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LEIPZIG ET HANAU. -

OCTOIIRE

1815.

251

cependant, Bleddin étant pris, cmpecher l'armée

de Silésie de déboucher. Le général Bertrand dut

done rétrograder sur Kemberg, pour se rappro–

cher du général Reynier et de la division Dom–

browski., établis le long de la Mulde de Düben a

Dessau. (Voir la carte n° 08 .) Les prisooniers

recueillis nous apprirent qu'on avait eu sur les

bras toute l'armée de Silésie, qui avait ainsi

passé l'Elbe, et se trouvait sur la droite de Ney.

D'autres reconnaissances nous révélercnt que

l'armée

ciu

Nord avait commeocé

a

franchir

l'Elbe au-dessous de Wittenberg, de Roslau

a

Barby, et que Ncy l'avait par conséquent sur sa

gauche. Voici quelle était la configuration des

lieux sur lesquels ces deux armées tcndaieot

a

se réunir contre le corps du maréchal Ney.

L'Elbe qui de Dresde

a

Wittcoberg coule obli–

quement du sud-est au nord-ouest, coule de

\Vartenbourga Roslau , etpresquejusqu a Barby,

ele l'est

a

l'ouest, c'est-a-dire, par ravport a la

position que nous venions de preodre, de notrc

droitc

a

notre gauchc. De Wittenberg a Barby

J'Elbe recueille Ja Mulde 'd'abord, qui s'y jctte

vers Dcssau , et puis la Saale, qui

y

tombe pres

de Barby. Ainsi le maréchal Ney avait sur sa

droite l'Elhe, coulant latéralement a lui jusqu'a

\Vittenberg, puis sur son front l'Elbe cncore se

rcdressant

a

Wittenberg, passant devant lui, et

puis

a

sa gauche la Mulde venaot a Dessau se

jcter dans l'Elbe. Ney se trouvait done entre

Blucher qui avait passé l'Elbe sur sa droite a

\Vartenbourg, et Bernadotte qui ayant passé

l'Elbe au-dessous du confluent de la Mulde, re–

rnontait la Mulde sur sa gauche. Il avait, il est

vrai, I'avantage de posséder tous les ponts de la

l\Iulde, puisqu'il avait conservé Düben, Bitter–

feld, Dessau , d'etre des lors en mesure de

manoouvrer 5ur les deux bords de cette riviere, et

de pouvoir s'en couvrir tantót contre Blucher,

tantót contre Bernadotte. Malheureuscment

i1

comptait a peine

40

mille hommes, tandis que

Blucher en avait 60 mille, et que Bernadotte,

apres avoir laissé Tauenzien

a

la garde de ses

ponts, en réunissait encare soixante et quelques

mille. 11 se conduisit avec beaucoup de prudence

entre ces deux masses, tachant de manoouvrer

de maniere a les tenir séparées, mais de ma–

niere aussi

a

pouvoir rétrograder rapidement

vers Leipzig en remontant la l\fulde. Pendant

ce temps Blucher et Bernadotte chercherent a

se voir, se virent en effet pour concerter leur

plan d'opération, et tomberent d'accord que des

qu'ils pourraient quittcr sans danger· les bords

de l'Elbe, pour se porter derriere la l\'Iulde et la

remonter jusqu'a Leipzig, ils devraient l'entre–

prendre. Mais tous deux apres avoir osé fra nchir

l'Elbe devant les Frarn;ais voulaient se ménagcr

une porte de sortie, c'est-a-dire construire, l'un

a Wartcnbourg, l'autre a Roslau , des tetes de

pont parfaitement solides, afio de repasser l'Elbe

en sureté .si la fortunc était contraire aux armes

de la coalition. Il ne leur fallait pas moins de

trois ou quatre jours pour vaquer a ces soi,ns de

premiere nécessité.

Pendantque ces événements se passaient entre

l'Elbe et Ja Mulde, le maréchal l\larmont, que

ses instructions autorisaieot

a

se rendre la ou le

péril lui semblerait le plus grand, s'était haté

au premier appel du maréchal Ney de quitter

Leipzig, et de descendre Ja l\Iulde avee son corps

d'armée et la cavalerie du général Latour-Mau–

bourg. Il s'était arreté

a

Eilenbourg, derriere

le maréchal Ney qui s'était replié sur Düben.

De son coté Murat, chargé d'observer les

débouchés de la Bohéme, s'était avancé avec

Poniatowski, Lauriston, Víctor et les

4 c

et

!)e

de

cavalerie, de l\fütweida jusqu'a Frohbourg, Ion–

geant le pied de J'Erzgebirge et couvrant Leip–

zig. (Voir Ja carte nº

08.)

Les tetes de colonnes

de l'armée de Boheme étaient maintcnant tres–

visibles, et débouchaient en deux masses prin–

cipales, de Commotau sur Chemnitz,de Carlsbad

sur Zwickau . Ney, l\iarmont et Murat avaient

exactement mandé a Napo,léon tout ce qui

s'était passé sous leurs yeux.

Napoléon

re~ut

le 5 octobre au matin le

rap~

port du beau combat de Wartenbourg, et Je

ti,

dans la journée,

le

détail de tous les mouvements

opérés par ses divers corps d'armée. Comme on

lui disait que le rassemblemcnt qui s'était pré–

senté

a

Wartenbourg, et qui avait réussi

a

fran–

chir l'Elbe sur ce point, était l'armée de Silésie,

il

fit

sur-le-champ exécuter une nouvelle recon–

naissance en avant de Dresde, c'est-a-dire au

dela de l'Elbe, et

il

sut que la sécurité fondée

sur les reconnaissances des- 22 et 25 septembrc

avait été trompeuse, car Blucher venait de

défiler du 25 au 50 pour se porter sur Witten–

berg. Des ce moment

il

était évident qu'on

n'avait plus devant soi a Dresde qu'un rideau de

troupes, et que les armées de Silésie et du Nord,

réunies sur l'Elbe inférieur, l'avaient traversé

pour remonter en commun le long de la Mulde

jusqu'a la hauteur de Leipzig, tandis que la

grande armée de Boheme allait

y

descendre des

montagnes, ce qui devait prochainement amener