LEIPZIG ET HANAU. ---
OCTOllRE
!815.
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établi
a
Meissen , au-dessous de Dresde, avec le
6e
corps et le 1
er
de cavalerie, rci;ut ordre de
repasser l'Elhe, et de se replier sur Leipzig, en
Jaissant
a
Meissen le 5° corps (général Souham),
qui avait été envoyé sur ce point depuis qu'on
s'était concentré autour de Dresde.
Le
maréchal
l\farmont posté ainsi
a
Leipzig avec pres de
50 mille hommes, infanterie et cavalerie, pouvait
au hesoin s'acheminer vers Murat, ou bien se
réunir
a
Ney sur le has Elhe, si le danger était
plus pressant du cóté de cel ui-ci.
JI
lui fallait
une marche pour rejoindre Murat, deux pour
rejoindre Ney. Si avec ses 50 milie hommes il se
dirigeait sur Murat,
iI
le porterait
a
70 mille;
s'il se dirigeait sur Ney, qui avec Dombrowski
avait pres de 40 mille hommes, il le porterait
a
environ 70 mille, et de la sorte, deux rassemble–
ments considérables allaient etre préparés contrc
les armées de Bohéme et du Nord, Leipzig étant
le centre ou l'on devait s'interposer entre elles.
Napoléon, des que les mouvements de l'ennerni,
encore assez confus, seraient complétement éclair–
cis, voulait en laissant Saint-Cyr et le comte de
Lohau
a
Dresde, rétrograder lui-meme avec les
40 mfüe hommes de la garde, avcc Macdonald,
aveeSouham quideMeissen Je joindrait enroute,
et venir ainsi avec un renfort de 75 mille hommes
a
J'appui de l'un ou de J'autre de ses deux prin–
cipaux rassemblements. Si le danger le plus me–
nai;ant était vers Murat,
il
courrait de son cóté,
et formerait avec luí une masse de 145 mille
hommes; si le danger était vers Ney,
il
irait
a
ce
dernicr, et en réunirait de meme 145 mille.
Dans ces dcux cas c'était assez, selon lui, pour
ohtenir sur l'une ou J'autre armée, et peut-etre
sur ]'une apres l'autre, une victoire décisive. Si
meme évacuant Dresde, sauf
a
y revenir apres Ja
victoire, i1 ralJiait
a
lui les 50 mille hommes de
Saint-Cyr et de Lobau,
il
pouvait avoir contre
l'armée de Boheme presque l'égalité de forces,
et contre celles du Nord et de Silésie une supé–
riorité accahlante. Tcls étaien
t
ses calculs, et
daos l'état présent des choscs
il
était impossi–
hle d'en faire de plus habiJes et de mieux cn–
tendus.
Les corps de Poniatowski, de Lauriston, de
Víctor, les 4° et
5e
de
cava]erie, ayant été ache–
mioés sous Mural daos la direction de Mittweida
et de Frohbourg, les corps de Marmont et de
Latour-Maubourg l'ayant été dans la direction de
Leipzig, Napoléon se tint pret au premier signa!
a rejoindre les uns ou les nutres avec
ns
mille
hommes. 11
fit
payer quelques mois de solde aux
officiers qui sou.ffraient beaucoup, et fournit
!'argent nécessaire de son propre trésor, celui de
l'armée étant vide.
JI
fit
donner des souliers aux
soldats, préparer ses pares de munitions, et tout
disposer en un mot pour un mouvement général.
Une colonne de 8
a
9 mille hommes de bataillons
et escadrons de marche était arrivée
a
Leipzig.
11 ordonna de l'y laisscr pour garder cette ville
conjointement avec les détachemcnts que Je gé–
néral l\'Iargaron y avait déja, et enfin
il
y appcla
en outre le corps d'Augereau qui avait été d'abord
destiné
a
rassurer et
a
contenir la Baviere me–
nacée par un corps autrichien. Ce corps d'Au–
gereau qui devait elre de pres de 50 mille hom–
mcs, avait été successivement siffaihli pour
envoyer des renforts sur l'Elbe.
JI
n'ét;:iit plus
que de 12 mille hommes, dont 3 mille
a
peu
pres de vieux dragons d'Espagne. Tel queJ, la
présence de ce corps
a
WurzLourg avait été de
quelque effet sur la Baviere, que l'Autriche dans
ce momcnt cncore essayait d'attirer a la coalition,
tantot par des menaces, tantót par des caresses.
Mais Napoléon , sentant que le sort de la guerre
se déciderait dans les champs de Leipzig, et que
toutes les fidélités
y
seraient définitivement ou
consolidées ou ébranlées, n'hésita pas d'y appeJcr
Augereau. Ces dispositions ayant été arretées
dans les journées des 28, 29 et 50 septembre, il
attendit, l'ooil et l'oreille bien ouverts sur tout
ce qui allai t se passer autour de lui.
Pendant ce temps, les coalisés poursuivaicnt
l'exécution ele leurs desseins. Blucher ayant,
comme on l'a vu, laissé les génél'au x She.rba–
tow et Bubna pour figurer a sa place devant
Dresde, et ayant fait défiler son centre et sa
gauche derriere sa droi te qui feignait une at–
taque sur Meissen, était arrivé le 50 septemhre
devant ·wittenberg.
JI
y avait remplacé le corps
de Bulow, parti pour rejoindre l'armée du Nord,
et s'était ensuite balé de faire ses préparatifs de
passage. 11 avait mandé en meme lemps a Ber–
nadotte, posté
a
une ou deux marches au-dessous,
qu'il devait s'appreter
a
franchir l'Elbe, car lui–
meme espérait se trouver sur la rive gauche
dans deux jours. Wittenberg n'ayant pas cessé
d'appartenir aux Franc;ais,
il
ne pouvait
y
opé–
rer un passage. U se prépara done
a
jeter un
pont un peu au-dessus, c'est-a-dire a Elster, la
meme ou le général Bulow l'avait essayé quel–
ques jours auparavant. Le 1
er
octobre i1
fit
ame–
ner des bateaux, et le 2, ayant étahli un pont,
il
déhoucha sur la rive gauche. Mais il fallai t
cnlever la position de Wartenbourg, qui n'étai t
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