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UVRE

CINQUANTIEl\JE.

une désobéissance formelle, et adressé aux offi–

ciers prussiens et russes de l'armée de Bcrna–

dotte l'invitation de ne pas quitter la rive gauche

de l'Elbe. Mais un fait indépendant de leur vo–

lonté a tous, la destruction complete des ponts

par Ncy et Reynier, avait mis fin au débat, et

Bernadotte, privé de ses moyens de passage,

était resté forcément sur la gauche de l'Elbe, ne

suivant d'ailleurs Blucher que de tres-loin. Tou–

tefois les divisions Thumen et Hirschfeld , le

corps de Taucnzien étaient demeurés de l'autre

coté du fleuve: et avaient ainsi causé l'erreur

de Napoléon, qui avait cru l'armée entiere du

Nord résolue

a

se mainteoir sur la droite de

l'Elbe et sur lh route de Berlin.

C'est de cette maniere que Blucher et Berna–

dottc avaient occupé le temps que Napoléon

avait eTQployé

a

revenir sur Leipzig. Blucher

était le

115

sur Ja route de Halle,

a

quatre ou cinq

lieues au nord de Leipzig,

~ant

grand désir de

s'en appr::icher, n'osant donner Ja main au prince

de Schwarzenberg

a

travers la plainc de Lutzen,

parce qu'il lui aurait fallu franchir la Pleisse

et l'Elster' étant fort tenté de le faire du coté

opposé,

a

tr1:1vers la vas te plaine de Leipzig, mais

ne l'osant pas davantage

a

Ja vue des corps fran–

~ais

qui marchaient dans cette direction, et

renouvelant ses instaoces aupres de Bernadotte

pour qu'il vint Je joindre, car réunis ils de–

vaient former une armée de

120

milJe hom–

mes, laquelle n'ava:it rien

a

eraindre de per–

sonne. Il avait en altendant taché d'envoyer

un officier au prince de Schwarzenberg pour

lui dire qu'il était la, an nord de Leipzig,

a

une tres-petite distaoce de lui, pret

a

marcher

au canon des qu'il l'entendrait retentir au sud

de cette ville.

Daos l'armée deBoheme l'accord avait été plus

grand, grace

a

l'esprit conciliant d'Alexandre,

a

l'aulorité doucement exercée du princede Schwar–

zenberg' et surtout

a

l'évidence de ce qu'on

avait

a

faire. On avait voulu descendresur Leipzig

avec l'intention de s'y joindre aux deux armées

de Silésie et du Nord, et des lors on n'avait

qu'une conduite

a

tenir, c'était de pousser Murat

vivement, et d'autant plus vivement qu'on voyait

bien que Murat n'.était qu'un rideau destiné

a

couvrir le mouvement des

Fran~ais

sur l'El be,

et que si on ne se hatai t pas de percer ce rideau,

on laisserait

a

Napoléon le temps d'accabler les

armées de Silésie et du Nord. - C'est ainsi qu'on

étai t arrivé Je

14

devant Liebert-Wolkwitz et

Wachau, ou l'on avait pcrdu

1,200

hommeS'"dans

un combat de cavalerie imprudemment cngagé

contre Murat.

La journée du

15

avait été employée

a

se ral–

lier,

a

se mettre en ligne, et

a

délibérer sur le

·plan d'attaque, sujet fort grave et le seul sur

lequel il

Yf

eut

a

discuter. Qu'il fallut livrer

bataiJle, personne ne le metlait en doute, dut-on

etre vaincu, car si on Iaissait

a

Napoléon un jour,

une heure de plus,

il

en profiterait pour détruire

les deux armées du Nord et de Silésie. Se batbre

énergiquemeut en désespérés et tout de suite,

était l'avis que la situation inspirait et comman–

dait

a

tout le monde. Restait le plan de la bataille

a

livrer. A cet égard il y avait grande divergence

entre les généraux autrichíens d'uoe part, et les

généraux russes et' prussiens de l'autre. En

guerre, comme en tou tes choses, l'opinion de

chacun est généralement dictée par la position

qu'il occupe. Les Russes et les Prussiens, sous

Barclay de TolJy, ayant débouché dircetement

sur Liebert-Wolkwitll, Wachau et Mark-Klee–

berg, devant Murat, sur la rive droite de la Pleisse

et de l'Elster, voulaient qu'on portat l'attaque

sur ce point, qu'on l'y portat résohlmcnt ,..-et

avec presque toules ses forces. A peine admet–

taient-ils qu'on

fit

une diversion

a

leur droite

par Gross-Posnau, Seyffcrtshayn, pour déborder

notre gauclle, et essayer de tendre une main

vers Blucher

a

travers la plaine de Leipzig. lis

admettaient al)ssi qu'a leur gauche, entre la

Pleísse etl'Elster, on

fit

quelques démonstrations

pour tendre la main

a

Blucher

a

travers la plaine

de Lutzen, s'il cherchait par hasard

a

percer de

ce cóté. Maís la encore ils ne voulaient qu'une

simple démonstration.

Les Autrichiens ayant été conduits par les

routes qu'ils avaient suivies

a

déboucher en

grande partie entre la Pleisse et l'Elster, accor–

daient saos doute qu'on dirigeat une attaque

vigoureuse eon tre Liebert-Wolkwitz, Wachau

et l\'fark-Kleeberg, mais ils espéraient peu de

cette attaque de front, et demandaient qu'on

portat le gros des forces dans l'angle formé par

la

Pleisse et l'Elster; que protégés par les deux

cótés de cet angle dont le sommet s'appuyait

a

Leipzig , on s'y

enfon~at,

et qu'on essayat d'en–

leve1·

a

coups d'hommes le porit de Dolitz, placé

sur la droite des Fran<;ais en arriere de Mark–

Kleeberg. Sans doute, disaient-ils, on y rencon–

trerait de grandes difficultés, car la Pleisse ,

cou pée en mille bras , présentait des ponts, des

corps de' forme, des cnclos

a

forcer' et ensuite

un terrain assez escarpé a gravir. Mais ces obsta-