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LIVRE CINQUANTE ET UNIEI\fE".

Portugal

a

la maison

de

Bragance. l\'lais l'Angle–

terre ne retiendrait aucune des colonies

de

l'Es–

pagne et du Portugal.

Le Danemark conserve1·ait Ja Norwége. Enfin

on insérerait un article qui consacrerait d'une

maniere au moins générale

les

droits du pavillon

neulre.

'felles étaient les conditions que Napoléon

vo ulait présenter au futu'r congres de l\fanheim.

Malheureusement on était bien loin de compte,

et m:ilgré sa profonde sagaci té, malgré la con–

naissance qu'il avait de sa ituation, au point de

douter que Ja coalition put luí ofl'rir sérieu

e–

ment les bases de Francfort, il

ª'

ait encore assez

tle complaisance envers lui-meme pour se flatter

de faire écouter

a

Manheim de telles proposi–

tions.

11

est vrai qu

en

ce moment il nounis ait

une espérance qui pouvait ju tifier

ses

derniers

réves si elle se réalisait, c'est que la guerr e ne

recommencerait qu'en avril. Si en elfet les allié ,

fatigués de cette terrible campagne, s'arrétaient

sur Je Rbin jusqu'en avril, et Jui donnaient

quatre mois pour préparer ses ressource ,

il

pou–

vait des débris de ses armécs,

et des

600 mille

hommes votés par le Sén:it, tirer au moins

500 mille combattants bien organi é ,

et

avec

cette force réunie dan sa pui sante mai n, rejetcr

sur Je Rhin l'enncmi qui aurait o é le franchir.

11

est certain qu'avec 300 mille oldats se Lattant

sur un terrain re serré et ami, avec son génie

ag·randi par le malheur, il avait de nombreuses

chances de triompher. l\Jais lui lai sera it-on ces

quatre mois? Était-il raisonnablement fond é

a

l'espérer?

La

était toule la que tion, et de celte

question dépe11daient

a

la foi s son Lróo e et notre

grandeul', nou pas notre grandeur morale qui

éta it impérissable, mais nolre graodeur maté–

rielle qui ne l'était pas.

Du reste il se comporta non point comme s'il

av:iit eu quatre mois, mais comme s'il en avait

cu deux tout au plus, et il employa les ressources

mises a sa disposition avec sa prodigieuse acti–

vilé, nalurellement plus excitée quejamais. Les

places fortes étaient le premier objet auquel il

fallait pourvoir. Elles étaient distribu ées sur

deux lignes: celles du Rhin et de l'Escaut, cou–

vrant notre frontiere oaturelle, Huningue, Bé–

fort, Schelestadt, Strasbourg,

J~andau,

.l\fayence,

Cologne, \iVesel, Gorcum, Anvers; cclles de l'in–

téi:ieur céluvrant notre fronti ¿.re de

1790 :

l\Ietz,

Thionville, Luxernbourg, Mézieres, l\Ions, Va–

lenciennes, Lille, etc. Nous ne ci tons que les

principales. Tandis qu'ou avait entouré <l'ou-

vrages d ispendieux Alexandrie, Mantoue, Ve–

nise, Palma-Nova, Osopo, Dantzig, Flessingue,

le Texel , les places indispensables

a

notre

propre défense, Huniogue, Strasbourg, Laodau,

l\fayence, Metz, Mézieres, Valenciennes, Lille, se

trouvaient dans un état de complet abandoo. Les

escarpes étaient debout mais dégradées, les talus

déformés, les ponts-levis hors de service. L'ar–

tillerie insuffisante n'avait point d'affuts ; on

manquait d'outils, d'artifices, de bois pour les

blindages, de ponts de communication entre les

divers ouvrages, de chevaux pour le transport

des objets d'armement, d'ouvriers sachant tra–

vailler le bois et le fer. Les officiers d'artillerie et

du génie reslés dans l'intérieur du territoire

étaient presque tous des vieillards incapables de

soutenir les fatigues d'un siége. Les approvision–

nements n'étaient pas commencés, et l'argent

qui. moyennant beaucoup d'activité, permet de

uppléer non pas a toutes choses, mais

a

quel–

que -une , l'argent n'existait point, et

il

était

douteux que le Tré or put le faire arriver

a

t.cmp et en quantité suffisante. Enfin il fallait

des garnisons, et on avait

a

craindre en les for–

mant d'a ppauvrir l'armée active déja si affaiblic.

On s'attacha d'abord

a

pourvoir aux besoins

les plus pressants.

11

était urgent de faire passer

des places de premiere ligne dans les places de

seconde les dépóts des régiments, afín de débar–

ras er celle qui pouvaient étre investies les pre–

mieres, et de soustraire

a

l'ennemi ces dépóts

qui étaient la source a laquclle les régiments

puisaient leur force. Cette mesure, déja tardive,

était difficile, car il fallait déplacer non-seu!e–

ment les hommes valides et non valides, mais les

admini trations et les magasins. Les dépóts qui

étaient

a

Strasbourg, Landau, Mayence, Cologne,

Wesel, furent transférés

a

Nancy, Metz, Thion–

ville, l\Iézieres, Lille, etc. Le maréchal Keller–

mann, duc de Valmy, qui avait rendu tant de

services daos l'organisation des troupes, et qui

avait commandé en chef

a

Strasbourg, Mayence

et Wesel, se transporta

a

Nancy, Metz, l\'Iézieres.

Ce déplacement fut aussitót commencé, malgré

la rigueur de la saison.

Napoléon ordonna aux préfets de pourvoi1·

d'Ul'!:)ence

a

}'a pprovisionnemen t

des

places fortes,

au moyen de réquisitions locales, en payant ou

promettant de payer dans un bref délai les den–

récs et le b étail enlevés d autorité. On devait

procéder de meme pour les bois et pour toutcs

les matieres dont on aurait besoin. Les maré–

chaux cornman<lant les troupes actives, le maré-