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L'INVASION.

NOVEMBRE

f8f 5.

297

- En effet, a l'approche des armées coalisées, la Hollande s'est soulevée, et la Bel11ique menace de suivre cet exemple. -

L'espérance d'óter An vcrs a· la France décide des lors l'Angleterre pour la continuation de la guerre, et pour Je passa¡;e

irnmédiat du Rhin . - L'Autriche, de son cóté, entrainée par l'espérancc de recouvrer l'Ilalie, fin it par adhérer aux

vues ele l'Angleterre et par consentir a la continuation ele la 11uerre. - 011 re11011ce aux propositions ele Francfort, et on

réponel

a

M.

ele Caulaincourt qu'on commuoiqucra aux puissances alliées son acceplation tarelive des bases proposées,

mais on évite de s'expliquer sur la cooliuualion des hostilités. - Forces dont disposeot les puissances pour le cas d'une

reprise immédiate des opérations. - Elles out, pour les premiers mouvements,

220

mille hommes, qu'au printemps elles doi–

vent porler

a

600

mille. - Elles se flattent que apoléon o'en aura pas actuelJement

-1 00

mille a leur opposcr. - Plans

divers pour le passage du Rhin . - Les Pl'llssiens veulent marcher directement sur l\lelz et París; les Autrichiens, au

coot1·aire, songent a remonter vers la Suisse,

})Olllº

opérer uoe ontre-1·évolution dans celte con trée, et isoler l'ftalie de la

Fraoce. - Le plan des Autrichiens prévaut. - Passage du Rhio,

a

Bale, le

21

décemhre i 8t 5, et révolution en Suisse. -

Abolitioo de l'acte de méeliatioo. - Vains efforts de l'empereur Alexanclrn en faveur de Ja Suisse. - lUarche de la

coalition vers l'est de la France. - Arrivée de la grande arruée coalisée

a

Langres, et clu maréchal Blucher

a

ancy. -

apoléon, surpris par cette brnsque invasioo, ne peut plus soager aux vastes préparatifs qu'il avai t d'abord prnjetés, et

se trouve presque réduit anx forces qui lui r estaienta la fin de 1813. - 11 reploie sur París les dépóts des régiments, et y

fait verser

a

Ja hale les conscrits tirés du e utre et ele l'ouest de la France. - 11 crée,

a

Paris, des ateliers extraordioaires

pour l'équipement des nouvelles recrues, et forme de ces recrues des divisions de réserve et des divisions de jeune garde.

- Napoléon prescrit aux maréchau x Suchct et Soult de luí cnvoycr chacun uo <létachement ele !eur armée, et dirige celui

elu marechal Suchet sur Lyon,

cel ~i

du maréchal oult sur París. - 'apoléon envoie d'abord la vieille garde, sous Mortier,

a

Langres; la jeune, sous 'ey, a Epinal, pu is ordonne aux maréchaux ictor, nlarmont, llfacdonald, de se replier, avec les

débris des armées el'Allemagoc, sur les maréchaux ey et l\lortier, dans les enviroos de Chalons, ou il se propose de les

rejoinelre avec les troupes organisées

a

Paris. - Avant de quiLter la capitale, apoléon assemble le Corps législatif. -

Communications au Sénat e t au Corps législatif. - Élat d'esprit de !:es deux assemblées. - Désir du Corps législatif de

savoir ce c¡ui s'est passé dans les dernieres négociaLions. - Communications faites

a

ce Corps. - Rapport de

111.

Lainé sur

ces communications. - Ajournement du Corps législalif. - Violenls reproches a<lressés par apoléon aux membres <le

cette assemblée. - Tentative pour reprendre les négociat.ions de Francfort. - Eovoi J.e

111.

de Caulaincourt aux avant-postes

eles armées coalisées. - Répouse évasive de

1.de

l\Ietternich, qui, sans s'expliquer sur la reprise <les négociations, déclare

qu'on altend lord Castlereagh, acluellement en route pour le <ftta1·tier géoéral des alliés. - Dernieres mesures de Napoléóo

en c¡uittant Pal"Ís. - Ses adieux asa femme et

a

son fils, qu'il ne devait pl us revoir.

Napoléon venait de ramencr l'armée frarn¡aise

sur le Rhio, daos l'état le plus déplorable. La

garde,de40millehommesétaitréduitea10 mille.

Les corps d'Oudinot (le 12°), de Reynier (le 7°),

d'Augereau (le 16•), de Berlrand (le 4°), succes–

sivementréuniscn un seul, souslegénéral Mornnd ,

ne présentaient pas 12 mille combattants le jour

de leur entrée

a

Mayence, qu'i!s étaient chargés

de défendre. Les corps de l\farmont et de Ney

(les

6c

et 5°), destinés , sous le maréchal Marmont,

a

garder le Rliin de l\fanheim

a

Coblentz , ne

comptaient pas 8 mille horumcs sous les armes.

Le

2e,

sous Víctor, avait tout au plus

!:)

mille sol–

dats pour couvrir le haut Rhio de Strasbourg

a

Bale. Les corps de Macdonald et de Lauriston

(11 ° et 15°), réunis sous Je maréchal Macdonald

et dirigés sur le has Rhin, n'avajent pas 9 milJe

hommes valides pour <lispuler le cours de ce

grand fleuve de Coblentz

a

Arnheim. La cavale–

rie

fran~aise,

formée en quatre corps, mal montée

ou

a

.pied, n'aurait pas pu présenter 10 rnille

cavaliers en état de eornbattre. Les Polonais, ré–

duits presque

a

rien , avaient été envoyés

a

Sedan

ou résidait leur dépót , pour essayer de s'y refor–

mer. Enfin, une masse de trainards sans armes,

sans vetements, portant avec eux les germes du

typhus, qu'ils comrnuniquaicnt

a

tous les pays

ou ils s'arretaien t, repassaient la fron.tiere en

pctites bandes . C'était presque une seconde re–

trai te de Russie , avec cette différence qu'il restait

environ 60 mille combattants sous les armes, et

qu'au lieu de nous retirer sur l'Allemagne exas–

péréc, nous nous retirions sur la Francc, ou nous

trouvions enfin la patrie, mais Ja patrie épuiséc

et désolée. Le désastre de Moscou avait pu, en effet,

ne paraitre qu'un accident, grand comme notre

destinée, mais la campagne de 18'15 , succédant

a

celle de 1812, alteslait l'abandon définitif de

la

fortune, et la ruine d'un systeme qui avait contre

lui l'intéret aulant que le bon scns des nations

civilisées, et que le génie le plus vaste ne suffi–

sait plus

a

soutenir contre la force des choses.

Si

telle était la situation

Ja

ou Napoléon avait

commandé, elle n'était guere plus satisfaisante

ailleurs; et ses Jieutenants, soit en Italie, soit en

Espagne, n'avaient pas été beaucoup plus hcu–

rcux que luí .

Le prince Eugene, chargé de défendre les

Alpes Juliennes, était parvenu, en puisant daos

les vieux cadres de l'armée d'Italie, et en les re–

crutant avec les conscrits du Piémont, de la

Toscane, de la Provence, du Dauphiné,

a

se pro–

curer !)0 rnille soldats au lieu de 80 mille qu'il

avait ordre de réunir.

11

en avait formé six divi-