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LEIPZIG ET HANAU. -

OCTOBll E

1815 .

245

toutes les directions, et

<'ll

conséquence Napo–

Jéon persista dans l'opinion qu'il s'était faite, et

qui du reste n'importait pas rclativ emcnt aux

mesures

a

prendre, car dans tous les cas

¡¡

fal–

lait se concentrer le plus tót et Je plus com–

plétement possible autour de Leipzig. Marmont

avec la cavalerie du général Deforge ayn n t

remonté la Mulde, entre le bras pr incipnl et le

pctit hras qui passe a Doli tz ch , cótoya sa ns

cesse les troupes de Blucher qui cffcctuaient Je

mcme mouvement le long de Ja Saale, et se diri–

geaient sur Halle comme nous sur Leipzig. Le

15

au soir le maréchal Marmont vint s'établir en

arriere de Leipzig, dans Ja position de Breiten–

feld , laquelle fait face

a

la route de Halle.

JI

était ainsi en mesure d'empecb cr Blucher d'en–

trer

a

Leipzig. Le meme jour Mur at se r cpliait

en ordre sur le colé opposé <le Leipzig, et y

contenait la grande armée du prince de Schwar–

zenberg. Augereau aprcs avoir r encon tré au

dela de 'Vei senfels, non loin de plaines de

Lulzen, les troupes Jéger cs de Lichlenstcin et

de Thielmann , leur avait passé sur le corps, et

leur avait enlevé 2 mille h ommes. Les drago ns

d'E pagne, habitués

a

manier le sabre droi t,

avaient fait un -grand carnagc de

la

cavalerie

ennemie . Augereau était

a

l'entrée meme de

Leipzig vcrs Lindenau, ce qui apportait un

nouvel obstacle

11

la jonction de Blucher avcc

Schwarzenberg. Ainsi Je

15

au soir 90 millc

hommes étaient déja réunis

a

Lcipzig, de ma–

niere a s'ioterposer entre les masscs onncrn ics .

Sur la route de Düben le mouvement de con–

centration fut Je meme pendant cette journée

du

15.

La garde et Latour-1\faubourg ayant

francbi la veille le pont de la Muldc, malgré un

facheux encombrcment, suivireot les traces du

maréchal Marmont, et marchcr ent dans le meme

ordre, ayant soin de se gardcr avec leur cava–

Jeric Jégere du cóté du géoéral Blucher. Ber–

lrand et Macdonald se rappi·ocherent de Düuen

pour y traverser la Mulde Je soir ou le lend e–

main. Ney rebi·oussa chemin de Dossau sur

Düben pour passer apres eux. Reynier , Dom–

browski, Sébasliani revinront sur Wittenberg.

La pluie ne cessant pas, les chemins étaient dans

l'état le plus affrcux, et malheureusement beau–

coup de soldats, trop jeuncs pour de telles fati–

gues, rcstaient en arriere et encombraient les

routcs. Le granel quartier géoérnl, composé de

la cour de Saxe, des pares du génie et_de l'artil–

lerie, et des équipages de pont, ce qui comprc–

nait au moins deux mille voituresJ avait su ivi

Napoléon jusqu'a Eilcnbourg sur Ja Muld c. Ce

quartier gé néral était gardé par quatre milfe

hommes, et formait un immensc convoi. Il était

a

mi-cbemi n, sur la routc de Leipzig

a

Torgau .

Napoléon avait ordonné qu e toul ce qui appar–

tenail a l'artillerie

fUt

dir igé sur

I~eipzig,

et que

tout le r este fut renfcrmé dans Torgnu. La cour

de Saxe avait été laissée libre de choisir entre

Torgau ou Leipzig. A Torgau, elle avai t un siége

et d'affreuscs maladics

a

craindre,

a

Leipzig une

bataille. Mais guidée par une confiance instinc–

ti ve en Napoléon , elle avait pensé qu'il y avait

plus de sur cté aupres de lui , et elle avai t opté

pour Lcipzig, au risque d'a!:sister au plus hor–

r ible conflit qui se fUt j amais vu entre les

nations ci ilisécs. C'éta it done un nou vcl embar–

ras ajouté

u

tous les autres , sur ces r oules en–

combrécs et défoncées. Au pont d'Eilenbourg

les soldats du pare d'artilleric et ceux de l'équi–

pnge de pont faillirent en venir au x mnins.

Le

14

au matin , apres avoir vcillé toute la

nuit a l'exécution de ses orclres, Napoléon se

prépara lui-mcme

a

partir pour Leipzig. Au

moment de son départ un r ap port du maréchal

Ney, rccueilli tres-pres de l'cnnemi, le mit en

do ule relativement

a

la position prise par l'armée

du Nord. Elle ne paraissait plus sur la droitc de

l'Elbe, ma is sur la gauche et derriere Ja hasse

Sanie, toujours extremcment soigneuse d'éviter

un e rencontre avec nous. Elle était aiosi fort

au- dcssous de Bluchcr sur la Saale, et beauco up

plus Join que lui de Lcipzig; mais tand is qu'i f

r emooterait vers Halle , c'est-a-dirc vers Leipzig,

elle pouvait sui vre son mou vcment, ne fUt- ce

que de loin , et dans ce cas il était possible que

nou l'cussions, elle aussi, sur les bras, ce qui

fcra it trois armées a combattre au Jie u de dcux .

Il cst vrai que Leipzig, occupé par nous, rcstait

toujours entre elles un obstacle fort difficile a

surmontcr. En r ecevant ce dernicr r enseigne–

ment Nnpoléon expédia de nouvcaux ordrcs

n

Ncy, Rcyoicr, D1,ombowski, Sébastiani, qui

avnicnt Je plus de chemin

a

fair e, et Jeur recom–

manda de se hater, car plus on prévoyait d'en–

nemis sur son chcm in ' plus

iJ

fa llaiL etre con–

centrés pour lour tenir tete. 11 par tit cnsuite de

Düben, nfin d'et1·e lo soir mcmc du

14

a

Leipzig.

En routc il rcncontra le r oí de Saxc , déja tres-ému

de tout ce qu'il Yoyait, le rass ura et Je charma

commc il fai sait toujours pnr son éncrgie el sa

honne grace, et alla descendre <lans le faubourg

deReudoitz,

a

une demi-lieue en <lehors<le Leip –

zig du cóté de Mura t.

11

prit gilc da ns une l1abita-