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~EIPZIG

ET HANAU. -

OCTODRE

1815.

257

droite

a

Lindenau, l'autre en arriere,

a

Mockern.

A Lindenau, c'était le général Margaron qui

avait eu affaire

a

Giulay, et qui s'en était vail–

Jamment tiré, sans

a~tre

avantage toutcfois que

de repousser l'enncmi, et de dcmeurer maitre

du champ de bataille.

A ce bourg de J,indenau, le tcrrain présentait

un plateau se terminant brusqu cmcnt vers

l'Elster, mais incliné en form e de glncis ver s la

plaine de LnLzen . 11 était done possible de le dé–

fendre avec assez d'avantage, surtout en élant

sur des ponts de l'Elster et de la Pleisse qu'on

avait dcrriere soi. Seulement on courait le danger

d'etre tourné

a

droite par le villnge de Leutzsch,

a

gauche par celui de Plagwitz, situés tou s deux

au bord de l'Elster. Les bras de ce cours d'eau

sont en effet tellement divisés en ectte partie et

amoindris par leur division, qu'on pouvait les

franehir aisément, s'engager

a

travers les bois et

les marécages, et tourner ainsi le pont de Lin–

denau, ce qui aurait fait tomber la position.

Aussi Giulay, en exécutant une attaque directe

sur le plateau en avant de Lindenau, avcc Ja ca–

valerie de Thielmann et l'infanterie légere de

Licbtenstein , avait-il dirigé des attaques latérales

par Leutzseh d'un coté, et Plagwitz de l'autre.

JI

avait mcme pénétré <lans ces deux villages, et

lancé au dela de l'Elster des tirailleurs dans les

bois. Mais le général Margaron se maintenant

avee son artillerie et quatre bataillons sur le pla–

teau, avait poussé soit sur Leutzsch, soit sur

Plagwilz, des colonnes d'infanterie qui, chargeant

successivement

a

la bai'onnette, avaient repris

ces villages et dégagé ses deux ailes. Huit

a

neuf

mille hommes en avaient contenu vingt-cinq

mille, et néanmoins ils auraicnt peut-ctre fini

par succomber, si la vue de

la

division Morand ,

du corps de Ilcrtrand, rangée entre J.,inrlenau et

Leipzig, n'avait intimidé l'ennemi, et arreté ses

entreprises. Ce eombat nous avait couté un mil–

Jicr d'hommes, et le double au !IlOins aux Autri–

cl1icns. Demeurés maitres de Lindenau, nous

pouvions toujours nous rouvrir la route de

Lutzen.

A Mockern, le combat avait été plus sérieux ,

surlout par le nombre des combattants, et l'éten–

due du carnage. Le général Bluchcr se doutant

que la bataille décisive allait commencer, et ne

voulant pas laisser le prince de Schwarzenbcrg

exposé

a

la livrer seul, n'y avait plus tenu des

qu'il avait entendu le canon le

16

au matin , et

avait marché par la roule de Halle, aboutissant

au nord de Leipzig. En partant il avait envoyé

CONSULAT.

5.

offieicrs sur officiers

a

Bcrnadotte pour lui faire

connaltre la sHuation, et Je prcss<'r d'arrivcr.

D'ailleurs ses liaisons particulieres avec les états–

majors prussien et russe de l'armée du Nord luí

donn aient sur ceLte a1'mée un e grande iníl ucncc,

et lui faisaient cspérer qu'clle finfrait par r é–

pondre 3 son appel. Mais ce ne pouvait ctre daos

la journéc du 1

(i;

aussi ne s'élait-il avancé qu'a–

vcc cireonspeclion,craignant, quoiqu'il reconnút

distinctement Je canon du prinec de Schwarzcn–

berg, qui n'était qu'a trois licues vers le sud, d'a–

voir la majeure parti e de l'nrmée frarn;aiscsur les

bras. 11 comptait environ 60 millc combattants ,

mais s'il en renconlrait 80

a

90 millc, le cas

pouvait devenir mauvais pour lui. La vue de nos

colonnes remontant de Düben sur J_,eipzig lui

inspirai t des craintes, et il avai t cu le soin de pla–

cer Langeron en observation sur la route de

Dolitzsch . Il avait rangé au cen tre le corps r usse

de Sacken entre la route de Dolitzsch et ccllc de

Halle, et sur celle-ci qui menait droit au nord de

Leipzig il avait porté le corps prussien d'York,

le plus animé de tous, parce qu'il était aUemand

et prussien. Ces précautions furen t cause qu'il

n'arriva pas avant onze heures du matin en vue

de Leipzig, ne pouvant ríen distinguer de la ba–

taille qui se li vrait au sud , et entendant seule–

rncnt une canonnade formid able. Il avait devant

lui vingt mille hommcs environ , se retirant len–

tement de Ilreitenfcld et de Lindenthal sur Leip–

zig. C'était le corps du maréchal Marmont, exé–

cutant l'ordre qu'il avait

re~u

le matin de se

replier sur Leipzig, et de traverser cette ville

pour venir former la réscrve de la grande armée.

Cct orclre toutefois était conditionncl, et subor–

donné

a

ce qui se passerait sur la route de Halle.

L'ennemi s'y montrant en force, l'ordre tom–

bait, et résister

a

l'armée de Blucher devenait

le devoir indiqué, devoir qu e le maréchal Mar–

mont était disposé

a

remplir dans toute son

étendue.

La position pour le maréchal l\farmont était

difficile

a

cause de l'infériorité du nombre, et de

certaines eirconstances locales. D'abord

il

n'avait

sous la main que 20 mille hommes, et ne comp–

tait que médiocrement sur les secours qui pou·

vaicnt luí etre envoyés, voyan t combien h acun

était oceupé de son cóté. Tout au plus fondait-il

quclque cspérance sur l'a ppui de la division

Dombrowski, que Ney avait dirigée vcrs Eute–

ritzsch pour le flanqu er. Secondement Ja hau–

teur sur laquelle

il

ét~lit

venu s'établir entre

l\fockern et Euterilzsch , appuyée d'une part

a

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