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L' lNVASION.

d'excédant de dépenses,

i~11putable

a

la guerre,

les receLLes étaicnt restées de 70 millions au–

dessous des produits annoncés. C'étaient done

170 millions qui, par excédant de dépcnses ou

insuffisance de recettes, allaient manqucr au scr–

vice de l'année.

11

y avait un autre défi cit bien

plus embarrassant encore. Ne pouvant recou–

rir

a

l'emprunt' ne voulant pas rccourir

a

l'impót., Napoléon avait imaginé de vcndr e les

biens communaux, et d'cn réaliser Ja valcur par

:rnticipation, au moyen des boas de la caisse

d'amortissement. On avait appliqué 46 millions

de ces bons au budget de 1811, 77

a

celui de

1812, et 149

a

celui de 18'15. Or ceLte ressource

avait complétement fait défaut. On n'avait pas pu

vendre encore pour plus de 10 millions de biens

communaux, par suite des formalités qui étaient

longues, de la misere qui était extreme, et de Ja

défiance qui était générale. Les bons émis ne

trouvant pas d'emploi étetient exposés

a

une dé–

préciation croissante, et pourtant c'est tout au

plus si on en avait offert au public pour 21)

h

50 millions, et encore on avait eu soi11 de 11 e les

distribuer qu'aux fournisseurs. l\'Ialg1·é cetle pré–

caution, ils perdaient déja de 1

;:>

a

20 pour

·1OO.

ºº

aurait done été privé tout

a

la foi s des 272

millions

a

prcndre sur ces Lons, et des 170 mil–

lions manquant au budget de 18·15, ce qui aurait

constitué un déficit total de 442 miliions, déficit

écrasant

a

une époque

OU

il n'y avait

aUCUll

rnoyen de crédit, si on ne s'était adressé

a

toules

les caisses de l'État et de la couronne, pour les

obliger

a

recevoir des bons de la ca isse d'amor–

tissement. On en avait donné 10 millioos

a

la

Banque de France, 62

a

la caisse de servicc, 1)2

au domaioe extraordinaire, ce qui épuisa it, ainsi

que nous l'avons <léja monLré, les dernieres r es–

sources disponibles de ce domaine.

Restait la caisse particuliere de la cour onne,

renfermant1es épargnes de Napoléon sul' sa JisLe

· civilc. Napoléon, commenous l'avons dit ailleurs,

grace

a

un esprit d'ordre admirable, avait réussi

a

économiser sur saliste eivilc 155 míllioos. Il

en avait placé successivemcnt 17 millioos sur le

Moot-Napoléon

a

Milan , 8

a

la llaoque de Fraoce,

4 dans les salines; il en avait preté 15

a

la caisse

de service, et il en avait employé 26 en achats de

bons de la caisse d'arnortissement. Il restait,

outt-e 3 ou 4 millions pour les besoins courants

de la couronne, 65 millions en or et en argent

dépo!;!és da ns un caveau desTuileries, ressource ex–

treme qu'il gardait précieusement, non poursemé·

nager en cas de malheur eles moyens d'existence

OVE IIlRE

:l

8i5.

5t5

a

l'étranger (basse prévoyance au -dessous <le sa

haute ambition), mais pour soutenir sa derniere

luttc contre lesoulevement universel des peuples.

Sauf ces 63 millions, Napoléon avait done vidé

loutes les caisscs pour les forcer

a

prendre les

bon s qui r cpréseotaient le prix des biens corn–

munaux. Aya nt trouvé de Ja sorte l'cmploi de

11)0 m il lions de ces bons, il restait sur le déficit

total de 4·42 millions dont nous venons de par–

ler, un défi cit actuel de 300 millions environ,

auquel on ne savait comment faire face, toutes

les ressources se trouvant absolument épuisées.

Dans un tel état de choses il fallait de toute

nécessité r ecourir

a

J'impó t. .Au surplus, adres–

sant

a

l a population ,

a

titred'urgencc, la demande

énorme de 600 mille hommes, Napoléon pouvait

bien au meme tilre lui demander quelqucs cen–

taines de millions. O'ailleurs la ressource de l'im–

pót avait été jusqu'ici soigneusement ménagée,

et c'étai t la scule qui demeurat intacte, bien que

les co11 trib utioos indirectcs, impopulaires en tout

temps, fusse nt. alors fort décriées sous le titre de

(lroits réunis.

Mais les contributions dírectes

pouvaient encorc suppo1'Ler

l~ne

charge nouvelle,

et mcme assez forte. En aj outant 50 centimes

sculement sur la contribution fon ciere de

·J

815,

il étai t fu cile de se procurcr 80 millions, presque

irnmédiatemcnt r éalisables. ll était possil.Jle d'ob–

tenir 50 autres millions par le douhlemeot de Ja

contribution mobilicre.

11

f.ut

don e statué en

conseil qu'on cx igcrait le versemeut de ces

sommes dans les mois de novembre, décembre

et jauvier . On

y

ajouta une augmentation d'un

cinquieme sur l'impót du sel , et d'un d.ixiemesur

les contri butions indirectes. Ces surtaxes devaient

pl'Oduire tout de suite 120 m illions saos de trop

gra ndes souffrances, sauf

ii

statuer plus tard sur

les imposilions qu'on exigerait pourl'année1814,

Avec ces 120 millions, avec les impóts ordinaires,

avec le trésor des Tuileries , avec certains ajoul'–

nemcnts imposés aux créanciers de l'État, on

avait le moyen de suffire a ux besoins les plus

pressants.

11

s'agissait de conver tir e n lois ces demandes

d'a rgent. Napoléon, par un décret daté des bords

du Rhin , avait fixé au 2 décembre

la

réunion du

Corps législatif, espérant pouvoir se servir de ce

corps pour obtcnir des rcssources extraordi–

naires, et pour réveilJe1· le patriotisme de la

nation.

Déja

un certain no111ure des législateurs

s'étaient reudus

a

Paris, et on ne les trouvait pas

aussi bien disposés qu'on l'aurait tlésiré, car avec

l'accroissemen t rapide du danger, et

l'

affai blisse-