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LIVRE CINQUAN1'IEl\1E.

meme, ne put échapper

a

la vígilance du maré–

chal Ney, contre lequel ces diverses opérations

étaient dirigées. 11 avait ' 'u Bulow jeter un pont

a

Wartenbourg et l'y maintenir quelques jours,

les autres corps du prinee de Suede préparer

leurs moyens de passage soit

a

Barby, soit a

Roslau, et n'osant s'opposer 3 ces diverscs tenta–

tivcs avec 56 mille hommes, de penr de s'en at–

tirer 80 mille sur les bras, il s'était contenté de

résister plus particulierement au passage tenté

pres de W-artenbourg , parce que c'était le plus

rapproché de Dresde, et Je plus important des

lors

a

empecher. Il écrivit immédiatement

a

Na–

poléon pour Jui signaler l'état des cboses, et lui

annoncer comme s'exécutant

a

l'instant, ou devant

s'exécuter sous peu de jours, un passage del'Elbe

entre Wittenberg et Magdebourg par des forces

considérables.

Du cótéde la Boheme les événements n'étaient

pas moins significatifs. Le général Lefeb, re-Des–

nouettes avecquelques milliers de chevaux s'était

mis

a

Ja poursuite de Thielmann, qui, entré en

Saxe par le débouché de Carlsbad

a

Zwickau,

s'était dirigé sur Weissenfels comme s'il eut voulu

couper nos communications avec la Saale. Le gé–

néral Lefebvre-Desnouettes lui avait d'abord fait

essuyer plusieurs échecs, et l'avait rejeté jusque

sur Altenbourg. l\fais en ce moment Platow dé–

bouchant avec ses Cosaques et cinq mille Autri–

ehiens, dont trois mille de cavalerie, avait assailli

de front Lefebvre-Desnouettes avec plus de dix

mille hommes, tandis que Thielmann par un

mouvement rapide le prenait par derriere. Le–

febvre-Desnouettes n'avait pu s'en tirer qu'en se

repliant sur Leipzig, et en saerifiant quelques een–

taines d'hommes. Cet écbec avait été bientót ré–

paré par Je prince Poniatowski, lequel, ayant

repassé l'Elbe et rétrogradé jusqu'a Frohbourg

avec le

Se

corps et le

4e

de cavalerie, avait fondu

a

son tour sur Thielmann et Platow, leur avait

tué quatre cents hommes, et leur en avait pris

trois cents. Ces diverscs rencontres, alternative–

ment heureuses ou múlheureuses,. avaient eu

l'avantage de nous éclairer parfaitement sur la

marche de l'ennemi, et nous avions pu voir sur

les débouchés de Commotau

a

Chemnitz, de

Carlsbad

a

Zwickau, tout autre chose que des

partisaos, car nous avions reconnu sur ces deu x

routes les tetes de colonnes de la grande armée

de Boheme, composées

a

la

fois

d'Autrichiens, de

Russes et de Prussiens. L'annonce d'ailleurs de sa

prochaine arri'véc était répandue dans toute

la

Saxe. Si Napoléon avait pu concevoir que!ques

doutes, non pas sur le fond des grojets de l'en–

nemi, mais sur l'époque de leur exécution,

il

n'en

devait plus conserver aucun apres ces nouvelles

parties en meme temps du has Elbe et .des fron–

tieres de la Boheme. Il devenait évident que sur

sa gaucbe l'armée du Nord, reuforcée peut-ctrc

de Blucher, traversait l'Elbe inférieur pour re–

monter vers Lei pzig le long de

la

Mulde; que

sur sa droite l'armée de Boheme, franchissant les

montagnes de Boheme, descendait vers Leipzig

en suivant aussi le CO!-JrS de la Mulde, et que

toutes deux ou toutes trois, apres s'etre transpor–

tées sur la gauche de l'Elbe, allaient e!¡sayer de

le prendre

a

revers. Quant

u

l'armée de Silésie,

que le général russe Sberbatow et le général

autrichien Bubna représentaient en ce moment

devant Dresde, on pouvait croire encore qu'elle

n'avait pas quitté sa position, et qu'elle se main–

tenait dcvant Dresde pour nous y retenir.

Mais Napoléon ne se Jaissa point abuser par

ces fausses apparences, et sur-le-champ

il

com–

men<;a un double mouvement pour diríger ses

forces sur les deux points que l'ennemi

mena~ait

en meme temps, de maniere

a

se placer avec

ses réserves entre les deux armées coalisées, et

a

tomber sur l'une ou sur l'autre, suivant celle

qui serait le plus a sa portée. 11 avait déja en–

voyé le prince Poniatowski en arriere

~Dresde,

sur la route de Leipzig par Waldheim et Froh–

bourg, d'oú celui-ci avait pu arreter Thielmann

et Platow. II reporta également en arriere fe

corps (celui de Lauriston), devenu disponible

depuis qu'il ne restait plus que Je 11

e

corps

(celui de Macdonald) en avant de Dresde, et ·le

dirigea sur Mittweyda, pour servir d'appui

a

Poniatowski. Le

2e

corps (celui du maréchal

Víctor) était depuis longtemps

a

Freyberg, sur–

veillant les débouchés de Ja Boheme en Saxe.

Napoléon l'envoya plus Ioin encore, et le fit

avancer jusqu'aux environs de Cbemnitz. Ces

trois corps auxqucls était anncxé le 4ª de cava–

lerie, postés

a

une marche les uns des autres,

pouvaient se réunir rapidement, et présenter

a

l'ennemi une premiere masse d'environ 40 mille

hommes. Napoléon leur adjoignit le

o•

de cava–

Icrie qu'il venait de confier au général Pajol,

afin qu'ils eusscnt le moyen de s'éclairer plus au

loin, et les rangea tous sous les ordres de Murat.

lis dcvaient, en rétrogradant vers Ja Thuringe,

longer le pied des montagnes de la Boheme, et

s'avnneer avec précaution de maniere

a

se trou–

ver toujours entre la grande armée du prince de

Schwarzenberg et Leipzig. Le maréchal l\farmont