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504

LIVRE ClNQUANTE ET UNIEME.

fcctation de suprématie des Russes, de !'entele-

qu'ils en avaient reeouvré, eonrir la chance aussi

ment des Anglais, était forlement prononcé pour de grandfr outr.e mesure la prépondérance russe

la paix, et daos le camp des coalisés sa haute co Europe, la prépondérance prussienne en ·At-

raison n'était contestéc par personne

!

Et, chose

lcm::igne, la prépondéraoce aoglaise sur les mcrs

!

singuliere, le célebre général anglais lord Wcl-_ L'A:utriche, assuré.e de n'avoir

pl.us

le grand-

lington, qui le prcmier en Eurqpe avait tenu en

duché de Varsovie sur s·es frontieres septentrio-

échec Ja puissance de Napoléoo,- et dont la re- nales, de reprendre tout

~e

qu'ofü lui avait óté

nominée, gt·ossie par l'éloignement; n'avait cessé

en Pologne.pour constituer ce duché, de rega-

d-e s'étendre, semblait hésiter lui-meme

~n

ap- gner la frontiÚe de 1'Inn, le Tyrol,J'Illyrie, une

pFochant des redoutables fronlieres de France.

pa1't

quelconque du- Friou-1, ·_de·n'avoir · plus

a

Ce n'était pourlant pas la timidité qu'on pouvaít

supporter la Confédération du Rhin, devait se

lui reprochcr, car, en

1810

et en· 'l81

·t,

il était

tenir, et se tenait cffectivemcbt poui' satisfaite.

resté seul en armes sur le continent; risquant

a

L'empereur Franc;ois, constant .dans l'adversité;

tout moment d'etre jeté dans l'Océan parJes ar- lnodéré

~fans

la prospérité, était ·forteinent de

mées franc;aises. Eh bien, apres la bataillc déci- cet avis, et M. de Metternich, ministre fid.ele de

sive de Vittoria, Hvrée h nos

por~cs,

lord- \Vcl- sa pensée, le partagcait entierement.

Du

reste, Je

lington n'avait pas fait un · pas; et malgr·é les

mariage de Marie-Louise,

imagiri~

uniquement

incilations de soh gouv.únement, ·

il

dé~larait

dans l'intéret de l'cmpire, n'ajoulait pas beau-

qu'il y- fallait penscr séri<wsement avant d'os"r

coup

a

ces cxccllentes raisons. Mais, si on passa•it

toucher au sol brulant de la Frailee·! Hélas

!

ce&

le Rhin, il s'élevait tout.a coup une question qui

ennemis qui tnnt de fois nous avaient méconnus, · ne s'était eocore présentée

a

l'esprit de pcrsonne,

et t:rnt de

fo

is devaient nous rnéconn.ailre en- exccpté

a

l'esprit de quelques vieillards·inconso- .

· c01~e,

nous flattaient mairiLenant

!

Ils ne sat-aicnt

tables, doñt les regrets venaient de se convertir

pas qu'un long abus de nos forces en av.ait presque

dep).lis peu en vives

cspéran~es,

et cette ques-

tari la source, que le dégout d'un lof!g desp<;>-:· tion, c'était ·celle <lu renversement de Napoleon

Lisme, que l'indignalion contre une ambition

lui-meme. Résister

a

sa domination ·insuppo1:,

d.ésordonnée, avaient porté la France

·a

s'isoler

table, contenir, si on le pouvait, son .ambition

de.son gouvernement, et

a

considérer Ja guerre ·excessive avait élé d'abord le .désir de· tóus ses

piuló~

comme faite

a

lui qu'a elle-meme. Cctte ennemis; Je renverser du tróne de France n'avait

erreur de nos ennemis ne devait pas durcr,

ét~ l~

¡.iensée d'a_ucun. Pourtant vaincre ·un

mais elle était généraJe, et ils nous rendaient homme dont tous les litres

étai~nt

dans la vic:.. ·

l'hommage de tremblcr

a

l'idée de toucher

a

toire; apres l'avoir vaincu en Russie, en P·efogne·, ·

notre sol.

:

en Allemagne, le vainde en Frai;ice meme·, si on

Cette disposition pacifique qu'on remarquait l'essayait et si on

y

réussissaít, pouv.ait faire

chcz ies militaires, les Prussiens cxceptés, était nahre l'idée de s'attáqüer

a

sa p'ersonne; ·et de

moins sensible che2 les hommes d'État

de.la

coa- lui óter, par J'épée; une couronne acquise par

Jition, mais elle était tout

a

fait prononcéc chez · l'épée. CeLtc idée seule ravissait de joie les Prus–

l'un d'eux,

1\1.

de l\fetternich. 'Ce minislre.,.pro- siens, et rcmuait le creur si paisible et si modétré

fondément clair-voyant, qui , dans rannéc 1815·, . de

Frédér-ic-Guilla~me.

Pour Alexaodre, que

avait montré un rare mélange d'adresse et de . Napoléon a:vait personnellemcnt hHmilié· , .

il

franchise, de· résoJution et de_ prudence, r épu...

n'avait pas revé une si éCiatantc vengcance, mais

gnait

a

commcttre Ja fortune de l'Autriche

a

de les événements

Ja

lui offrant,

i1

n'y répugnait

nouvcaux hasards,

e~

sous ce rapport, comme · point, et ne demándait. pas · mieux qºue

.de

Ja

sous heaucoup. d'autres, se trouva"it plei nemcnt go-l1ter tout. entiere. Pourtant, en supposani te

d'accord avec son maitre.

1\1.

de l\felternil!h et ·but .atteint, que ferait-on du tróne de France

l'empercur Franc;ois s'étaient décidés·

a

la

gu~rre,

· oevenu vacant] Les Prussiens ne s'en inqu:ié ...

parce que l'AJlemagnc

la

leur der:nandait

-a

laicn r guere, pourvn qu'ils eussent precipité

du

grands .cris, parce que l'occasion de réta.blir. la

faite des grandeurs celui qui les avait tant foulés

situation del'Autriche, de iauver l'indépendance ." aux pieds, et Alexandre pas beaucoup plus, <;ar

de l'Allemagne, était- trop belle pour . ne pas ·1a

il

se serait vengé, lui aussi, des dédains de l'or–

saisir; mais ce but alteint, ils ne voulaient' pas, ·· gueilleux conquérant. Mais

la

haine n'aveuglait

pour reconquérir tout cntiere l'anciene _grandeur ni' l'empereur Franc;ois ni son ministre; l'intéret ·

de l'Autriche, COUl'Ír la chance de perdre ce

de

l'lfutri~he

les dirigeait seul, et le Rhin (ran-