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L'INVASION.

~

NOV EMBR E

18-15.

501

principaux cífor ts vers

Sa~nt-Sébas lien ,

ou le gé–

néral

fra o~a is

Rey sou tenait avee 2, 1:>00 hommes

un siége mémorable. Trois fois,

en

eífet, il av ni t

rejeté les Anglais au pied de la breche ::ipres leur

avoir fait es uyer des pertcs énor mes .

Quoiquerebu tée, l'ar mée, touchée de l'héro1sme

de la garnison de Saint-Sébasticn , avait voulu

aller

a

son secours, et le maréclrnl ou lt, revenu

a

la position de Bayoone, avait fait une tentative

pour secourir cette brave garnisoo , qui souteoait

si bien l'honneur de nos armes . Il avait pa sé Ja

Bidassoa et attaqué la bauteur de Saint-Martial ,

gardée par l'armée espagnole et par deux divi–

sioos anglaises. Le sort de ce combat :wait été

eelui de tous les eombats li rés aux Anglais dans

des positioos défen ives; oou lcur a ions fait

éprouver des perles égalcs ou supérieures au

notres, grace

a

l'intelligenoe de nos soldats, mai

nous avion s été obligés de repasser la Bidasson

grossie par les pluies, et, le

8

septembre, nous

avions vu suecomber la garnison de Saint- ébas–

tien , apres l'une des pl us belles défen ses dont

l'histoire fasse mention. Tres-heur eusement pour

nous, il restait

a

lord Wellington, daos le siége de

Pampelune une raison suffisante de ne pas péné–

trer en France, du moins pour le momeot. Le

maréchal Soult, réduit de

70

mille hommes

a

?50

et quelques milie, avait pris position par sa gaucb e

sur la Nive, autour de Saio t-Jean-Pied-de-Port,

par sa droite en avant de la Nive, le long de la

Bidassoa dont il oceupait les bords. Sa ga ucbe

étaot dans une vallée, son centre et sa droite

daos une au tre,

il

y avait daos sa ligne un r es–

saut qui présentait quelque danger. Pour qu'il

en fUt autremcnt

il

lui aurait fa llu abandon ncr

une portion du territoire frarn;iais, et il devait

naturellement lui en coUter <le prendre une

pareille détermination .

C'est ainsi qu'avaient été employés sur la Bi –

dassoa l'été et le eommeneement de l'automne.

De son coté, le maréebal Suchet,

a

la nouvelle du

désastre de Vittoria, avait pris le parti, doulou–

reux pour lui, d'évacuer le royaume de Valenee.

C'était le cas saos doute de ne pas renouveler

Ja faute commisc

a

Dantzig, Stettin , Hambourg,

Magdebourg, Dresde, et de renoneer plutót

a

la

possession des plaees les plus importan tes, que de

laisser apres soi des gnrnisons qu'on ne pouvait

pas seeourir, et dont l'absence r éduisait singu–

lierement l'eífectif de nos armées. Mais les in–

structions réitérées du ministre de la guerre,

fondées sur le prix qu'on mettait

a

garder les

bords de la Méditerranée, avaient cncouragé le

mar éehal

a

laisser des garnisons dans Ja plup:irt

des places. Il ava it laissé 1 ,200 h ommes

a

Sa–

gonte, 400 dans chaeun des forts de Denia.

Peniseola, Mor ella,

4

mille

a

Tortose, mille

a

l\J

•qu inenza,

4

mille

a

Lérida, au tant

a

Tarra–

gone, avcc de l'argen t , des vivres,des mu nitions,

de bons comman <lants, en un mot de quoi se

défendre pcndan t une année. Apres s'etrc privé

de ces détaehements,

i1

était rentré en Aragon

a

la tete de 21:> mille hommes seulement , mais su–

perbes, bien vetus, bien nourris, regrettés µar–

tout des populations qu'ils avaient protégées

eontre les <lésordres de Ja guerre. Le maréchal

Suehet avait d'abord voulu se replier sur Sar a–

gosse, mais Mina s'en étant emparé depuis le

départ ·du général Clausel,

il

avait été obligé de

gagner Bareelone, et de renoncer

a

l'Aragon pour

défcndre la Catalogne eontre l'armée anglo-sici–

lienne, qui ne s'élevait pas

a

moins de ::SOmille

hommes. J ugea nt que la garnison de Tarragone

n'était pasen mesure d e se soutenir,

il

avait pour

un moment r epris l'offensive, culbuté l'armée

ennemie, joint Tarragone, fai t sauter ses ouvra–

ges, et ramené la garnison , de maniere qu'il ne

laissait plu en arri ere que celles de Sagonle,

Torlose, Mequinenza, Lérida, Peniscola, Morell'a,

Denia. C'était bien assez dans l'état des ehoses

en Europe

!

Ne

voulant pas permettre a l'en–

nemi de prendre un aseenda nt trop marqué,

il l'avait de nouveau assailli au col d'Ordal, et,

daos un combat des plus brillants, avait eon–

traint les Anglais

a

se retirer sur le bord de Ja

mer .

Les événements de l'été et de l'automne avaient

done été un peu moins afiligeants da os ectte

partie de la Péni osule que da os l'autre, mais la

comme ailleurs, en évaeuant les places, on aurait

pu composer une belle a1·mée, laquelle, forte au

moins de 40 mille bommes, ne manquant de

ricn , conduite par un chef qui avait tou te sa

eonfianee, aurait contr ibué

a

défendre victorieu –

semenLnos fronLieres. Malheureusement, au midi

comme au nord , la vaine espérance de reeouvrer

bientot une grandeur ehimérique avait altéré le

seos si juste de Napoléon, et enlevé

a

la défense

du sol national des ressourccs qui auraient puis–

samment aidé

a

le sauver.

Le maréchal Soult , en quete de combinaisons

nouvelles , aurait vo ulu se ser vfr de l'armée

d'Aragon pour tenler quelque

chos~

d'important

contre lord Wellington. Tantót

il

aurait désiré

que le maréchal Suchet, traversant la Catalogne

et l'Aragon , vin t le jofodre par Lérida, Sara-