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LEIPZIG ET HANAU. -

OCTOllRE

i8t5.

267

; berg mais un peu en arriere

a

Dolitz , c'était le

prince de Hesse-Hombourg, qui avec les gre–

nadiers de Bianchi et de Weissenwolf, avec la

réserve de cavalerie de Nostitz, avec le corps de

Colloredo et la division légere d'Aloys Lichten–

stein,

s'avan~ait

sur Poniatowski et Augereau.

Au centre c'étaient Kleist et Wittgenstein ,

aujourd'hui réunis en une seule colonne d'atta–

que, et suivis des gardes russe et prussienne,

qui marchaient de Wachau et de Liebert–

Wolkwitz sur Probstheyda, ou se trouvaient

Victor et la garde. A gauche enfin c'étaieot

Klenau, Benningsen et Bubna, qui du bois de

l'Université et deSeyffertshayn sedirigeaicnt sur

Zuckelhausen et Holzhausen, contre Macdonald.

Cette derniere colonne, ployant sa droite autour

de notre ligne, venait

a

travers la plaine de

Leipzig menacer la position de Ney, mais avec

beaucoup de circonspection, car elle attendait

pour s'engager que Bernadotte eut passé la

Partha. Ces trois colonnes pouvaient compren–

dre de !)5 a 60 mille hommes chacuoe, excepté

celle de Benningsen, qui était de 70 mille envi–

ron. Pour tenir tete

a

ces

180

mille hommes,

Napoléon avait comme l'avant-veille Ponia–

towski, Augereau, Víctor, Lauriston, Macdo–

nald, la garde, les

f er, 2c, 4e, !)e

de cavalerie,

présentant en ce moment une masse totale de

80 et quelques mille hommes. Dans l'angle

formé par l'Elster et la Pleisse les coalisés avaient

laissé le corps de Merfeld , et au dela de l'Elster

vers Lindenau, Giulay, ce qui fai sait plus de

25 mille homrnes encore. Enfin Bernadotle et

Blucher en avaient bien cent millc

a

eux deux.

Ney avait a leur opposer Marmont, réduit

a

12

ou

15

mille hommes, Reynier

a

peu pres au

meme nombre, Souham

a

15

ou

14

mille. Mar–

garon avec le duc de Padoue et Dornbrowski

n'en avaient pas plus de 12 mille. C'étaient

done 150 et quelques mille hommes opposés

a

500 mille. Bertrand avec 18 mille était en route

dfre, le

'19,

le colonel ll!ontfort au rnilicu de la foule qui se

pressait sur Je pont, s'entretcnant avec le colonel du génie

Lamare, luí dit avec chagrin qu'il avait la vcille a<lressé les

plus vives ínstanees

a

Berthie1· pour cll·e aulo1·isé

a

j cler

d'autres ponts, et que Berthie1· lui avait répomlu qu'il fallait

allendre les ordres de l'Empcrcur. Ainsi au momcnt méme,

le coloncl lllontfort n'ayant pas encore

a

se justiíler dcvant

un conseil de guerrc, et avant d'avoir pu y penser, produisait

le fait avec une síncél'Ílé et une spontanéilé évi<lenlcs. Le fait

ne peut done pas élre contesté.

01',

commcnt admettre alors

que Berthier ayant des 01·d1·es de Napoléon ne les cut pas

exécutés? leí l'invraisemblance est frappante, cai· il cut fallu

que Berthier futou slupideou 11·aitre. Or, ce vieux compagnon

de Napoléon, quoique fatigué, était aussi dévoué qu'habile.

JI

pour Weissenfels. Mo1·tier l'appuyait avec deux

divisions de la jeune garde.

Toutes les colonnes de Napoléon en se reti–

rant avaient laissé de fortes arriere-gardes ré–

pandues en tirailleurs, lesquelles disputaient

le

terrain pied

a

pied, et ne le cédaient qu'apres

avoir causé de grandes pcrtes a l'ennemi. En

arriere de 'Vachau et de Liebert-Wolkwitz,

a

la bergcric de l\fousdorf située en avant de

Probstheyda, on ne se retira pas sans couvrir la

terre de cadavres prussiens et russes. A Zuckel–

hausen,

a

Holzbausen, ou se trouvait le corps de

1\facdonald, on tint tete

a

la division prussienne

de Ziethen, et aux Autrichiens de Klenau , et on

leur tua beaucoup de monde avant de rétrogra–

der sur Stotteritz. Cette derniere position une

fois prise par Macdonald , notre nouvelle ligne

de bataille était la suivante. Des bords de la

Pleisse, c'est-a-dire, de Dolitz

a

Probstheyda,

elle formait une ligne continue, se repliait

a

angle droi t vers Probstheyda , remontait au

nord jusqu'au bord de la Partba , par Stotteritz,

Melckau, Schonfeld , ou étaient Macdonald, Rey–

nier, 1\farmont.

Probstheyda était done· l'angle saillant que

l'ennemi devait emporter, et ou Napoléon était

bien décidé

a

tenir opiniatrément. Outre

Vic~or

qui gardait Probstheyda, il y avait en arriere

Lauriston qui se liait

a

Macdonald, la garde et

la cavalerie. Jusqu'au moment ou ils parvinrent

a

la ligne des positions que Napoléon voulait

conserver, les coalisés ne rencontrerent que des

arriere-gardes qui disputaient le terrain, mais

finissaient par l'abandonner. Arrivés devant

Dolítz, Probstheyda, Stotteritz, ils trouverent

des lignes immobiles, imposantes, et qu'il y

avait peu de chance de faire céder. Toutefois ils

l'essayerent avec une sortc d'énergie désespérée.

La colonne du prince de Hesse-Hombourg se

jeta sur Dolitz, l'emporta, le perdit, le reprit, le

perdit de nouveau. C'étaient Poniatowski et

n'y a done qu'une supposition possíblc, c'cst que Napoléon,

ou n'y ayant pas pensé, ou, ce qui est plus probable, voulant

faire une relraitc pour ainsi dire

a

volonté,

sans p1·csser le

pas,

crut.lc

pont de J,indenau suffisant. Probablement aussi

il

ne voulait pas que des préparatifs indiquant une retraitc

précipitéc affectassent le moral des soldats. Quoí qu'il en

soit, c'cst la senle cxplication qui n'offensc pas le bon sens.

11

est vrai que dans ce cas

iJ

faudrait admettrc que Napoléou a

commis uue eneur. Mais quant a nous, tout en le regardant

comme un des plus ¡;rau<ls génies de l'humanité, nous deman–

dons, non pasa ses admiratcurs, car nous sommes du nombre,

mais

a

ses adoratcurs, ce que nous ne sommes pas, la per–

mission de croíre qu'en sa vie

il

lui est al'rivé de se tromper.

,