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LEIPZIG ET HANAU. -

OCTOBRE

1813.

265

berg pourrait bien essuyer quelque rude choc.

Or le prince de Suede, en cette occasion , comme

sur la l\folde quelques jours auparavant, voulaít

que Blucher occupat le poste le plus périlleux.

Blucher fatigué, non pas de dange1·s, mais de

comploisances pour un allié dont il suspectait la

fidélité autaut que l'énerg ie, avait r épondu que

ses troupes , épuisées par le combat du 16, étaient

beaucoup moins propres

a

supporter une posi–

tion difficile que cclles de l'armée du Nord, et

il

avait exigé que Bernadotte vint fran chir la

Partha sur la gauche de l'arméc de Silési e, et se

risquer daos la plaine de Leipzig en face de

Napoléon.

11

s'était en meme temps cntendu

secretement avec les généraux prussiens et

russes qui cornmandaient les divers corps de

l'armée du Nord, et il leur avait promis de

passcr avec eux la Partba le lendemain pour

combattrc Napoléon

a

outrance, car Blu cher

était bien résolu

a

parti ciper lui-mcmc

a

la dcr–

niere lutte, mais il voulait contraindre Bcrna–

dotte a prendre une position de combat dont il

luí füt impossible de revenir

1 •

Tout était done dis–

posé pour que Napoléon eut sur les brils cuviron

500

mille hommes. Les alliés en avaieot efrec–

tivement

220

ou

250

mille le 16; s'ils cnavaient

perdu environ

40

millc daos cettc journée, et

s'il leur en arrivait

1>0

avec Benningsen,

60

avec

Bernadotte, leur nombre total devait bien ctre

d'a peu pres

500

millc. Quant

a

Napoléon, qui

en avait cu

190

mille, Reynier compris, avant

la bataille du 16,

iI

ne devaü pas, commc nous

l'avons <lit, eu conservcr plus de

160

a

161>

mille

le 18, en comptant meme les alliés pcu surs qui

étaient dans ses rangs.

Du reste Napoléon connaissant ceLLe situaLion ,

avait pris vers la fin de la journée du 17 le partí

de se retirer. Malheureusement ce n'était pas,

comme nous l'avons dit, une de ces r elraites

nocturnes, telles que l'art de la guerre autorise

a

les faire lorsqu'une arméc a besoin de se sous–

traire a un enncmi supérieur, mais une retraite

en plein jour, et

a

pas Jents, qu'i l voulait exé–

cuter, de maniere a conservcr uneattitude impo–

sante, et

a

traverser saos embarras le long défilé

1

Nous cilons le passage suivanl de M. de Wolzogen qui

peint ce qui se passait aux élats-majors de Blueber el de Ber–

nadottc. Les récils de

ni.

de nlulTling, témoin oculaire, sonl

enoore plus frappants et plus amers.

" Le prince Guillaume, frere du roí de Prussc, a1·ait déja

" auparavanl déeidé le prince qui hésitait,

a

prcnd1·e une part

" sfrieuse

a

la bataille, et avait am iealement évcillé s?n allen–

" Lion sur ce point, que l'opinion des troupes p1·uss1cnnes et

" russes qui se trouvaient dans son a1·mée lui élail trcs-défa–

" vorable, et qu'elles allaient mcmejusqu'it douler de son eou-

de Leipzig

a

Lindenau, défilé eonsistant en une

multiLude de ponts jetés sur les bras divisés de

la Pleisse et de l'Elster. A deux heures du matin

en cffct

il

était debout, expédiant ses ordres qui

furent les sui vants. Tous les corps qui avaient

com lrn ttu au sud , c'est-a-dire, Poniatowski, Auge–

reau , Victor, Lauriston , l\iacdonald, la garde,

les 1

cr, 2e,

4°,

¡)e

de cavalerie, devaient rétro–

gl'adcr cl'un e lieue, et venir former autour de

Leipzig, sur le plateau de Probsthcyda, un cer–

cle plus resserré, et des lors

a

peu pres invinci–

ble. Si l'en nemi les suivait, ils se précipitcraient

sur luí, et le refouleraient au loin . Au nord et

a

l'est, l\farmont qui apres le combat de Mockern

avait repassé la Partha, devrai t se concentrer

de Schonfeld

a

Sellerhnusen. Ney qui, avec Rey–

nier arrivé dans l'apres-midi Ju 17, formait

le JJrolongeruent de la ligne de l\1armont, devait

replier sa droite en aniere, jusqu'a ce qu'il rcn–

conLrat la gauche de Macdonald

a

lravers la

plainc de Leipzig, et fermat aiosi le cercle que

l'armée

fran~aisc

allait décrire. Alors la liaison

qui n'avait été établie entre Ney et Macdonald

qu'au moyen de la cavalerie, serait établie au

moyen d' une ligne cootinue de troupes de

toutes armes occupaot les villages de Pau11sdorf,

Melckau, Holzhause11, Liebert-Wolkwitz. Des

cet iosta11t, au lieu d'un cercle de cinq

a

six

licues, 011 n'en formerait ph1s qu'un de dcux

licues

a

peu pres, et partout tres-solide. A l'est

et au nord , on devait comme au sud rétrogradcr

lentcmcnt, culbuLer l'ennemi trop pressant, et si

011 n'était pas suivi, venir

a

l'exemple des autres

corps s'écouler

a

travers Leipzig par la chaussée

de Liodenau. l\iais cette chaussée

il

fallait se

l'ouvrir. Margaron, le 16 ,avnit conscrvélebourg

de Lindenau placé a l'cxtrémité des ponts de

la Pleisse et de l'Elster. Napoléon confia au gé–

néral Bcrtrand le soin

de

franchir Lindenau, de

débouch er dans la plaine de Lutzen, d'cnfoncer

Lout ennemi r encontré sur son chcmin, et de

pcrccr jusqu'a W cissenfels sur la Saale. Il lui

donna, pour le renforccr, la division

fran~aise

Guilleminot, qui avait marché précédemmeot

sous les ordres de Reynier, avec la division

" 1·age personncl et de sa loy::ile volonlé d'agir efficacement

, dans l'intéret de la cause commune des alliés. Cette eonfi–

" denee, ainsi qu e les obscrvations du général Acllerkreutz,

«

chef de son état-m::ijor général, que les Suédois, loin de

"

resl.er

en arriérc, désiraicnt au eonlraire soulcnir Ieur

" aucienne renommée su1· le ehamp de bataille ou Gustave–

" Adolphe avail combattu si glorieuscment, passent pour

" avoir cxcrcé une infü1cnee déeisive su1· la résolution de

" Charlcs-Jean. ,,