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LUTZEN ET BAUTZEN. -

Avnn.

i815.

liance de

fa

Fr:rnce, et qui avait joué

~1

Drcsde

le mcme role que 1''l. de Melternich

a

Vien ne,

M. de Hardenberg

a

Berlin , 1'I. de Cetto 11 l\'Iu–

nich.

11

fut vaincu comme tous ces partisans de

l'alliance fran<;aise, et céda. Sans averlir Je mi–

nistre de France, daos la nuit du 19 au 20 avril,

Ja cour de Saxe partit pour Prague daos une

longue suite de voitures, au milieu de trois mille

cavaliers et artilleurs sortant de Ralisbonne Je

sabre :rn poing, la meche allumée, da ns Ja crainte

de renconlrer les Fran<;ais, et prenant Ja route

de Lintz, afio de les éviter.

l\I.

de Serra re<;ut au

dcrnier moment une leltrc pour l'Empereur ,

daos Jaquelle le bon Frédérie-Auguste disait que

sur l'invitation de l'Autriche, dont il eonnaissait

Ja parfaite entente avec la France, il se rendait

ii

Prague, mais toujours en r estant l'allié fidelc

du grand monarque qui l'avait comblé de tant

<le bicnfaits.

Lorsque cette nouvelle parvint

a

Vicnne, l'em–

pereur

Fran~ois

et son ministre 1\1. <le Melter–

nich ne cachcrent guere leur joie de tenir enfin

un si précieux instrumcnt de leurs desseins. Au

meme instant, croyant n'avoir plus autant

a

se

cachcr, rclativement au corps auxiliaire, ils écri–

virent au prince Poniatowski qu'il fallait évacuer

Cracovie, et rentrer da ns les États autrichiens,

car les hostilités allaient recommencer, et on ne

voulait pas attirer les Russes en Bohcme en se

batlant contre eux. On l'avertit de plus que pen–

dant le lrajet, les armes des Polonais, des Saxons

et des Fran<;ais, seraient déposées sur des cha–

riots pour leur etre cnsuite restituées . Cet avis

fut donné au prince Poniatowski au moment

meme ou lui arrivait de Paris l'ordre de se pré–

parer

a

rentrer en campagne, et

a

coopércr avec

le corps autrichien, qui al!ait recevoir de son

c6té les instructions de Napoléon. Le prince Po–

niatowski s'était haté de man der le .tout

a

i\I.

de

Narbonne, pour que cet ambassadeur lui expli–

quat ces énigmcs auxquelles

il

ne compreoait

plus rien.

l\L

de Narbonne apprenant la brusque fuite

du roi de Snxe

a

Prague, la re traite forcéc du

corp polonais, le projet de désarmer ce corps,

et l'e pece de défection du corps autrichien auxi–

liaire, reconnut dnn cet ensemble de faits le

développement des desseios de l'Autriebe, qui,

moin genée depuis qu'elle s'était hardiment con–

stituée médiatrice d'un cólé attirait le roi de

Saxe

a

Prague pour apporter

a

on plan de paci–

fication l'adh' ion i importante de ce prince,

de l'autr ramenait les troup autri hieone en

nrricre pour mellrc un terme

h

son róle de

puissnnce bclligéranle, et enfin faisait disparaitrc,

avec le corps polonais, les restes clu gouverne–

rncnt du grand-duché, retirés sur la frontiere de

Gallicie. En cffet <lepuis l'évacuation de Vnrso–

vie, les ministres du grand-duché s'étaient réfu–

giés avec le prince Poniatowski

a

Cracovie, ou

ils présentaient un dernier semblant de gouver·

nement de Pologne.

l\I.

de Narbonne, qui s'était constitué le sur–

veillant assidu de la politique autrichieone, cou–

rut de nouveau chez M. de 1'ictternich, pom· lui

demander compte de tant de singularités, qui

venaient de se produire presque en meme temps.

11

Lrouva

l\'l.

de l\'Ietternich embarrassé d'arnir

a

répondre

a

laot de questions, et presque raché

de ce que les résultats qu'il désirait se fussent

accomplis si vite. Commcn<;ant par le roi de

Saxe,

.M.

de l\Ietternid1 se

ha

ta de dire

a

l\f.

de

Narbonne qu'il lcur était tombé en Boheme

comme la foudre, et que personne n'était plus

surpris que l'empereur et tui de cette soudaine

arrivée

a

Prague. - Comme la foudre, soit, lui

répondit M. de Narbonne, rnais je vous crois

aussi habite que Franklin

a

la diriger. - Du

reste, l'arnbassadcur de France ne s'arrcta pas

davantage

a

un sujet sur lequel il n'aurait cu que

des démcntis

a

donner, ce qui n'était ni séant ni

politiquc, et il en vint tout de suite nu point le

plus important, c'est-a-dire

a

la prétention qu'on

avait de ramencr le corps polonais en lloheme,

et de l'y désarmer, ce qui exigcait une explica–

tion immédiate, car

il

pouvait survcnir

a

Craco–

vie un conflit entre le prince Poniatowski el le

comte de Frimont, chargé du désarmement, et

rneme un éclat direct avee l'Autriche, si les or–

dres de Napoléon au corps auxiliaire autriehien

ne rencontraieot que la désobéissance.

l'tf.

de

Metteroich, ne voulant pas avouer l'arrangement

secret signé avec les Russes, s'excusa le plus

adroitement qu'il put, en disant que l'avis donné

au prince

Poniatow~ki

était un avfs tout amical,

qui ne J'obligeait

a

t·ien

j

qu'ayant rempli loyaJe–

mcnt les devoirs de compagnons d'arme enver

les Polonais depuis la rctraite commencée en

commun, on les prévenaiL de l'impos ibilité ou

l'on allait etre de les outenir; que le Ru es

app1'ochaient en force, qu'on ne voulait pas les

attirer sur le territoire autrichien en les combat–

tant de nouveau, et e mettre d'ailleurs en con–

tradiction avec le róle de médiateur qu'on venait

de prendre

a

1

instigation de la France · qu'on

était douc r ésolu

a

rcntrer en Galli ie ou l'on