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LEIPZIG ET HANAU. -

OCTODRE

t8i3 .

279

280

mille hommes déja demandés , de nouvelles

levécs, mais en hommes fails, pris sur les con–

scriptions arriérées.

«

Je ne puis pas, disait-il,

11

défcndre la France avec des cnfants...

Rien

n

n'égale la bravoure de notre jP.unesse, mais ait

u

premiei· événement douteux elle nous montrc le

«

camctere de son dge.

,. -

Napoléon sans doute

avait raison, mais des hommes faits qui auraient

compté si peu de temps de présence au -drapeau,

et qu'on eut, pour leur délrnt, soumis

a

de

pareilles épreuves, ne les auraicnt pas bcaucoup

mieux supportées. lis auraient seulement fourni

moins de malades aux hopitaux.

De meme qu'il demandait

des honimes et non

eles

enfants,

Napoléon demandait des impóts,

c'est-a-dire, de l'argent, et ne voulait plus de

papier bien ou ma] hypothéqué sur les domaines

de J'État. 11 exigeait

aOO

rnillions, au moyen de

centimes de guerre ajoutés

a

tous les impóts

directs et indirects. Les choses arrivées au point

ou elles étaient,

il

n'y avait cerlainemcnt pas

micux

a

faire que ce qu'il proposait.

Aux impressioos douloureuses du moment

vint s'ajouter le départ de Murat. Napoléon,

tout en hlamant la légereté de son beau-frerc ,

ndmirait sa bravoure héro'ique, son coup d'ooil

SUl'

}e lerrain , et de plus

il

était sensible

a

l'excellence de son creur. 11 savait ce qui s'était

passé daos l'ame de Murat mieux que Murat lui–

meme; il savait tous les conflits auxquels le mal–

heureux roi de Naples avait été en proie entre le

<lésir de garder sa couronne et le désir d'etre

fide]e

a

son bienfaiteur.

l\f

urat alléguait pour

partir la nécessilé de défendre l'ltalic menacée,

l'espoir de fournir au princc Eugenc tren le millc

Napolitains parfaitemeot organisés, l'utilité en ti o

de procurer aux armées

fran~aise

et ilalienoe,

n se mettant

a

Ieur tete, un chef bien au trement

expérimeoté que le prince Eugeoe. Napo1éon

admcttait ces raisons, comme il admettait aus i

que si la série des revers cootinl'ait, il se pourrait

que Murat cédat

a

l'eotraioement général, et

iruitat ces prioces allemands nos alliés qui peo–

dant dix années gorgés par nou des ricbesses

de l Église allemande, préLendaient aujourd'hui

qu'ils avaient été les victimes de la France. l\lais

Napoléoo, malgré quelques illusion qu'il se fai-

ait eocore, malgré les deroiers meosonges de

,es

flatteurs, senlait bien au fond de son cmur

qu il avait abu é t des choscs et d bommcs.

a hant se ren<lre justice il la rendait aux au–

lr ,

et cntr voya ut la pro haioe défe tioo d

forat ,

il

la lui pat' donnait d avance pour aiosi

dire. En le quittaot et en rece ant ses protcsta–

tions de tidélité comme tres-sinceres,

il

l'em–

brassa plusieurs fois avec une sorte de serrement

de creur. II lui scmblait en effet qu'il ne rever–

rait plus cet ancien compagnon d'armes d'Italie

et d'Égyp tc ! IIélas

!

si la prospérité avcugle,

l'adversité au contraire procure en certains mo–

ments une étrange clairvoyance, et l'on dirait

qu'alors, pour mettre le comblc

a

Ja punition, la

Providence rémunératrice leve tous les voiles de

!'avenir! Napoléon qui lla done l\furat omme s'il

avait su qu'il ne devait plus le re oir. Murat

partil rcgretté de toule l'arméc, car dans cette

campagne d'automne il s'était montré aussi habile

que bravc, et malgré ]es légeretés de détail qu'il

commettait souvent,

il

avait rendu

a

no arme

d'immortels scrvices.

Il fa llait décamper cependant, car de tous

cótés les troupes des coalisés

avan~aient.,

et de

plus on annorn;ait la présence d'un nou l en–

nemi sur nos derrieres, pret

a

nous fcrmer le

chemin de Ja France. Cct ennemi n'ótait autre

que l'armée bavaroise, si longtemps not rc ·com–

pagne, t pressée de se faire pardoonersa longuc

alliance avec nous par une défection qui 'appro ·

cbat le plus possible de celle de Bernadotte et

des Saxons. Napoléon veoait d'apprend re oon–

seulement la défcction de Ja Bavierc qu'il avait

connue ommairement en arrivaot

a

Leipzig,

mais Ja maniere dont celte défection ava it été

amcnéc . Voici ce qui s'était passé

a

l\fonich, pen–

dant cettc seco ncle partie de la campagn d

Saxe.

Le roí, faiblc t assez attaché

11

Napoléon qui

l'ava it comblé de biens , secondé par un ministre

spirilu el et ambitieux qui avait cherché a gran–

deur per oonelle et cellc <le son pays dao l'al–

liance de la Franco, le ro i éta·it contrarié daos

cette politique par a fcmm , princesse vaioe,

ntetée, s ur de l'impéraLrice de Russie et de la

reine dé bue de Suede ayant le pa ions de la

t

ue rein de Prus e et quelque peu de sa beauté.

Il était coo lrarié au si par son fils, prio e plu

ami d s arts que de la uerre, que_ apol'

11

a ait u a on ser ice et qu

il

avait trailé dur -

ment. La reine exer<;ait son oppo itioo dan

l'iotérieur du palais. Le fils du roi, retiré

a

Iospruck, fomentait Jui-meme !'esprit in urr -

tionnel de Tyrolieos contr la Ba i 're. Tunt qu

la Fraoce avait été viclori u e

le

roi a ait ouri

des aillies ari locratiqu de

femme

t

de

fil

les lai aot dire l un et l aulr

que apol 'oo lui donoait a¡

re