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LEIPZIG ET HANAU. -

OCTOBl\RE

18.f 5.

249

et de l'Elster, et le gros bourg de Lindenau , qui

en forme le débouché dans la plaine de Lutzen.

Moyennant qu'on défendit bien ce bourg et la

ville, il suffisait de troupes légeres sur la grande

route de Lutzcn, pour qu'on fu t averti de ce qui

s'y passerait, et qu'on pul y accourir

a

temps.

Napoléon adjoignit aux tro upes de Margaron le

général Bertrand qui avait marché avec Macdo–

nald, et qui venait d'entrer

a

Leipzig.

11

devait

appuyer au besoin, ou J\Iargaron dans la défense

de Leipzig et du débouché de Lindenau, ou

Marmont daos la défense de la position de

Mockern. Les autres corps arrivant successive–

ment devaient, comme no us l'avons dit, se placer

derriere l\farmont, et le relier avec Murat. Aiosi

daos la premiere journée Napoléon avait pour

la bataiHe qui allait se livrcr au sud de Leipzig,

11!>

mille hommes

a

opposer aux 160 mille de

Schwarzenberg. Si la lutte s'engageait

CD

meme

temps au nord ,

il

avait

a

opposer aux 60 millc

hommes de Blucher Marmont avcc 20 mille

Bertrand avec 1Omilie, saos compter les 1Omille

de Margaron qui gardaient Lcipzig et la grande

route du Rhin. Ney, avcc Souham, Dombrowski,

Rcynier, nous amenait un renfort de 55 mille

hommes, et pouvait alLernativement sccourir

.Marmont ou Napoléon lui-mcmc. Avcc lui le

lota] de

DOS

forces devait s'élever

a

190 millc

hommes; mais il fallait se hater de vaincre, car

si Ney portait nos

for~es

a

190 rnille hommes,

l'ennemi, daos le meme espace de temps, pou–

va it voir les siennes s'élever

a

520 ou 550 millc

hommes par l'arrivéc probable de Bcrnadotte

demeuré en arriere de Blucher, de Bcn11ingsen

demeuré en arriere de Schwarzenberg. Napo–

léon, du reste, songeait

a

s'assurer des résultats

décisifs des le

premi~r

jour, car

il

espérait avoir

au moios la téte de colonne de Ney, la joindre

a

Macdonald, et, les jetant l'un et l'autrc sur la

droite de Schwarzenberg, pousser brusquement

ce dernier dans la Plcissc. Ces disposi Lions étaicnt

tout ce qu'on pouvait aLtendrc de la situation et

de son génic, et apres avoir employé Ja journée

entiere du 15

a

rallier ses troupes,

il

résolut de

ne pas difiérer davantage, et d'attaqucr Schwar–

zcnberg le Jendemain 16.

Jl

redoubla d'assurance

a

l'égard de ses Iieutenants, et mémc de bien–

veillance pour eux, voulant les mieux disposer

a

donner jusqu'a la derniere goutte de leur sang.

Au surplus, meme en éprouvant de secretes in–

quiétudes et en désapprouvant sa politique, ils

y étaient <léterminés sans réserve. Vaincre ou

mourir était le sentimcnt de tous.

Les alliés de lcur coté n'étaienl pas restés

oisifs, et avaient faitde grancls cfforts pour opérer

leur réunion sous les murs de Leipzig. Blucher

et Bernadottc, eornmc on l'a vu, s'étaieut,

a

l'ap–

proche de Napoléon, réfugiés derriere la l\'lulde,

et n'avaienL cessé depuis qu'ils se trouvaient en–

semble d'etrc en contestation sur la conduite

a

suivre. BernadoLte aurait voulu d'abord que

l'arméc de Silésie vint prcndre position au-dessus

de lui sur la :Mulde, c'est-a-dire se placer entre

lui et Lcipzig, afio d'avoir en cas de revers des

moyens d'évasion plus prompts et plus surs vers

l'Elbe. Blucher, qui devinait les motifs de Ber–

nadotte, aurait désiré au contraire se placer au–

dessous pour le lenir enfermé entre lui et Leipzig,

et le forcer ainsi

a

marcher

a

l'ennemi. l\fais

Dcrnadotte se refusant absolument

a

une sem–

blablc disposition des deux armées, et alléguant

pour prétexte le soin de ses communications

avec la Suede, Blucher avai t été obligé de se

rcndre pour évitcr une rupture. Apres cetlc

contcstation,

il

s'cn élait élevé une autre. Ber–

nadotte voulait qu'en remontant vers Leipzig on

opérat ce mouvement non pas derriere la Mulde,

mais derriere la Saale, afin de mettre deux ri–

vieres entre soi et les Franc;ais. Blucher, au con–

traire, voulait qu'on se couvrit seulement de la

Mulde pour arriver plus tót

a

Leipzig. Toutefois

il avait cédé encore, toujours dans l'intention de

prévenir un éclat. l\fais avec son impatience ha–

bituclle,

il

n'avait porté qu'un de ses corps der–

riere la Saale, et

a

la tete des deux autres il avait

cheminé en avant de cetterivicre, sur la chaussée

de Halle, tres-pres du maréchal i\farmont qu'il

n'avait cessé de cótovcr. Enfin une troisiemc

contestation avait tou.t

a

coup surgi entre les

deux chefs des armées de Silésie et du Nord, et

avait mis le comble

a

leur mésintelligencc. A la

vue des Franc;ais occupés au dela de l'Elbe

a

dé–

truire des ponts, Bernadotte croyant a un mou–

vement de Napoléon sur Bcr lin, avait voulu re–

passer l'Elbe, pour n'ctre pas coupé du nord de

l'

Allemagne ou était sa base d'opération. Son

état-major tout entier, compasé en grande partic

de Russes et de Prussiens, avait, contre l'ordi–

naire, incliné

a

son opinion. Aussi avait-il fait

valoir l'autorité éventuelle dont

il

était investi

a

l'égard de l'armée de Silésie, pour enjoindre

a

Blucher de le suivrc sur la rive droite de l'Elbe.

En reccvant cet ordre Blucher avait contesté le

mouvement de Napoléon sur Berlín, allégué

a

J'appui de son opinion les forces consiclérabJes

Jaissées autour de Leipzig, répondu en outre par

.)

_,