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LUTZEN ET BAUTZEN. -

AVRIL

iS-13.

9

s'emparat du róle principal; que, puisqu'elle

voulait

la

paix,

il

faliait qu'elle se mit en mesure

de

la

dicter, en préparant de grandes forces, et

en sommant ensuite les puissances belligérantes

de s'arreter, sous menace de jeter cent mille

hommes da ns leur flanc, puis enfin en jetant ces

cent mille hommes ·en Silésie si elles ne s'arre–

taient pas, et en gardant la Silésie pour elle, tan–

dis que Napoléon refoulerait au dela de la Vistuie

Prussiens , Russes, Anglais, Suédois, etc.... -

M. de Metternich écoula ce projet avec une ap–

parente impassibilité, questionna beauco up pour

se le faire explique.r da ns toutcs ses parties, pu is

cependant toucha un point qui n'élait pas traité

daos cette dépeche. -- Si les puissanccs belligé–

rantes' dernanda·t-il' s'arretent

a

notre somma–

tion, quelles bases de paix leur o1Irirons-nous?

- A cetle queslion, M. de Narbonne ne pul ré–

pondrc, car l;i dépeche de M. tle Bassano, se bor–

nant póur l'instant

a

envisager Je cns de guerrr,

annonc;ait des développemcnts ultérieurs. Napo–

léon en effet ne voulait pas dire encore, dtfns le

cas oú l'on cntrerait tout de suite en négociation,

quellc Europe il entcndait faire.

1\1.

de l\Ieltcr–

nich affecta de prendre paticnce quan t

a

ce dcr–

nier point' et de réíléchir beaucoup

a

ce qu'on

lui apportait, commc si tont ce qu'il avait cn–

tendu pouvait fournir matiere

a

de longues ré–

flexions. Il promit de répondre nussi vite que le

permettait un sujet aussi grave.

Si daos le tres-grand embarras ou il se trou–

vait en ce moment, entre des coalisés impaticnts

qui voulaient qu'il se déclarat immédiatcment

leur allié, et Napoléon qui entendait le rctenir

daos ses chaines, on Jui avait demandé qucl

moyen il souhaitait pour en sorlir, ccrtcs

il

n'en

aurait pas imaginé un autre que cclui qu'on lui

envoyait de Paris. En quoi consistait en effct son

embarras? Il consistait premierement

a

oser dire

a

Napoléon que l'Autriche se portait médiatricc,

ce qui entrainait l'abandon du róle d'alliée, secon–

dcment

a

trouvcr un prétextc pour des armements

dont l'étendue ne pouvait plus Ctre justifiée, troi–

siemement

a

entrer en explication sur r,emploi

prochain do corps auxiliairc autrichien, qui, au

lieu de se battre avec les Russes, alluit rentrer en

.Gallicie. Sur ces trois points, qui mettaient l'Au–

triche dans un singulier état de gene

a

l'égard de

la France, on venait miraculeusement

a

son se–

cours, comme nous allons le montrer, et

1\1.

de

.Metternich était trop habite pour ne pas saisir au

passage une si bonnc fortune.

Il prit dcux jours pour répondre, apres avoir,

t.rcs-probablement, pris

a

peine une heure pour

réfléchir. En conséquence il

fit

appcler

l\f.

de

Narborine, et luí annonc;n, avec un air de satis–

faction facilc

a

conccvoir, qu'aprcs avoir consulté

son maitre, il était prct

a

s'expliquer, les graves

sujets dont

il

s'agissait n'admcttant pas de rc–

misc. - Il était, disnit-il, trop heureux de se

trouvcr sur les points les plus

importan.ts

de la

dernicre commu nication parfaitcm-ent d'accord

avec l'empcrcur Napoléon

!

Ainsi, tout d'abord,

le cabinet nulrichien pcnsait, comme ce monar–

quc, qu'il ne lui

~tait

pas possiblc dese renfcrmcr

daos un róle secondail'e, et de bomer son action

i1

ce qu 'cllc avnit été en

18'12;

qu'il fallait, pour

des circonstanccs si différentes, un concours tout

différent. L'Autrichc l'avait prévu,

~t

s'y prépa–

rait. C'était la cause de.s armements auxquels elle

se li vrait, et qui, indépcndamment du corps auxi–

liairc revenu de

Ja

Pologne, du corps <l'observa–

tion resté en Gallicie, allaient lui procurer bien–

tót cent mille bommes en Bohcme. Quant

a

la

maniere de se ¡wésentcr aux puissances belligé–

rantcs, l'Autriche ne l'entendait pas autrement

que l'empcreur Napoléon, et elle se poserait de–

vant elles en médiateur armé. Elle proposcrait

aux puissances de s'arrctcr, de convenir d'un

armisticc, et de nommer des plénipotcnt.iaires.

Si elles y consentaicnt, ce serait le cas alors d'é–

noncer des conditions, et on attendait impatiem–

ment

a

ce sujet les nouvcllcs communications

promises par le cabinet franQais. Si au contraire

elles refusaient d'admcttrc aucunc proposition

de paix, alors ce serait le cas d'agir, et de r égler

la maniere d'employer les forces de l'Autriche

concurremment ayee cellcs de la Frnnce. Ce cas

évidernment ferait ressortir l'insuffisancc du der–

nier lraité d'alliance, et la nécessité de le modi–

ficr en se conformant aux circonstances. De tout

cela cnfin

il

résultait de nouvelles dispositions

a

prc11dre pour le corps auxiliairc autrichien, qui

se trouvait nux fronticres de Pologne dans une

situalion absolument fausse, et qu'on allait rame–

ner sur le tcrritoirc autrichien avec le corps ·

polonais, po-ur empccher qu'il ne fUt employé

contraircment aux vues des deux cabinets. Du

reste:\ cettc déclaration

l\L

de l\lettemich joignit

l'expression d'un parfait contentement, répétant

qu'il était bien heureux d'elre si complétement

d'accord avcc le cabinet franc;ais, et affirmant

qu'il ferait concorder de son mieux son ancienne

qualité d'allié avec la récente qualité de média–

tc,ur qu'on l'avait invité

a

p1·endre.

Jamais, dans ce jeu redoutable et compliqué de