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LIVRE

CINQUANTIEl\fE.

De l'autre coté de cette espece de vallon, on

apcrccvait en

fa

ce de nous Kleist et Wittgenstein ,

entre Gross-Possnau, Gülden-Gossa, Cri:ibern,

avec les gardes russes et prussiennes pour ré–

serve. L'armée autrichienne était partie a notre

droite, entre la Pleisse et l'Elster, s'avanctant

dans l'angle formé par ces rivicres, et menactant

le pont de Dolitz, partie

a

notre gauche, en avant

d'un bois dit de l'Université, vis-a-vis de Liebert–

Wolkwitz, et devant tendre plus tard la main

vers Blucher a traversla plaine de Leipzig, si nous

perdions du terrain et si les coalisés en gagnaient.

Napoléon approuva eomplétement la position

prise par l\iurat. 11 résolut de disputer énergi–

quement la lignede Liebert-Wolkwitz

a

Wachau

et Mark-Kleeberg, pour cela de doubler les trois

corps de l\lurat, en playant

A

ugereau a droite

pres de Mark-Kleeberg, la garde et la cavalerie

de Latour-Maubourg au centre a Wachau, Mac–

donald avec la cavalerie de .Sébastiani agauche,

au dela de Liebcrt-Wolkwitz, afin d'empechei·

que notre aile gauche ne fUt débordée, et d'es–

sayer meme, comme on le verra bientót, de

déborder l'aile droite de l'ennemi. Les Autri–

chiens s'avanyant entre la Pleisse et l'Elster sur

le pont de Dolitz, Napoléon, pour n'etre pas

tourné par sa droite, y placta la brigade Lefol,

tirée des tr9upes qui formaient la garnison de

Leipzig. Apres les combats qu'on avait livrés, les

marches qu'on avait exécutées dans la boue, les

corps de Lauriston, Víctor, Poniatowski, Pajol,

amenés par lHurat, pouvaient monter a 58 mille

hommes, Augereau et Lefol a 12 mille, la garde

a 56 mille, Latour-Maubourg a

9

mille, l\facdo–

nald et Sébastiani a 22 miile, ce qui faisait

environ 114 a 115 mille hommes opposés a

·160 mille. Mais en manreuvrant bien, en se

baltant énergiquement, toutes choses dont il n'y

avait pas a douter, en se servant par exemple de

quelques-uns des corps restés en arriere sous

Ncy, on pouvait renforcer Macdonald de

2o

a

50 mille homrnes, puis se rabattre en masse par

la gauche sur la droite de Schwarzcnberg, et

précipiter celui-ci dans la Pleisse. C'était en effet

le projet de Napoléon, si les corps actuellement

en marche n'étaient pas indispensables au nord

contre Blucher et Bernadotte.

Cette

re~ue

du terrain terminée et ces disposi–

tions arretées, Napoléon rcvint par la gauchc au

faubourg de Reudnitz. 11 parcourut les bords de

cette petite riviere de la Partha, qui roule,

comme nous venons de le dire, ses faibles eaux

dans une cavilé du terrain

a

peine sensible,, et

passant par Taucha, Schonfeld, va les verser

dans la Pleisse, au nord de Leipzig,

a

travers le

faubourg de Halle.

La,

si on se joignait de plus

pres, pouvait s'ofl'rir, un peu en arriere de notre

gauche, un nouveau champ de bataille; mais

il

n'y avait pas

a

s'en occuper, l'cnnemi n'osant

pas encore s'y montrer, et nous n'ayant que de

la cavalerie

a

y mcttre.

Ce n'était pas asscz que d'avoir tout disposé

pour résister

a

la grande armée de Boheme ; il

fallait songer aussi a tenit tete

a

Blucher, qu'on

devait s'attendre

a

voir paraitre d'un moment

a

l'autre au nord de Leipzig. Heureusement se

trouvait de ce coté, en dépassant la Partba, une

position asscz avantageuse, s'étendant du village

de Mockern a celui d'Euteritzsch, barrant la

routc de Halle

a

Lcipzig, et présentant un terrain

large, élevé, appuyé d'un coté a la Pleisse et

a

l'Elster, de l'autre

a

un gros ravin, et oú un

corps pouvait se déployer a l'aise en ayant sur

l'ennemi qui arrivait de Halle un fort eomman–

dement. Obligé d'abandonner eette position, on

avait la ressource de se replier derriere la Partha ,

et d'aller s'adosser

a

Leipzig, en avant du fau–

bourg de Halle.

C'cst la que Marmont, n'ayant cessé d'observer

Blucher pendant la marche de nos troupes, était

venu se placer pour le combattre au besoin. Na–

poléon approuva la position que Marmont avait

prise, et luí recommanda de s'y maintenir. Ney,

avec Bertrand, Souham, Reynier, Dombrowski,

tous retardés par la destruction des ponts de la

l\folde et de l'Elbe, dcvait se ranger

a

la droite

de Marmont, puis

a

mesure qu'il arriverait se

replier autour de Leipzig, du nord au sud, et se

relier

a

travers la plaine qu'arrose la Partha,

avec la gauchc de Murat. Ces dernieres troupes

venues,le cercle autour de Leipzig seraitentierc–

ment fermé.

Restai t a bien garder la ville meme de Leipzig,

et non-seulement la ville, mais la grande routc

du Rhin, qui apres avoir franchi la Pleisse et

l'Elster sur une longue suite de ponts, débou–

chait par Lindenau dans la plaine de Lutzcn, et

allait rejoindre Weissenfcls, Erfurt, Mayence.

11 étai t indispensable de garder spécialement la

route, parce qu'elle était notre seule ligne de

retraite, et parce qu'en l'occupant nous empe–

chions Blucher et Schwarzenberg de communi–

qucr entre eux par dela l'Elster et la Pleisse.

Napoléon avait laissé Ja division Margaron, com–

posée de troupes de marche, dans Leipzig meme,

avec mission de défendre les ponts de la Pleisse