques régiments étrangers
peu surs, et quelques bataillons frnnc;ais faible–
mentcomposés. C'étaient de bien pauvresmoyens
n
opposer
~
Beroadotte, qui en ce moment se
dirigeait vers la Hollande avec la majeure partie
de son armée, et ce n'était pas le maréchal Mac–
donald, placé
a
trente lieues avec les debris des
ñ
0
et
11
e
corps, qui pouvait etre d'un grand se–
cours pour le géoéral Mo,Jitor. NapoléQn s'effor<;a
de lui expédier en toute bate quelques renforts ,
11 s'était flattó, dans
le
príncipe, de sauver les
puissantes garnisons de Dresde et de Hambourg,
qui auraient suffi saos aucun doute pour nous
maintenir en possession de la Hollande et de la
Belgique. l\fais on a vu le sort de la garnison de
Dresde deveoue prisonniere de guer·re en viola–
tion de tous les príncipes; et, quant a celle de
Hambourg, tandis que le maréchal Davoust soo–
geait
a
se mettre
a
sa tete, et
a
marcher avec
elle vers le Rhin, les troupes de Bernadotte, inoo–
dant la Westphalie, l'avaieot obligée de se ren–
fermer dans ses rctranchements. Il n'y avait done
plus rien a attendre de ce coté, et c'étaient 70 mille
soldats exccllents enlevés a la défense de l'Em–
pire. Les régiments du maréchal Davoust, qui
avaient fourni des batailloos au
ler
corps fait
prisonnier
a
Dresde, et au 15° enfermé daos
Ham,bourg, avaient tous lcurs dépóts en Bel–
gique. Napoléon versa des conscrits
dl:!DS
ces dé–
pqts, espérant ainsi composer une a,rmée de
40
mille hommes cl,'\nfanterie, qu'il vo,ulait co.n–
fier au
b~·ave
géqeral Decaen.
J
etal)t aussi. des
conscrits et des gardes nationales dans les places,
surtout dans A,nvers,
il
comptait que cette armée
dite dµ Nord,
por~ée ~
50 mille hommes de tou–
tes armes, manreuvrant entre Utrecht, Gorcum,
Brcda, Berg-op-Zoom, ,i\nvers, et protégée par
les inondations,
suffira.ita
couvrfr la Hollande et
la Belgique.
L'armée
a~tive
du Rhin pourrait alors se con–
sacrer exclusivement
a
sa. tache, sans inquiétude
pour la cons.ervation des Pays-Bas, et tenir tete
aux troupes de Ja coaUtion qui
prendra~ent
l'of–
fcnsive, spit qu'elles viµssent en colonnes sépa–
rées par Cologoe, Mayence, Strasbourg, soit
qu'elles se présentas.sent en tme seule
ma.ss~
par