LEIPZIG ET HANAU. -
OCTOUl\E
18·13.
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ennemi se présente par la gauche, c'cst la divi–
sion prussienne Ziethcn , qui , ayant avcc les
Autrichiens de Klenau fa it une tentative iofruc–
tueuse sur St otleritz, s'est r abaltue sur Probst–
heyda. :Mais une partie de l'artillerie de Drouot,
établie sur le cóté gaucbe du village, la r ci;oit
en flan c, et la r epousse par le feu seul de ses
cano ns.
Apres ces tentati ves, le prince de Schwarzcn–
berg , ayan t déja plus de douze mille hommes
hors de combat, ne pouva it plus se ílatter d'em–
porter une po ilion que la valeu r de nos soldals
r endait inexpugnable. Il se décida , commc
)'ava nt ·veill c , a pl'Océdcr cootre l'armée fran–
i;a ise par voie de resscrrement succcssif. On
avait , le
16,
rcsserré Napoléon sur Leipzig, et
on l'avait amené le
18
a
se r etirer
a
une lieue en
arricre. On achcverait le
1
!)
de l'acculer daos
Leipzig mcme, en donnan t la main
a
Bernadottc
et
a
Blu ch er. Le prince géoéralissime résolut des
lors d'occuper de son cóté la journée par un
combat d'artillcrie, et pour le sou tenir avec
moins <le désavan tage,
il
rétrograda de quelques
centaines de pas sur u n terrain légcrement
élevé ' et do nt l'élévation faisait face
a
celle de
Probstheyda. La , placé vis-i:i-vis des Fran¡;ais, il
se mit
a
écbanger avec eux l'une de plus
épouvantables eanonnades qu'on nit jamais en–
tendues .
Pendant ce temps
1
Benn iog en, opposé
a
notre
gauche, qui de Probstheyda r emontait au nord
jusqu'a Leipzig, avait essayé d'aborder l\Jelckau,
mais moins hardimen t que Schwarzenbcrg,,
parce qu'il attendait Bern adolte et Blucher avant
de s'engager sérieusement. Quant
a
ceux-ci '
voici ce qui avait cu lieu de leur cóté.
Apres avoir r efu sé de voi r Bcrnadotte, Blucher
avait fini par acceptcr une entrevue avec lui le
matin a huit heures, et ils étaient convenus de
fran chir la Partha , mais Bern ado tte n'y avait
consenti qu'a condilion que .Blucher luí prete–
rait 50 mille hommes, ce que celui-ci avai t
promis en se meLLant
a
la tete de ces trente mille
hommes qui étaient ceux de Langeroo . En eífct,
pcnd:mt que Sackcn et York, rcstés de I'autrc
cóté de la Partha , tout
a
fa it au nord de J,eipzig,
éch angeaicnt des boulets avec Dombrowski et
Margar·on, Blucber avait passé la Parlha :rn plus
pres, c'est.a-dire, vers Ne uLzsch, puis, se porlan t
a
l'est de Leipzig, était desccndu sur Schon feld,
ou la seconde di visioo de 1\1:.lrmont étaít établie.
Marmont avec ses deux autres di visions, Ney
avec Souham et Reynier, avaient opéré une
convcrsion en arriere, pour venir par Seller–
hausen relier leur droite avec Macdonald qui
élait a StoLterítz. Quant
a
Ber oadotte, exécutant
un long circuit pour traverser la Partha Je plus
loin possihle des Fran¡;ais,
il
était allé la franchir
a
Taucha, et, les Prussiens en tete, s'était avancé
en face de Reynier, par Heiterblicl . Tels avaient
été les mouvemcnts des uns et des autres dans le
courant de la matinée, pendant le terrible com–
bat de Pr obstheyda.
En avant de Scllerhausen, ou était Reynier ,
se trouvait un village formant saillie dans Ja
plaine et assez domi nant, celui de Paunsdorf,
que Ney aurait désiré occuper, parce que de ce
point on pouva it s'interposcr entre l'armée de
Iloheme et celle du Nord, peut-ctre memc cm–
pech er leur jonction. Reynier n'en était point
d'avis par un motif asscz sage.
JI
se défiait des
Saxons qui ne ccssaient de murmurer et de me–
naccr de désertion. Encaclrés jusqu'ici entr·e les
dcux divisions fran¡;aises Durutte et Guilleminot,
ils avaient été assez fidcles; mais depuis Je dé–
part de Guilleminot , ils n'étaient flanqués que
d'un cóté, et Reynier ne voulait pas, en les met–
tant en avant, les exposer
a
la tentalion de nous
quiLter. Ncy, plus lrnrdi , les
fit
avancer en co–
lonne vers Paunsdorf, en ayant soio de placer Ja
division Durutte derriere eux, pour les appuyer
et les contenir. Mais ils n'eurent pas plus tót
apertru les coseignes de Bernadotte, avee l'état–
major duquel plusieurs d'entr e cux étaien t en
communication secrete' que par un hommage
qui n'était pas celui de la fidélité
a
la fidélité, ils
marchcrent soudainemen);
a
lui. La cavalerie
el
:serla la premiere ,' l'infan terie suivit. Le ma–
réchal l\Jarmont' qui était
a
leur gauche, ernt
qu'ils se lalssaient cmpor ter
a
trop d'ardeur, et
cour ut apres eux; mais il fu t bientót détrompé,
et, tt·ahison indigne
!
a
peine
a
quelques pas de
notre ligne de bataille, ils tournere;nt leurs pieces
co nLre nous ; en tirant sur la division Durutte,
nvcc laquelle ils servaicnt depuis deux années
!
Sans doute, Napoléon avait violen té leurs senti–
meots, enchainé leurs creurs et leurs bras a une
cause qu'ils n'aimaient point ; ils avaient le d1·oit
de nous quitter, mais pas celui de nous aban–
donner sur le champ de bataille, et du reste sí
Dieu no us punissait en ce moment pour avoir
trop pesé sur l'Eul'Opc, il leur pr épar ait hieotót
a
eux un terrible et juste chatiment, celuí du
morcellcment de leur patrie
!
Ncy accourut
l1
ce spectacle pour aídcr la di
v i~
sion DuruLte , qui , assaillie tout
a
coup par le