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VINVASION. -

DtCE~IBRE

.f 8.f 5.

5{7

chal Víctor

a

Strasbourg , _le maréchal l\fa r mont

a

Mayence,, le maréchal Macdonald a Cologne et

'Vesel, eurent pour instruction de s'occupcr tant

de la réorganisation de leurs corps que de la com–

position des garnisons. Tous les détachcments

revenant de la

52e

division militaire, c'est-a-dire

des pays compris entre Hambourg et Wesel ,

formerent le fond de la garnison de .,Vesel.

Le 4e corps, infortuné débrís de ta nt de corps

confondus en un seul , fut chargé de la défense

de Mayence sous le général Mor and , son ancien

chef. Le général Bertrand, qui avait commandé

ce corps en dernier lieu, avait été nommé grand

maréchal du palais en récompcnse de son dé–

vouement. Strasbourg

re~ut

quelques cadres

ruinés, qu'on devait remplir avec des conscrits

et des gardes nationaux. La fid élité de l'Alsace

permettait de recourir

a

la milice nationale, dont

Napoléon n 'aimait pas

a

se ser vir,' except é pour

la défense des places. Des cadres d'ar tillerie, re–

crutés a la hate avec des conscrits, fournirent le

personnel de cetle arme. On lui don na autan t

que possible de bons commandants, auxquels on

adjoignit quelques officicrs du génie, ch oisis

parmi les moins agés de ceux qui r estaient en

France, et on prescrivit

a

tous d'employer l' hiver

a

s'organiser de leur mieux .

11

faut r econnaitre

que de leur part le zele n'y faillit point.

Les mesures adoptées pour les trois plus im–

portantes places de la premicre ligne, Stras–

bourg, Mayence, Wesel , furent, sa uf q uelques

différences locales, exécutées dans toutcs les

autres. En se rapprochant de la vieilleFr ance les

gardes nationales furent appelées avec plus de

confiance

a

la défense du pays. Nous venons de

dire que Napoléon n'était pas tres-porté

a

les

employer. Sans doute

il

s'en défiait parce qu'elles

pouvaient réfléchir d'une maniere fach euse la

disposition actuelle des esprits; pourtant ses mo–

tifs n'étaient pas exclusivement égo1stes. Daos

un moment ou

il

demandait

a

la population pres

de 600 mille hommes,

il

craignait de pousser

l'exaspération au comble en s'adressant

a

toutes

les classes de citoyens

a

la fois, et sur lout

a

celle

des peres de famille, qui compose particuliere–

ment la garde nationale. D'ailleurs, manqu¡mt

des matieres nécessaires pour armer et habiller

ses soldats, il aimait mieux donner les draps et

les fusils

a

I'armée qu'aux gardes nationales. Seu–

Iement dans les places frontieres ou l'on n'avait

pas le temps de jeter des corps organisés, les

gardes nationales se trouvant toutes formées , et

ayant de plus !'esprit militaire,

il

les admit

a

compléter les garnisons. 11 consen tit auss i

a

s'en

servir dans quelques grandes villes de l'íntéríeur

ou l'ordre pouvait etre accidcntellemcnt troublé

par }'extreme agitfltion des esprits, et

iI

décida

que da ns ces villes les priocipaux habitants formés

en bataillons de grcnadiers et de chasseurs,

armés et habillés

a

leurs frais , commandés par

des officiers surs, seraicnt chargés de main tenir

la tranquillité publiqu e.

Napoléon s'occupa ensui te de l'armée active.

Aux divers maux qu i avaien t assailli nos t1·oupes

depu is leu r rel our d'Allernagne, venait de s'en

ajouter un plus affreux que tous les autres, c'était

le typhus. Né daos les

h ópi ~a ux

encombrés de

l'Elbe, apporté sur le Rhin par les blessés, les

malades, les trainards,

il

ava it exercé des ra–

vages épouvantables, particuliercment

a

Mayence.

Le

4e

corps, porté

a

15 mille hommes par

Ja

réunion des 4e. 12e, 7e et 16e corps, et bientót

a

50 mille par I'adj onction successive des soldats

isolés, avait perdu en un mois la moi tié de son

effectif, et était r etombé

a

moins de 11) mille

hommes. Des militaires le typhus s'était commu–

niqué aux habitants, et il mourait presque autant

des u ns que des autres. Cct horr ible

fléa~

avait

pris, sous l'inlluence de la misere, des formes

hideuses et qu i navraien t le creur. On voyai t chez

nos jeunes soldats, dont la constitution était ap–

pauvrie par les privations et la fatigu e, les doigts

des pieds et des mains, atteints par la gangrene,

se détacher piece

a

piece. A Mayence l'épouvante

était dcvenue générale, et sur les vives instances

des habitants, les administrateurs, dans l'espoir

de diminuer l'infection , avaient ordonné des éva–

cuations précipitées vers l'intérieur. Cette me–

sure avait entrainé de nouvelles calami tés, et on

rencontrait sur les r ou tes des charrettes char–

gées d'une trentaine de malh.eureux, les uns

morts, les autres

expiran~

a

cóté des cadavres

auxquels ils étaient_attachés. De plus la conta–

gion

commen~ait

a

s'étendre de la premiere

a

la

seconde ligne de nos places, et la ville de Metz

avai t frémi en apprenant la mort de quelques

soldats atteints d u typhus dans ses hópitaux.

Le maréchal Marmon t, vivement ému de cet

affreux spectacle, s'était donné beaucoup de peine

pour diminuer le mal, et avait d'abord empeché

les évacuations qui exposaient tant d'infortunés

a

périr sur les routes, et

mena~aient

de la conta–

gion nos villes de l'intér ieur. Il avait_ occupé

d'autorité tous les batimen ts qui pouvaient etre

convertís en hópitaux, et avait évacué les ma–

Iades d'un hópital sur l'autre, sans les faire trans-