Table of Contents Table of Contents
Previous Page  293 / 616 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 293 / 616 Next Page
Page Background

LEIPZJG ET' HANAU. -

OCTOBRE

!8!5.

varoise et

a

la faire repentir de su témérité. Il

importait de forcer le passage pour ne pas

laisser grossir et se consolidcr l'obstaclc élevé

sur nos pas.

Le 50 au malin on parlit de Langcn-Sebold

et on marcha sur Hanau.

A quelque distance on rencontra la division

d'avant-garde du général de Wrede, la division

Lamolte, postée a Rückingen. On l'aborda hrus–

quement et on la culbuta. On la suivit vivcment,

et on rencontra en avant de la foret de Lamboy,

a

travers laquelle passe la grande route de

l\faycnce, l'armée austro-bavaroise clle-meme.

Voici quelles avaient été les dispositions adop–

tées

par le général de Wrede.

La foret de Lamhoy s'étendait de ga uchc

a

droite, de la Kinzig aux montagncs du pays de

Darmstadt. Au dela de la foret le terrain était

découvert, mais on y trouvait l'obstaclc de la

Kinzig, petite rivicre allant lomber dans le Main,

et enveloppant avant d'y lomber la place de Ha–

mm. La route, apres avoir traversé la foret dans

sa profondeur, débouchait en plaine, atteignait

la Kinzig pres du point oti cetle riviere se réunit

au l\lain, passait ensuile

a

droite sous le canon

de Hanau, enfin continuait jusqu'a Francfort et

Mayence, entre

Je

l\'lain et les montagnes. Le

général de Wrede avait placé en avant

et

sur la

lisiere de la foret soixante bouches

a

feu, bien

servics et bien appuyées, avait rempli l'inté–

rieur de la foret d'une multitude de tiraillcurs,

et rangé son armée dans la plainc au dela , le dos

a la Kinzig, la droite au pont de Lamboy sur

la

Kinzig, la gauche en avant de Hanau. 1l s'était

couvert par

10

mille hommes de cavalerie. 11

disposait ainsi, défalcation faite de ce qu'il avail

laissé sous Wurzbourg, et de ce qu'íl avait déta–

ché sur Francfort, de cinquante - deux mille

hommcs environ. Les coureurs de Thielmann

et de Lichtenstein l'avaient rejoint.

Napoléon, accouru de sa personne

a

la tete de

son avant-garde, avait reconnu et jugé les dispo–

sitions de l'ennemi. Il n'avait sous la main que

la cavalerie de l'avant-garde, et les cinq mille

fantassins restant

a

l\facdonald et a Victor. La

vieille garde suivait.

11

fit

ranger

a

droite sous Je général Charpen–

tier l'infanterie de Macdonald,

a

gauche sous le

général Dubreton celle de Víctor, et prescrivit

a

]'un et

a

l'autre de se répandre en tirailleurs

dans les bois. 11 se tint avec toute sa cavalerie

sur la grande route et en présence de I'artillerie

bavaroise, jusqu'a ce qu'il fut rejoint pm; l'artil-

leric de la garde. A peine le signa! donné, nos

adroits tirailleurs lancés daos la foret y pénétre–

rent avec la hardiesse et l'intelligence qui les

distinguaient. Une fusill ade multipliée, éclatant

dans la sombre épaisseur des bois, les éclaira

bientó t de mille feux. Nos tiraillcurs gagnerent

successivemcnt du terrain sur le flanc des trou–

pes qui soutenaient l'artillcrie ennemie, et les

obligcrent

a

rétrograder. Peu apres, une portion

de no tre artillerie, ayant été amenée, canonna

vivement celle des Bavarois, qui était dénuée de

l'appui de l'infanierie, et la contraignit a se replier.

On poussa ainsi les Bavarois dans l'intérieur de

la foret, et on en traversa la plus grande pal'tie·

a

leur suite, en tiraillant toujours sur leurs flanes.

Cependant la division Curial de la vieille garde,

ayant rejoint Napoléon, dirigea deux bataillons

de cette division sur la colonne en retraite, et

acheva de la rejeter de la foret dans la plaine.

Parvenu

a

la lisiere eles bois, on aper<;ut cin–

quante mille hommes en ba!aille, le dos a la

Kinzig, s'appuyant d'un coté au pont de Lamboy

en face de notre gauche, et de l'autre a la ville

de Hana u en face de notre droite. En avant se

trouvait la belle et nombreuse cavalerie de l'en–

nemi. Napoléon, pour déboucl1er, attendit que

toute son artillerie fút venue, ainsi que l'infan–

terie et la cavalerie de la vieille garde. Lorsque

les Bavarois, qui avaient honorablement servi

dans nos rangs, mais qui savaient ce qu'était la

garde, la virent parailr.e en ligne, ils en furent

profondément émus, surtout leur général de

Wrede , qui comprit quelle faute

il

avait commise

en se pla<;ant avec une riviere a dos devant de

pareilles troupes. Il avait cru que la grande ar–

mée arriverait tellement talonnéc par les coali–

sés, qu'il n'aurait plus que des prisonniers a

rccueillir.

Napoléon , en apercevant ces dispositions, dit

avcc ironic : Pauvre de Wrcde, j'ai pu le faire

cornte, mais je n'ai pu le faire général. - Sur–

le-cbamp

il

rangea quatre-vingts bouches a feu rle

la garde

a

la lisiere de la foret , étendit

a

gauche

les grands bonnets

a

poil de la division F:riant, et

a droile la cavalcrie de Sébastiani , de Lefcbvre–

Desnouettes, de Nansouty.

Apres quelques instants d'une violente canon–

nade,

il

agit d'abord par sa droite et lan<;a

toute sa cavalerie sur celle du général deWrMe.

Nos grenadiers, nos chasseurs

a

cheval de la

garcle, étaient impatients de fouler aux pieds les

alliés infideles qui venaient imprudemment leur

barrer le chemin de la France. Les escadrons