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LEIPZIG 'E:T HANAU. -

OCTOJJRE

f8:l3.

2'73

difficiJe et plus meurtriere la relraile de l'armée

fran<;aise. Chaeun marcbánt dans l'ordre de la

veille, la colonne du prince de Hesse-Hombourg,

qui forrnait la gauche des coalisés, poursuivit

Poniatowski dans le faubourg correspondant a

la porte de Petcrs-Tbor. La colonn e du centre,

cclle de Kleist et Wittgenstein , se présenta

devant le meme faubourg, mais

a

une barriere

placée un peu

a

droite , eelle de Windmühlen.

La colonne de droite, celle de Klenau et Ben–

ningsen, se présenta

a

la barriere de l'Hópital,

aboutissant

a

l'ancienne porte deGrimma. Bulow,

du corps de Bernadotte, se dirigea sur le fau–

bourg qui est situé entre les portes de Grimma

et de Halle. Blucher, Langeron et Sacken se pré–

cipiterent sur le faubourg de Halle, et on chargca

le général d'York, qui s'était reposé la veille, de

se porter par le nord sur les rives de l'Elslcr et

de la Pleisse, pour contrarier autant que pos–

sible Je défilé de nos colonnes . Mais partout les

coalisés rencontrerent une résistance opiniatre.

Nos soldats étaient a lcur tour aussi irrités que

leurs adversafrcs , et se trouvaient autant humi–

liés de la prétention de les battre, que les Alle–

mands l'avaient été J e no tr e prétention de les

dominer. Fiers de leur conduitc dans ces jour–

nées, ils avaient le sentimcn t du malheur, non

cclui de la défaite, et étaient décidés a faire payer

cher lcur r etraite ou leur vie. Au nord et

a

l'est

de Leipzig, dans Je faubourg de Halle, les restes

des

7 e, ¡)e

et 6° corps repousserent vigoureusc–

ment les troupes de Sacken et de Langeron. Ces

braves gens, postés dans un vaste batiment, tue–

rent plus de deux

a

trois mille ho rnmes avant

de l'évacuer, et meme quelques compagnies

légcres du 6° corps, fondan t par la porte de Halle

sur les troupes qui altaquaient le batimcnL, en

firent un épouvantable carnage. l\larmont avce

une division du

6c

corps et une du

5c

défcndit

la face de l'est contre Bulow, et, quelques tetes

de colonnes ayant pénétré dans la ville, lan9a sur

elles le 142° de ligne et le 25º léger, qui les mas–

sacrerent presque entierement. l\lacdonald , Lau–

riston, Poniatowski avec lcurs troupes exaspé–

rées, recurent de meme les colonnes ennemies

qui se p;ésenterent devant les faubourgs du sud.

Partout l'impatience des vainqueurs ful cruelle–

ment punie, et avec peu de pertes nous fimes

essuyer aux coalisés un immense dommage. Tou–

tefois

il

fallait renoncer

a

soutenir longtemps ce

combat, par l'impuissance non pas de r ésistcr,

mais de concerter nos mouvements. Dans l'im–

possibilité de communiquer d'une rue

a

l'aulre,

CONSOLAT.

tí.

et de discerner la direction des feu x au milieu

d'une effroyable canonnade qui embrassait les

qualre faces de la ville, on ne savait pas si parto ut

la résistance était également heureuse, et si on

ne s'exposait pas, en tenant trop longtemps,

a

etre devaneé au pont par l'ennemi victorieux.

Quelqucs Saxons et Badois r estés dans l'intérieur

de la ville, et ti rant sur nos soldats en r etraite,

ajoutaient

a

la confusion. Dans les r angs de l\Iar–

mont, c'est-a-dire, vers l'est, on cru t que du cóté

de Macdonald et de Lauriston , c'est-a-dirc, vers

le sud, la Jignc des fa ubourgs avait

é t~

forcée;

vcrs ces deux cótés on ernt Ja meme chose pour

le nord, ou combattaient Reynicr et Dombrowski.

Dans cette crainte on se mit presqu e simultané–

ment en r elraite, en débouchant sur les boule–

vards qui séparaieut les faubourgs de la ville. La

presse alors y devint aussi grande que sur le

pont. De cbaque ruedes faubourgs il arrivait des

colonnes qui se repliaient en combaltan t, et qui

venaient ajouter

a

l'encombrement,

a

tel point

que l'ennem i lui-meme, avec ses bafonnettes,

n'aurait pas pu s'y faire jour. Le moréchal l\'Iar–

mont, obligé a son tour de se r ctircr, eut une

peine extreme

a

pénétrer dans l'épaisseur de

cette foule qui remplissait les boulevards. Heu–

r eusement pour lui quelques officiers de son corps

l'aya nt reconnu , saisirent la bride de son cheval,

et lui fai sant place

a

coups de sabre, l'introdui–

sirent dans le torr ent serré <¡ui s'écoulait lente–

ment vers les ponts.

On en était la de cette épouvan table évacua–

tion de Lcipzig, lorsqu'une subite catastrophe,

trop facile

a

prévoir, vint jeler le désespoir

par mi ceux qui pour le salut commun s'étaient

rlévoués

a

la défense des faubourgs de Leipzig.

On avait ordonné áu colonel du génie l\fontfort

de mi ner la premiere arche de ce pont continu ,

qui est ta atót un pont, tanlót une levée de ter–

r ain, et embrasse, avo ns-nous <lit, les bras nom–

breux de la Pleisse et de l'Elster. CeLte arche

était située

a

l'extrémité de Leipzig ·qui corres–

pond

a

Lindenau, et construite sur le principal

bras de l'Elster.

J~e

colonel :Montfort l'avai t

minée, et y avait placé quelques sapeurs avcc un

caporal qui attendaient le signa! la meche

a

la

• main. Mais sa perplexité était grande, car du

cóté du faubourg de Halle on entendait,

a

t.ra–

vers les bois qui couvrent ·cette partie des envi–

roos de la ville, la fusillad e se rapprocher. A

tout moment on s'a ttendait

a

voir l'ennemi dé–

houcher pele-mcle avcc nos soldats, et on igno–

rait si au dela

il

ne res!ait pas d'autres troupes

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