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LIVRE QUARANTE-HUITIE!\JE.
Jil.é
de Jeur tendre la main. Du reste, Ja faute
était non pas
a
l\f.
de Narhonnc, envoyé pour
la
commetlre, choisi pour la commettrc plus vite,
plus complétement qu'un autrc; la
fo
ute était
i1
Napoléon, asa prétention de foire de l'Autriche
un instrument, quand elle ne pouvait plus
l'étre, et, en voulant ainsi en foire un instru–
mcnt, de lui mettre lui-méme
a
la main Jes
armes qu 'elle devait lourner bientot contrc nous.
Les conséquences de cette fa ute furent immé–
diates, et se précipiterent, on peut le dire, les
unes sur les nutres. A peine l'Autricbe avait-elle
pris Ja position de médiateur armé par sa décla–
ration du
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avril, qu'elle profita du terrain
acquis pour s'avancer dans la voie qu'elle venait
de s'ouvrir. Le roi de Saxe était toujours a Ra–
tisbonne; assailli des conseils, des menaces, des
sollicitations de tout le monde. La Prusse l'avait
sommé de se joindre
a
la coalition, Jui promet–
tant toutes sortes de dédomrrrngemcnts s'il se
joignait a eJJe, lui adressant toutc espece de mc–
naces s'il s'y rcfusait. 11 avait décliné avec beau–
coup ele ménagemcnt les offres de
la
Prusse, en
se fondant sur les engagemcnts qu'il avait con–
lractés avec la France, et
il
avait adhéré aux vucs
de l'Au triche. Les pourparlers de eellc-ci, pour
l'amener
i1
renoncer:w grand-duché de Varsovie,
n'avaient pas cessé. Cette fois elle avait un al'–
gument nouveau a produire. - La Franee et
l'Aulriche venaient, disait-elle , de se mettre
d'accord. La France ava it demandé lti médiation
de l'Autriche, l'Autrichc y avait consentí . On ne
faisait done ríen que de conforme aux vues de
Napoléon, et on oterait a cclui-ci un grave em–
barras en lui apporlant la r enonciation de Ja
Saxe au grand-duché de Varsovie. On r endrait
ainsi la paix non-seulcment facile, mais certaine.
D'ailleurs il fallait sauver le solide, c'cst-a-dire
la Saxe, en sacrifiant le chimérique , c'est-a-dire
la Pologne, et renoncer a un r evc qui n'élait
plus de mise dans le temps acluel.-- Vaincu par
ces raisons , Frédéric-Auguste, qui sentait lui–
meme que les conquctes n'étaicnt pas sa voca–
tion, et qu 'en s'associant
a
un conquérant sorti
de l'enfer des révolutions ,
il
avait accepté une
association autant au-dessus de son génie que de
sa conscicnce, souscrivit a la renonciation qui
Jui était demandée, et la signa le 15 avril, trois
jours apres la déclaration de médiation armée faite
par l'Autriche, sur notre imprudente provocation.
:Mais ce n'était pas tout ce que l'Autriche sou–
haitait du roi de Saxe. On savait que Napoléon
allait arriver a Mayence, puis
a
Erfurt, pour se
mettre a la tete de ses armées, et qu'il pourrait
d'un mouvement de sa main reprendre le pauvre
roí, retiré en Baviere, et lui faire encore perdre
]'esprit, Ja.mémoire, le sentiment du vrai, en
lui promettant qu'il serait roí de Polognc. Cet
cnchanteur'
a
Ja
fo
is séduisant et terrible' de–
vait passer trop pres de Ratisbonne pour qu'on
y laissa t Je faible Frédéric-Auguste exposé
a
sa
r edou table influence. On insista de nouveau au–
pres de celui·ci pour qu'il se rendit
a
Prague. -
Les cóalisés, Jui disait-on, étaient entrés dans
Dresde, et la ils s'appretaient a gouverner le
royaume de Saxe· a Ja favon du baron de Stein,
a pcu pres comme on avait gouverné la Vieille–
Prusse, en persuadant aux peuples qu'ils étaient
les maitres de leur sort, et qu'ils
pou~aient
se
donner
a
qui ils voulaient, quand leurs princes
désertaient les intérets de la commune patrie.
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fallait done qu'il se hatat de venir a Prague,
en licu sur , a une petite journée de Dresde, d'ou
il administrerait son royaume comme s'il
y
était,
et sa ns courir aucune espece de danger, ni de la
part des coalisés ni de la part des Franvais.
Dans le momcnt meme ou l'on disait ces cho–
ses, le roi de Saxe avait revu la sommation en–
voyée de París , et reproduite par le maréchal
Ney, d'avoir a livrer sa belle cavalerie a ce ma–
réchal, qui en avait besoin pour ouvrir la cam–
pagne. C'était demander
a
cct excellent roi pres–
qu c la vic.
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ressentait plus que personne la
crainte des Cosaques, qui faisaient peur a ceux
qu'ils vcnaient secourfr plus qu'a ceux qu'ils ve–
naient combattre. Trois mille cavaliers et artil–
Jeurs superbes , escortant un trésor avec lequel
on payait comptant de quoi les nourrir chaque
jour, étaient une sorte de garde au sein de la–
quelle ce roi fugitif dormait en repos. En outre
les chefs de ses troupes avaient déclaré ne plus
vouloir servir avec les
Fran~ais.
En présence de
ces circonstances, le comte de l\farcolini, vieil–
lard complaisant , de meme humeur que son
maítre, ayan t un peu plus d'esprit mais beau–
coup moi ns d'honnem', et gouvernant ce maitre
par habitudc ' !ui persuada que la retraite a
Prague était la scule résolution
a
prendre. Pres–
que en memc temps le ministre de France,
l\f.
de
Serra, insistant pou1: avoir une réponse relati–
vemcnt
a
la caxalerie , Frédéric-Auguste saisi
d'épouvante, et plcin de regrets de s'etre mis
dans de tcls embarras pour la chimere de ses
ancet1·es ' se décida brusquement
a
partir. 11
avait aupres de luí un ministre éclafré ,
M.
de
Senft, qui l'avait jusque-la maintenu dans l'al-