~EIPZIG
ET HANAU. -
OCTODRE
1815.
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droite
a
Lindenau, l'autre en arriere,
a
Mockern.
A Lindenau, c'était le général Margaron qui
avait eu affaire
a
Giulay, et qui s'en était vail–
Jamment tiré, sans
a~tre
avantage toutcfois que
de repousser l'enncmi, et de dcmeurer maitre
du champ de bataille.
A ce bourg de J,indenau, le tcrrain présentait
un plateau se terminant brusqu cmcnt vers
l'Elster, mais incliné en form e de glncis ver s la
plaine de LnLzen . 11 était done possible de le dé–
fendre avec assez d'avantage, surtout en élant
sur des ponts de l'Elster et de la Pleisse qu'on
avait dcrriere soi. Seulement on courait le danger
d'etre tourné
a
droite par le villnge de Leutzsch,
a
gauche par celui de Plagwitz, situés tou s deux
au bord de l'Elster. Les bras de ce cours d'eau
sont en effet tellement divisés en ectte partie et
amoindris par leur division, qu'on pouvait les
franehir aisément, s'engager
a
travers les bois et
les marécages, et tourner ainsi le pont de Lin–
denau, ce qui aurait fait tomber la position.
Aussi Giulay, en exécutant une attaque directe
sur le plateau en avant de Lindenau, avcc Ja ca–
valerie de Thielmann et l'infanterie légere de
Licbtenstein , avait-il dirigé des attaques latérales
par Leutzseh d'un coté, et Plagwitz de l'autre.
JI
avait mcme pénétré <lans ces deux villages, et
lancé au dela de l'Elster des tirailleurs dans les
bois. Mais le général Margaron se maintenant
avee son artillerie et quatre bataillons sur le pla–
teau, avait poussé soit sur Leutzsch, soit sur
Plagwilz, des colonnes d'infanterie qui, chargeant
successivement
a
la bai'onnette, avaient repris
ces villages et dégagé ses deux ailes. Huit
a
neuf
mille hommes en avaient contenu vingt-cinq
mille, et néanmoins ils auraicnt peut-ctre fini
par succomber, si la vue de
la
division Morand ,
du corps de Ilcrtrand, rangée entre J.,inrlenau et
Leipzig, n'avait intimidé l'ennemi, et arreté ses
entreprises. Ce eombat nous avait couté un mil–
Jicr d'hommes, et le double au !IlOins aux Autri–
cl1icns. Demeurés maitres de Lindenau, nous
pouvions toujours nous rouvrir la route de
Lutzen.
A Mockern, le combat avait été plus sérieux ,
surlout par le nombre des combattants, et l'éten–
due du carnage. Le général Bluchcr se doutant
que la bataille décisive allait commencer, et ne
voulant pas laisser le prince de Schwarzenbcrg
exposé
a
la livrer seul, n'y avait plus tenu des
qu'il avait entendu le canon le
16
au matin , et
avait marché par la roule de Halle, aboutissant
au nord de Leipzig. En partant il avait envoyé
CONSULAT.
5.
offieicrs sur officiers
a
Bcrnadotte pour lui faire
connaltre la sHuation, et Je prcss<'r d'arrivcr.
D'ailleurs ses liaisons particulieres avec les états–
majors prussien et russe de l'armée du Nord luí
donn aient sur ceLte a1'mée un e grande iníl ucncc,
et lui faisaient cspérer qu'clle finfrait par r é–
pondre 3 son appel. Mais ce ne pouvait ctre daos
la journéc du 1
(i;
aussi ne s'élait-il avancé qu'a–
vcc cireonspeclion,craignant, quoiqu'il reconnút
distinctement Je canon du prinec de Schwarzcn–
berg, qui n'était qu'a trois licues vers le sud, d'a–
voir la majeure parti e de l'nrmée frarn;aiscsur les
bras. 11 comptait environ 60 millc combattants ,
mais s'il en renconlrait 80
a
90 millc, le cas
pouvait devenir mauvais pour lui. La vue de nos
colonnes remontant de Düben sur J_,eipzig lui
inspirai t des craintes, et il avai t cu le soin de pla–
cer Langeron en observation sur la route de
Dolitzsch . Il avait rangé au cen tre le corps r usse
de Sacken entre la route de Dolitzsch et ccllc de
Halle, et sur celle-ci qui menait droit au nord de
Leipzig il avait porté le corps prussien d'York,
le plus animé de tous, parce qu'il était aUemand
et prussien. Ces précautions furen t cause qu'il
n'arriva pas avant onze heures du matin en vue
de Leipzig, ne pouvant ríen distinguer de la ba–
taille qui se li vrait au sud , et entendant seule–
rncnt une canonnade formid able. Il avait devant
lui vingt mille hommcs environ , se retirant len–
tement de Ilreitenfcld et de Lindenthal sur Leip–
zig. C'était le corps du maréchal Marmont, exé–
cutant l'ordre qu'il avait
re~u
le matin de se
replier sur Leipzig, et de traverser cette ville
pour venir former la réscrve de la grande armée.
Cct orclre toutefois était conditionncl, et subor–
donné
a
ce qui se passerait sur la route de Halle.
L'ennemi s'y montrant en force, l'ordre tom–
bait, et résister
a
l'armée de Blucher devenait
le devoir indiqué, devoir qu e le maréchal Mar–
mont était disposé
a
remplir dans toute son
étendue.
La position pour le maréchal l\farmont était
difficile
a
cause de l'infériorité du nombre, et de
certaines eirconstances locales. D'abord
il
n'avait
sous la main que 20 mille hommes, et ne comp–
tait que médiocrement sur les secours qui pou·
vaicnt luí etre envoyés, voyan t combien h acun
était oceupé de son cóté. Tout au plus fondait-il
quclque cspérance sur l'a ppui de la division
Dombrowski, que Ney avait dirigée vcrs Eute–
ritzsch pour le flanqu er. Secondement Ja hau–
teur sur laquelle
il
ét~lit
venu s'établir entre
l\fockern et Euterilzsch , appuyée d'une part
a
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