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LEIPZIG EE HANAU. -

OCTOBRE

18t3.

les Russes ne pouvaient lui arracher. A gauche

Macdonald tournant Klenal! par Seyffertshayn ,

~vait

rejeté sur Gross-Possnau la brigade prus–

sienne Ziethen, les brigades autrichiennes Spleny

et Schoffer, la division autrichicnne l\feyer; mais

la redoute suédoise placée

a

gauche de Liebert–

Wolkwitz était demeurée inabordable. Napoléon

qui se portait partout, apercevant le 22e Iéger

au pied de la redoutc, demanda qucl était le ré–

giment qui se trouvait devant cette position, et

sur la réponse que c'était le 22e Jéger, il dit: Ce

n'est pas possible, le 22• léger ne r eslerait pas

ainsi sous la mitraille saos courir sur l'artilleric

qui le foudroie. - Le 22° mené par le colonel

Charras, gravit la hautcur au pas de cbarge, Lua

les artilleurs cnnemis

a

coups de balonnette, et

enleva la redoule. Le point qui arretait Macdo–

nald emp_orté, ce maréchal continua son mouve–

ment

a

notre gauche jusqu'a la moitié du bois de

l'Univcrsité.

11 éta it trois heures : partout l'ennemi accul ' ,

meme en arriere de sa premiere position, sem–

blait pret a nous céder la victoirc. Seulement

a

notre gauche, vis-a-vis de Liebert-Wolkwitz,

il

se soutenait au bois de l'Université. Au centre,

repoussé de la bergerie d'Avenhayn, il disputait

au général Maison Gülden-Gossa, favorisé pnr la

configuration de ce villagc, qui présentait une

rangée de bois et de mat'<:Ícages. A notre droite,

il

n'avait pas rétrogradé en arriere de J\fark–

Kleeberg, malgré les efforts héro'iques du prince

Poniatowski.

Napoléon sentait le besoin de décidcr

it

tout

prix la journéc, car

il

ne pouvait pas ajourner la

victoire. Ne pas vaincre aujourd'hui avec la mul–

titude d'enn'emis qui approchaient, ce n'élait pas

etre vaincu seulement, c'était s'cxposer

a

otrc

détruit. 11 prit done le partí de jeter loute sa ca–

valerie sur laJ ignc ennemie. Mural

a

ga uche des–

cendit entre Liebert-Wolkwilz et 'Vachau avec

dix régiments de cuirassiers. A droite, Keller–

mann descendit entre Wachau et Mark-Kleebcrg

avee la cavalerie polonaise, les dragons d'Espa–

gne, et les dragons de la garde sous le généra l

Letort. En ce moment Pajol, placé a la tete des

dragons d'1Espagne, fut enlevé

a

ses soldats par

un obus qui éclatant daos le ventre de son che–

val, ..

fo¡

causa sans le tuer une épouvantnble

commotion.

Douze mille chevaux s'avancerent ainsi en

~eux

mnsses, l'une agauche, l'autre

a

droite,

pleins du souvenir de la victoire de Dresde qui

leur était due. Le général Bordesoulle avec ses

cuirassiers, lancé par Murat, chargea la cavalcrie

de Pahlen et la dispersa , fondit ensuite sur les

.grenadiers et les gardes russes qui , apres etre

restés maitres de Gülden-Gossa, s'étaient déployés

en avant de ce village, les r enversa , et lcur prit

vingt-six bouches

a

feu. A droite, les dragons

d'Espagne et ccux de

la

garde chargerent les

euirassiers de Levachoíf, et leur fircnt expier

leur succes du maLin. Ce premicr choc avait

partout réussi, et il ne fa llait plus qu'un efl'ort

pour percer définitivement le centre de l'ennemi,

et rabattre

:i

droite Klcist et le prince Eugene de

'Vurtemberg daos la Pleisse,

a

gauche Gorts–

chakoff sur le bois de l'UniYersité. Mais il était

plus de trois heures. Tout

a

coup on aperi;.ut

a

nol1'e droite des masses profondes arrivant de

l'autre cóté de la Pleisse. C'était la réserve au–

trichienne de Hesse-Hombt>u1·g don t la tete,

form ée par les cuirassiers de Nostitz, devanc;ait

les grcnadiers de Bianchi et de 'Vcissenwolf. Les

cuirassier s de Nostitz en eífct, débouehant au

galop , r encontrcrent les cavaliers deKellermann ,

dans Je désordre de la poursuite, les prirent en

flan c et les ramencrent . Le brave J,etort avec les

drl gons de

Ja

garde fondit a son tour sur les cui–

rassie1·s de Nostitz , et les contint. Mais au lieu

d'elre décisif, le mouvement de notre cavalerie

sur la droite ne fut plus qu'altcrnalif, et tantót

nous avancions, tantót nous reculions. Au centre

l\Iurat, apres avoir tout renvevsé du premier

c110c, avait eu le tort, dans l'espérance d'etre ap–

puyé, d'engager tous ses escadrons, et d'aillenrs

il s'éLai t avancé sur nn tcrrain qu'il n'avait pas

été en mesure de reconnailre, et dont on ne

pouvait de Jo in découvrir la forme. A distancc

le villagc de Gülden-Gossa ne laissait voir que

r¡uelqucs toufTcs d'arbrcs; mais de p.rcs l\'Iurat y

Lrouva un grand enfoncement de terrain , et dans

cet cnfonccme nt des batiments, des bouquets de

hois, des mares <l'cau, et derrier e chaque obsta–

cle de l'infanteric bien postée. Arrivée sur le

villagc, sa cavaleríc ful obl igée de s'arreter court,

et de demcurcr en ligne sous le fcu. L'ompereur

Alexandrc consentit alors

a

oc qu'on

fit

charger

tout ce qui lui restai t sous la main, jusqu'aux

bussards et Cosaqucs de sa garde. Ceux-ci pas–

sant entre les ouvcrt1;res pratieables de Gülden–

Gossa, donL les Russcs étnient encore maitres, se

jetercnt

a

l'improviste sur le flane de la cavalerie

de 1'furat, qu'ils surprirent, et qu'ils obligerent

a

se replier n'emmenant que six des vingt-six

pieces conquises tout a l'heure. Le brave Latour–

Maubour~

eut la cuisse emportée par un boulet.