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L'INVASION. -

NOVE~IBRE

1815.

505

chi , ils se demandaient ce .qu'on fer ait au dela.. ter. Lord Aberclcen, son représcntant :rn pl'es des

Le mariage de Napoléon avec. Marie-Louise,

cours alliées, l'un des esprits les plus droits, les

quoique l'empereur Fran<;ois fUt un asscz bon

plus sages qui aierit jamais servi l'A.ngletcrr e,

pere, ne les touchait que médiocremen t.. D'autres était devenu, sous ce rapport, l'appui de

l\f.

de

considérations les occupaient; Au cune puissancc

Mettcrnich, et n'hésitait pas a dire que si Napo-

au monde n'avait autant ·sottffert' que l'Autriche léon faisait les concessions n écessaires,

il

fallait

de l'esprit novateur, et p'avait eu autant de com- traiter avec luí tout comme avec un autre, et le

bats

a

soutenir contre cet esprit .depuis trois considérer comme un souverain parfaitement

cents ans. Pendant le xvw º síecle, elle avait ren- légitime.

contr·é

le

grand· Fréd'éric, et perdu la Silésle.

Arrivés au bord du Rhin, les coalisés avaient

PendantJa Révolotion frao<;aise, elle avait ren- donc ·un par'ti

a

prendre

a

cet égard. D'ailleurs,

contréNapoléon, erperdu les Pays-Bas, la Souabe, certains antécéd.ents les y obligeaient. M. de

l'Italie, la couronne germanique. Si meme oii

Metternich, 1e lendemain de la réunion de l'Au-

remontait jusqu'H la réforme pro testante, on la · triche aux puissances belligérantes, et lorsqu'on

tr1)uvait sous Charles -Quint aux prises avec était encore en Boheme, avait proposé et fait

· Luther, · c

1

esf-a-dire avec l'espr it novateur. La

adopter

quelque~

résolutions importantes, toutes

hl;\ine .des · révQiutions était done chez elle une con<;ues dans la vue de remédier a l'esprit de

politique traditionncUe,

a

peine inter rompue un discorde ordinaire aux coalitions. Premiere-

instant sous Joseph II, bicntó t repr ise sous ses i:nen , puisque les souverains et· leurs princi-

successeurs, et aussi active que prévoyantc sous pirnx ministres étaient réunis, il leur avait pro-

l'empereur Frarn;ois et M. de Metternich . lis se posé de-ne pas se sépar er que la guerre ne fü t

demandaient done l' un et l'autre, avec un souci terminée. Secondement,

i.l

avait demandé et

que ne partageait a.ucun de leqrs alliés,

a

qui on_. obtenu la nomination · d'un général unique ,

donnerait

a

gouverner cette France si effr.ayante,

lequel , ainsi qu'on l'a vu, avait ét'é le prince de

qui ·tenait ·dans sa main , outre sa terrible épée, &,chwarzenberg. Troisiemement, il avait pose

la, tórche non mÓins terr ible des·révolutions.

L~s

comme but,' non pas la conquete, mais la resti-..

Bourbons,. qui leur auraient convénu sous tant tution

a

cbacun de ce qu'il avait perdu. Qr ·

de rapports, ils

y

songeaient

a

peine, parce que comme cette base; pour la Prusse et

l'

Autriche,

la France et l'Europ_e·y songeaient moins ern;ore, qui avaient subí depuis vingt années de si nom-

et qú'ils

doutai~nt

de Ieur capacité. Un soldat de breuses trans(ormations, pouvait etre incertaine,

. . génie, disposé

a

réprimer.' la révolution dont il

il

.avait fait adopter pour l'une et l'autre la con–

était sorti, non par ¿uite de préjugés qu'il n'avait dition- précise de leur état avant la guerre

point, mais pa.r le douhle amour de l'ordre et du

de:180[), et de plus il avait fait décider qu'on

pouvoir, leur paraissait difficile a remph.\cer; et mettrait en dépót, dans les mains de Ja coali-

SQngea.nt

moins a Marie-Louise qu'a la révolution tion , les·provinces rcconquises. Enfin, il avaít

fl'an<;aise , prete

a

reco_mm.encer·son .redoutable obtenu qu'on divisat la guerre non pasen cam-

cours,.Hs n'inclinaient guere

a

détróner Napoléqn .

pagnes et par années, mais en périodes mesurées

SaÜsfaits des r és4It11ts· obtenus, craignant plu- sur l'lmportance des résultats

o.bt~

nus.

Ainsi, la

tót que désirant la vacance du tri?ne de France, marche et J'arrivée jusqu'au Rhin devaicnt con-

l'eqipereµr-Fran<;ois et M. de Metternich étaient ·stituer la premiere période. La seconde, si on

· d'avis,' ·une fois parvenus aux bords du Rhin , éfait contraint

a

l'.entreprendre, s'arreterait 'au

d'adressér a Napoléon de nouyclles offres paci- sommet des Vosges et des Ardennes. La troi–

fiques ,. et,· chose inattendue,

l'A ngle~erre,

l'en- _"sierµe, si on

ét~it

absolument réduit

a

pousser la

n~mie

si obstinée de la famille Bonaparte,. se. guerre si loin, ne se terminerait qu'a París meme.

montrait en ce moment favorable aux vues .du U· résultait, sans le · dire, de ces r ésolutions si

· " cahinet de Vienne·. Le cabinet br itanniqoe.ayant •

prof~·ndément

con<;ues, qu'a chaque période

au.irefois affiché le désir de rétablides Bourbons · . accomplie,

cm

s'arreterait avant . d'entamer la

sur le tróne de France, -ayant par

e~

motif essuyé. suivante, pour examiner si la paix n'était pas

pendant vingt années les attaques de l'opposi- possible.

tion,

q.ui

lui reprochait d e soutenir une guerre

· Ainsi, par toutes ies raisons que nous avons

ruineuse pour un objet _étra·nger

a

l'

Anglete~re,

. .données, l'Autriche, sans prendre to1,1tefois J'ini-

semblait cr aindre ce reproche, et a force de..s'en tiative.d; une nouvelle ·négociation, voulait faire

défoQ.dre, avait presque fini par ne plus le nÍéri- savoir

a

Napoléon que c'était le moment de

CONSULAT.

!).

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