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LIVRE QUABAN1'E-HUITIE!\1E.

150 rnille de la Thuringe, en recueillir en pas–

san t 50 millc venanl d'Italic, et aller aiosi avec

200 mille hommes donn er la main aux 80 mille

du prioce Eugene. C'était plus qu'il n'cn fallait

pour accabler les 150 mille soldats dontlesRusses

et les Prussiens se fl attaient de disposer a l'ou–

verture de la campagne. Veoaient ensuite les

trois armées de r éserve, l'une en formation en

Italic, l'a utrc

a

Mayence, la troisiemc en \.Vest–

phalie, lcsquelles devaient etre pretes eu juin ou

juillet. 11 y avait

fa

de quoi tcnir tete, et aux

ennemis présents qu'on allait avoir sur les bras

au printemps , et aux ennem is futurs que l'été

ou la politique de l'Autriche pouvait amener en

ligne quelques mois apres.

Comme il arrive toujours, il y avait d u mé–

compte, non pas précisément dans le nombre des

troupes réunies, mais daos l'époque de Jcur réu–

nion , ce qui devait priver Napoléon d'une partie

des forces sur lesq uellcs il avait compté pour

le

début des hostilités. Ainsi, au lieu de 280 mille

hommes de troupes actives dans les derniers

jours d'avril ou les prcmicrs jours de mai,

c'étaient 200 mille hornmes qu'il allait avoir sous

la main, mais 200 mille récllement présents au

drn pca u, et c'était du r este assez pour recon–

du ire promplement sur l'Elbc et sur l'Odcr,

meme sur Ja Vistule, les cnncmis imprudents

qui étaient venus le bravcr de si pres. Voici

l'état et la distribution de ses forces '

a

la fin

d'avril , au moment oú les opérations allaient

comrnencer.

Le priocc Eugeoe, aprés avoir laissé 27

a

28 mille homrues

a

Dantzig, 52 ou 35 mille dans

les autres places de la Vistule et de l'Oder, ce

qui foisait les 60 mille dont nous venoos de par–

ler, ava it

a

peu pres 80 m ille hommes de troupes

actives, mais point assez disponibles pour les

:,imcner toutes

a

la r encontre de Napoléon, quand

celu i-ci déboucherait en Saxe. Ainsi le prioce

Poniatowski, rejcté vers les frontieres de la

Bobemc, était séparé du prince Eugene par la

masse cntiere des coalisés, qu i ava ieot passé

l'Elbe sur plusieurs points. De tout ce qu'il y

avait de Polonais

a

notre service, on n'avait pu

recueillir que la division Dombrowski, forte d'en–

viro n 2 mille fantass ios et de 1 ,500 cavaliers, et

occupée actuellement

a

se réorganiscr

a

Cassel.

Du corps de Reynier, depuis la séparation des

Saxons, il restait la division franc;aise Durutte,

qui avait été de

,15

rnille hommes, et qui était

encore de 4 mille apres avoir fa it Ja campagne

de

812,

en Pologne,

il

est vrai, et point en

Russie. Les 28 mille hommcs de la division La–

grange et du corps de Grenier étaient réduits

a

24 mille par les combats journaliers avec les

Prussiens et les Russes. Ces trois divisions (car

le corps de Grenier avait été divisé en deux),

placées sous les ordres supérieurs d u marécha

1

l\'Iacdonald, et confiées directement aux généraux

Fressinet, Gérard et Charpenticr, présentaient,

apres un hiver passé devant l'eonemi, une troupe

excellente. Enfio le corps du général Lauriston,

qui aurait du etre de 40 mille combatt:rnts, n'était

plus, par suite des maladies et du retard de plu–

sicnrs cohortes , que de 52 mille , mais tous

hommes faits, et commandés par des division–

naires du plus grand mérite, tels que Je général

Maison par exemple. De ce corps il avait fallu

détachcr encore la divisioo Pu tbod, afio de cou–

vrir le has Elbe, en attendant que les maréchaux

Davoust et Víctor, avec leurs bataillons réorga–

nisés, pussent l'un reprendre Hambourg, Uautre

occuper Magdebourg. Toutefois parmi ces batail–

lons réorganisés

il

y en avait huit, ceux du ma–

réchal Victor, qui étaient r estés jusqu'ici

a

la

disposition du prince Eugene, et qui gardaient

Dessau, point fort irnportant puisqu'il était placé

a

peu de clistance du conflucnt de l'Elbe et de la

Saale, et que c'était dcrriere ces deux cours d'eau

que le prince Eugene et Napoléon devaieot opé–

rer leur jonction. (Voir la carte nº 58 .) Ce prince

avait enfin Ja cavaleric remontée en Hanovre,

qui a1Tivait leotemcnt, et 5 mille hommes de Ja

g'arde impériale, qu'il devait bientót rendre

a

la

grande armée. C'est par suite de ces détache–

menls, de ces retards, de ces réductioos, que le

prioce Eugene ne pouvait venir joindre Napoléon

qu'avec 62 mille hommes environ, au lieu de

80 mille, dont il aurait pu disposer, s'il n'avait

été séparé du prince Poniatowski, s'il n'avait été

obligé d'eovoyer la division Puthod sur le has

Elbe, et si ses corps n'avaient fait pendant l'hiver

quelques pertes inévitables. :Mais ces 62 mille

hommes étaient tous préscnts sous les armes,

tres-animés, et tres-bien commandés. lls étaient

r épandus sur l'Elbe depuis W ittenberg jusqu'a

.Magdebourg, prets a éteodre la main derr·iere la

Saale, pour se joindre a Napoléon, qu'ils atten–

daient avec impatience. Ils avaient tout récem–

ment si bien rec;u les Prussiens et les Russes en

avant de 1\fagdebourg, qu'ils les

a~aient

rendus

fort circonspects.

Sur le 1\;lein, Napoléon avait cspéré réunir

1

ñO

mille hommes, et 200 milie apres sa jonction

avec le général Bertrand. 11 avait supposé que le