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LEIPZIG ET HANAU. ---

OCTOllRE

!815.

229

établi

a

Meissen , au-dessous de Dresde, avec le

6e

corps et le 1

er

de cavalerie, rci;ut ordre de

repasser l'Elhe, et de se replier sur Leipzig, en

Jaissant

a

Meissen le 5° corps (général Souham),

qui avait été envoyé sur ce point depuis qu'on

s'était concentré autour de Dresde.

Le

maréchal

l\farmont posté ainsi

a

Leipzig avec pres de

50 mille hommes, infanterie et cavalerie, pouvait

au hesoin s'acheminer vers Murat, ou bien se

réunir

a

Ney sur le has Elhe, si le danger était

plus pressant du cóté de cel ui-ci.

JI

lui fallait

une marche pour rejoindre Murat, deux pour

rejoindre Ney. Si avec ses 50 milie hommes il se

dirigeait sur Murat,

iI

le porterait

a

70 mille;

s'il se dirigeait sur Ney, qui avec Dombrowski

avait pres de 40 mille hommes, il le porterait

a

environ 70 mille, et de la sorte, deux rassemble–

ments considérables allaient etre préparés contrc

les armées de Bohéme et du Nord, Leipzig étant

le centre ou l'on devait s'interposer entre elles.

Napoléon, des que les mouvements de l'ennerni,

encore assez confus, seraient complétement éclair–

cis, voulait en laissant Saint-Cyr et le comte de

Lohau

a

Dresde, rétrograder lui-meme avec les

40 mfüe hommes de la garde, avcc Macdonald,

aveeSouham quideMeissen Je joindrait enroute,

et venir ainsi avec un renfort de 75 mille hommes

a

J'appui de l'un ou de J'autre de ses deux prin–

cipaux rassemblements. Si le danger le plus me–

nai;ant était vers Murat,

il

courrait de son cóté,

et formerait avec luí une masse de 145 mille

hommes; si le danger était vers Ney,

il

irait

a

ce

dernicr, et en réunirait de meme 145 mille.

Dans ces dcux cas c'était assez, selon lui, pour

ohtenir sur l'une ou J'autre armée, et peut-etre

sur ]'une apres l'autre, une victoire décisive. Si

meme évacuant Dresde, sauf

a

y revenir apres Ja

victoire, i1 ralJiait

a

lui les 50 mille hommes de

Saint-Cyr et de Lobau,

il

pouvait avoir contre

l'armée de Boheme presque l'égalité de forces,

et contre celles du Nord et de Silésie une supé–

riorité accahlante. Tcls étaien

t

ses calculs, et

daos l'état présent des choscs

il

était impossi–

hle d'en faire de plus habiJes et de mieux cn–

tendus.

Les corps de Poniatowski, de Lauriston, de

Víctor, les 4° et

5e

de

cava]erie, ayant été ache–

mioés sous Mural daos la direction de Mittweida

et de Frohbourg, les corps de Marmont et de

Latour-Maubourg l'ayant été dans la direction de

Leipzig, Napoléon se tint pret au premier signa!

a rejoindre les uns ou les nutres avec

ns

mille

hommes. 11

fit

payer quelques mois de solde aux

officiers qui sou.ffraient beaucoup, et fournit

!'argent nécessaire de son propre trésor, celui de

l'armée étant vide.

JI

fit

donner des souliers aux

soldats, préparer ses pares de munitions, et tout

disposer en un mot pour un mouvement général.

Une colonne de 8

a

9 mille hommes de bataillons

et escadrons de marche était arrivée

a

Leipzig.

11 ordonna de l'y laisscr pour garder cette ville

conjointement avec les détachemcnts que Je gé–

néral l\'Iargaron y avait déja, et enfin

il

y appcla

en outre le corps d'Augereau qui avait été d'abord

destiné

a

rassurer et

a

contenir la Baviere me–

nacée par un corps autrichien. Ce corps d'Au–

gereau qui devait elre de pres de 50 mille hom–

mcs, avait été successivement siffaihli pour

envoyer des renforts sur l'Elbe.

JI

n'ét;:iit plus

que de 12 mille hommes, dont 3 mille

a

peu

pres de vieux dragons d'Espagne. Tel queJ, la

présence de ce corps

a

WurzLourg avait été de

quelque effet sur la Baviere, que l'Autriche dans

ce momcnt cncore essayait d'attirer a la coalition,

tantot par des menaces, tantót par des caresses.

Mais Napoléon , sentant que le sort de la guerre

se déciderait dans les champs de Leipzig, et que

toutes les fidélités

y

seraient définitivement ou

consolidées ou ébranlées, n'hésita pas d'y appeJcr

Augereau. Ces dispositions ayant été arretées

dans les journées des 28, 29 et 50 septembre, il

attendit, l'ooil et l'oreille bien ouverts sur tout

ce qui allai t se passer autour de lui.

Pendant ce temps, les coalisés poursuivaicnt

l'exécution ele leurs desseins. Blucher ayant,

comme on l'a vu, laissé les génél'au x She.rba–

tow et Bubna pour figurer a sa place devant

Dresde, et ayant fait défiler son centre et sa

gauche derriere sa droi te qui feignait une at–

taque sur Meissen, était arrivé le 50 septemhre

devant ·wittenberg.

JI

y avait remplacé le corps

de Bulow, parti pour rejoindre l'armée du Nord,

et s'était ensuite balé de faire ses préparatifs de

passage. 11 avait mandé en meme lemps a Ber–

nadotte, posté

a

une ou deux marches au-dessous,

qu'il devait s'appreter

a

franchir l'Elbe, car lui–

meme espérait se trouver sur la rive gauche

dans deux jours. Wittenberg n'ayant pas cessé

d'appartenir aux Franc;ais,

il

ne pouvait

y

opé–

rer un passage. U se prépara done

a

jeter un

pont un peu au-dessus, c'est-a-dire a Elster, la

meme ou le général Bulow l'avait essayé quel–

ques jours auparavant. Le 1

er

octobre i1

fit

ame–

ner des bateaux, et le 2, ayant étahli un pont,

il

déhoucha sur la rive gauche. Mais il fallai t

cnlever la position de Wartenbourg, qui n'étai t

·_,