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LEIPZIG ET HANAU. -

OCTOBRE

i8i5.

281

des sujets de la France. Il se décida done a quit–

ter Erfurt pour prendre la route de l\faycnce.

L'armée aus'tro-bavaroise ne l'effr¡¡yait guere,

mais ayant 200 mille bommes derriere lui , il

devait compter les jours et les beures avec une

extreme précision.

Apres trois jours passés

a

Erfurt, il parti t pour

Eisenacb afin de franchir avant les coalisés les

défilés de la foret de Thuringe. Le général Sé–

bastiani avec le 2° corps de cavalerie, le général

Lefebvre-DesnoucLtes avecla cavalerie légcre de la

garde et le

!)e

de cavalerie, formaient l'avant–

garde, et couvraient les fl anes de l'urmée en

battant la campagne

a

droite et a gauche. Les

· marécbaux Victor et l\facdonald suivaient avec

les débris des 2e et 11 e corps; pu is venait Je

maréchal Marmont qui réunissait sous ses ordres

les débris des 6°,

et 5° corps, Duru tte et Se–

melé qui conduisaient leurs divisions, uniques

restes des

7e

et

16e

corps. Napoléon ayant sous

la main la vieille garde, le 1

cr

de cavalerie et la

grosse cavalerie de la garde, formait le noyau

principal de l'armée. Oudinot et Morlier avec

les quatre divisions de Ja jeune garde, Bertrand

avec Je 4° corps accru de la division Guilleminot,

et le 4º de cavalerie, composaicnt l'arrierc-garde.

Le total de ces troupes ne montait pas

a

plus de

70 mille homrnes ayant un fusil a l'épaulc, tant

la débandade s'était propagée de Lcipzig

a

Er–

furt. Venaient ensuite 50

á

/J-0 mille hommes

sans armes, toujours logés entre les corps orga–

nisés, les genant dans le combat, dévoran l leurs

vivres au hivac.

Les armées coalisées apres deux ou trois jours

passés a Leipzig, et employés rnit

a

triomphcr,

soit

a

se remettre d'une luLte si rude, avaient été

distrihuées d'une maniere nouvellc, et s'étaient

ensuite dirigées vers leur destination ultérieure.

Le général Klenau avait été renvoyé sur Dresde

avec son corps, pour tacher d'amener la reddi–

tion de cette place et des troupes frani;ai;;es qui

l'occupaient. Le général Tauenzien, déja c1étaché

de l'armée du Nord, avait été chargé de JiOUrsui–

vre la reddition de Torgau et de ·wittenberg, et

le général Benningsen, avec l'armée <lite de Po–

logne, avait été expédié sur 1\'.lagdebourg et Ham–

bourg pour opérer le blocus , et, s'il était possi–

ble, la conquetc de ces places. L'armée du Nord

avait été acheminée sur Cassel, afin d'achever, si

elle n'était consommée déj a, la destruction de la

monarchie du roi Jéróme. Elle devait ensuite

revenir vers la Westphalie, le Hanovre, la Hol–

lande. Enfin, Blucher et le prince de Schwar-

zenberg, avec 160 mille hommes cnviron, s'é–

taient mis a la poursuite de l'armée de Napoléon

qu'ils scrraient de pres d::ms l'espérance de Je

placer entre deux feux , de Wrede devant l'atta–

quer en tete , tandis qu'ils l'altaqueraient en

queue. Bluchcr, élevé par son roi

a

la dignité de

maréchal , et ayanl mérité plus qu'aucu n autre

les récompenses de la coalition, avait été dirigé

sur Eisenach, pour de la se rendre, non sur

Francfort, mais sur Wetzlar , afin d'empechcr

que Napoléon, coupé de la route de Mayence, ne

se rejetat sur celle de Coblentz. La grande

armée de Bohcme,divisée en deux, devait mar–

cher partie par Eisenacb, Fulde, Francfort, sur

1\Jayence, partíe par Gotba, Smalkalden,Schweinw

furt, sur Wurzbourg. C'étaient les Autrichiens

que le prince de Schwarzenberg, par un calcul

facile

a

deviner, envoyait sur Francfort, tandis

qu'il envoyait sµr ' Vurzbourg les Russes et les

Prussiens. Bien que l'empercur Frarn;ois , ainsi

que son habile ministre , eussent sagement re–

noncé a la couronne impériale germanique, ce–

pendant ils voulaien t en Allemagne la supré–

matie sous une forme quelconque , et leur

présence a Francfort, ville de l'élection impé–

riale, pouvait y faire éclater des manifestations

utiles, dont ils se serviraient pour recouvrer

quelque chose de leur ancienne domination, ou

pour faire valoir aumoinsleur désintéressement.

La distribution des forces étant ainsi faite,

chacun avait suivi l'armée frarn;aise. En effet,

Sébastiani et Lefebvre-Desnouel tes avaicnt trouvé

aux environs d'Eisenach qu antité de Cosaques et

de coureurs de toute espece, tan ta pied qu'a che–

val , et les avaient dispersés, en les obligean t

a

se cacher dans la foret de Thuringe. Les 26 et 27

octobre, l'armée eJl .- meme avai t défilé sans

grande difficulté; pourtant l'arriere-garde d'Ou–

dinot et de 1\fortier, composée de la jeune garde,

s'était vu assaillir par l'impétueux Blucher,

a

qui elle avait résisté énergiquement. On avait

perdu de part et d'autre un millier d'hommes,

mais l'ennemi avait ramassé de nombreux trai–

nards que, dans ses bullelins beaucoup plus

inexacls que les no tres,

¡¡

présentait comme des

prisonniers recueillis sur le cbamp de bataille.

Le 26, Napüléon vi nt coucher

a

Vach, au dela

des défil és de la Thuringe, le 27

a

Hünfeld , le

28

a

Scblüchtern.

Une

fois arrivés sur le versant

de la foret de Thuringe qui regarde vers le

Rbin, nous fümes poursuivis moins vivement,

parce que Blucher s'était détourné

a

droite pour

s'achemincr par Wetzlar sur le Rhin, et que les