LUTZEN
ET
BAUTZEN. -
AVRTL
t8i 5.
maréchal Ney pourrait avoir
60
millc hommes,
Je maréchal Marmont 40, le général Bertrand 50,
et que Ja garde n'en compterait pas moins de 40.
En ajoutant
a
ces forces environ
1
O
milie hommcs
des petits princes allemands, il devait atteindre
le chiffre de
200
mille combattants au moment
de son apparition en Saxe. Voici les réductions
qu'il avait encore subies en passant de l'espérance
a
Ja réalité.
Le maréchal Ney, au lieu de
60
mille hommes
n'en avait que 48 mille, parce que les Wurtem–
bcrgeois et les Bavarois lui manqnaient; et sur–
tout parce qu'il n'avait pu attirer
a
lui la cava–
lerie saxonne. Il possédait quatrc belles divisions
d'infanterie frarn;aise, formées avec des cohortes
et des régiments provisoires, ayant en fait d'in–
struction deux mois d'avance sur les autres, et,
depuis plus d'un mois et demi, exercées sous ses
yeux autour de Wurzbourg. Elles comprenaient
environ 42 mille fantassins présents au drapeau,
et
en attendaient encore 7
a
8 mille. Napoléon
y avait joint ceux des alliés qui avaient été les
plus obéissants, parce qu'ils étaieot les pl1<1s rap–
prochés de nous, les Hessois) les Badois, les
Francfortois, au nombre de 4 mille hommes ,
sous le général Marchand. Quinze cents artil–
leurs
et
ñOO
hussards, qui composaient toute sa
cavalerie, portaient son corps
a
48 mille hommes,
ainsi que nous venoos de le dire.
Le second corps du Rl1io qui s'orgaoisait
a
Ifaoau, sous Je maréchal Marmont, ne s'élevait
pas
a
40 mille hommes, comme on l'avait sup–
posé, mais
a
52 mille, beaucoup de détachements
étant encore en retard. La troisieme des divisions
de ce corps, celle <lu général Teste, ayant trop
d'hommes en arriere, s'était vue obligée de les
attendre avant de rejoindre la grande armée.
Elle devait, des qu'elle serait complétéc, aller
en Hesse pour veiller sur la royauté menacée du
roi
J
éróme, recueillir en passan t Ja division
Dombrowski, et
se
réunir e1rsuite sur l'Elbe au
corps dont elle était destinée
a
faire partie. Les
trois divisions restantes olfraient 26 ou 27 mille
combattants, parmi lesquels le beau corps d'in–
fanterie de marine, et
a
lcur tete d'illustrcs di–
visionnaires, tels que les généraux Compans et
Bonnet. Ce dernier était celui qui s'était signalé
en Espagne , ce qui prouvc que Napoléon tirait
de cette contrée tout ce qu'il y avait de mieux
pour l'opposer
}1
Ja nouvelle coalition.
Enfin la garde impériale, qui devait s'élevcr i1
~lus
de 40 rnille hommcs, était loin d'etre prete ,
malgré l'activité que Napoléon avait déployée
pour la réorganiser. Il y avait environ 5 mille
soldats
de
vieille gardc , 8
a
9 mille de jeune
garde, les uns et les autres en éla t de partir, plus
5 millc cavaliers, et ce qu'il fallait d'artilleurs
pour servir cent bouches
a
feu. Ces
t
5 11
1
16
milie
hommes devaicnt. recueillir les 5 mille hommes
que le prince Eugene avai t aupres de lui, et lais–
saient derriere cux 25 mille hommes en route,
Jesquels allaient bientót se former
a
Mayenee,
i't
Hanau,
a
Wurzbourg, quand on leur aurait fait
place.
Le général Bertrand était cclui qui avait
éprouvé le moins de mécomptes dans la eompo–
sition de son corps d'armée. Il amenait quatre
divisions d'infanterie, dont trois frani;aises et
une it.alicnne, eomprenant 56
ti
57 mille fantas–
sins et 2,500 artilleurs. Au lieu de 6 mille cnva–
liers qu'il s'était flatté d'avoir, il n'avait pu en
réunir que 2,500, le.
19°
de chasseurs et deux
régiments de hussards en formati on
a
Turi11 et
a
Florence n'ayant pu etrc prets
a
temps. Ajou–
tant
a
cet effeetif 5 milie conscrits qu'íl venai
t
de recueillir
a
Augsbourg, il avait
a
peu pres
45 mille hommes, bien disposés et plus instruits
que Je reste de la nouvelJe armée, parce qu'ils
se composaicnt de vieux cadres, et de conscrits
comptant un an ou deux d'instruction. Le géné–
ral BerLrand n'ayan t j amais commandé des trou–
pes, Napoléon lui avait donné pour le scconder
le grnéral 1'forand, l'ancien compagnon de Friant
et de Gudin dans le
1
er
corps, et ]'un des meil–
leurs généraux' de l'arméc. Napoléon ne pouvait
pas lui laisscr quatre divisions, Ja plupart des
marécbaux n'en ayant que trois.
JI
lui altribua
les divisions l\'Jorand et Peyri (celle-ci it.alienne),
qui se trouvaient en avant des autres, et destina
au maréchal Oudinot les divisions Pactod et
Lorencez qui étaient rcstées en arriere.
I~es Wur~
tcmbcrgeois
et
les Bavarois, qu:md on pourrait
les amener, dcvaicnt fournir une troisieme divi–
sion, les prerniers au général Bertrand, les se–
eonds au maréchal Oudinot.
En tenant cornpte de ces diver·ses réductions,
Napoléon pouvait, avec les 48 millc hommes du
maréchal Ney, avec les 27 mille du maréchal
Marmont, avec les
11)
mille de Ja garde
et
les
4!5 millc du général Bertrand , cléboucher en
Saxe
a
la tete de
1
~5
milie hommes et de 550 Loo.–
ches
a
feu, donner la main au prioce Eugene
qui i:a ttendait sur l'Elbe avec 62 mille J1ommes
ctl
100
bouches
a
feu, et' opposer ainsi
a
l'enncmi
200 rnille comhattnnts, véritablemcnt présen ts
au drnpeau. Ces 200 millc combatt.ants devaient