LEIPZIG ET HANAU. -
SEPTEilIBRE
18-15.
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tative de passage vers Torgau ou vVitteoberg.
Il amena le
?Je
(Lauriston}
a
Dresde meme, et
achemina le 8° (Pooiatowski) sur la r oute de
Waldheim et de Leipzig, afio d'aidcr Lefebvre–
Dcsnouettes cootre les coureurs de Thielmann et
de Platow, et de former la tete de colonne de
I'armée s'il fallait se rabattre en arriere sur les
masses ennemies veoant de la Boheme. Napo–
léon prit done ses précautions daos le vrai seos
des desseins des coalisés, mais, oous le répétons,
sans se hater car il ne croyait pas ces desseins
si pres de leur exécutioo qu'ils l'étaient réelle–
ment.
A ces mesures il en ajouta quelques autres qui
prouvent qu'un vague pressentiment l'avertis ·
. sait que bieotót la guerre pourrai t se reporter
sur le Rhio, ou au moins sur la Saale. En effet
il prescrivit au géoéral Rogoiat, qui dirigeait le
géoie de la grande armée depuis la captivité du
général Haxo, de relever les défenses de Merse–
bourg sur la Saale, d'y préparer des ponts, afin
d'avoir sur cette riviere une ligne de retraite
assurée. 11 ordoona d'évacuer de Dresde sur
Leipzig, de Leipzig sur Erfurt, d'Erfurt sur
Mayence, tous les blessés et malades qu'on aurait
le moyen de transporter par terre, et voulut
meme qu'on fit aux officiers blessés ayant les
moyens de se déplacer
a
leurs frais, certaines
insinuations pour les décider
a
rcgagner le Rhin,
en mcttant du reste un grand soin
a
ne pa rcn–
dre ces insinuations alarmantes. Prévoyant que
Ja guerrc serait longue et acharnéc, il rédigea un
décret pour la levée de 120 mill e hommes sur les
classcs antérieures de 1812, 1811 , 181 O, et un
autre pour la levée de 160 mille sur la conscrip–
tion de
18tts,
laquelle serait ainsi anticipéc de
deux ans. Celle de
1814
était <léja tout cntiere
dans les dépóts. ll comptait, avcc les réfractaircs
que des colonnes mobilcs pourcb as aient en ce
moment, porter cette levéc
a
plus de 500 millc
hommes, et espérait en l'exéc•Jtnnt <l nns l'au–
tomne l'avoir toutc disponible ·n ltiver, et prcte
a
combattre au prinlcmps. 11 rédigea lui-merne
le discours que l'Impératrice régente adresserait
au Sénat en cctte occasion;
il
luí enjoignit d'y
aller en personnc, et de tenir ainsi une cspece
de lit de justice, inutilc assurément pour sou–
mcttre un corps qui devait etrc soumis jusqu'au
jour de Ja chute de l'Empirc. Enfin il donna des
ordres directs au miQistre de la guerre pour
Ja
mise on état de défense des places du Rhin, et
surtout d'Italic. Cependant tout en prescri vant
ces mesures de p'l'udence sm· ses frontieres , il
contremanda les vastes appl'ovisionnements de
vivres que le duc de Feltrc avait ordonnés sur le
Rhin, d'apres la lettre de
l\I.
de Bassano, précé–
demment citée, et il les contremanda afin d'épar–
gner aux
popul:J.tionsdes alarmes facbeuses, et,
suivant lui, prématurées.
Tandis que Napoléon prenait ces mesures, les
coalisés exécutaicnt plus tót qu'il ne l'avai t sup–
posé leur double mouvement sur Leipzig, par
Ja
Bohemc et par l'Elbe inférieur. Le prince de
Schwarzenbcrg, se faisant précéder par une co–
lonne autrichienne, marchait de Treplitz sur
Commotau, et Blucher, apres etre demeuré im–
mobile en présence de Napoléon les 22, 23 et
24 septembre, se dérobait tout
a
coup pour des–
cendre l'Elbe de Dresde
a
Wittenberg. Afin de
mieux cacher son mouvement
il
avait porté en
avant sa droite formée par le général Sacken, et
lui avait ordonné de diriger une forte attaque
contre l'\1eissen, dans l'intention de défiler avec
son centre et sa gauche derriere cette droite
renduc si apparcntc, et de courir sur vVittenberg.
Il se proposait ensuitc de retirer sa droite clle–
meme, et de la réunir devant Wittcnberg ou
il
devait franchir l'Elbe.
11 entra en opération Je 25 septembre, et, tandis
que Sacken attaquait les avant-postes de l\facdo–
nald d'un cóté, ceux de l\farmont de l'autre, il se
mit en marche vers l'Elbe ioférieur. Il laissa
pour le r emplaccr devant Dresde le corps russe
de Sherbatow, fort de 8 mille hommcs, aiosi que
la division légere autrichicnnc de Bubna, forte
de
1
O mili e, et chargée de la gnrdc de Zittau
Iorsquc le princc Poniatowski était sur ce point.
Ce corps ele
18
mille bommes environ était suffi–
sant pour tromper les yeux meme les plus exer–
cés, surtout apres une reconnaissancc comme
cellc des 22 et 25 septembrc, qui avait
dli
paraitre
tout
a
fait
démonstrative
a
Napoléon. Le général
Blucher réussit ainsi
a
se soustrnire
a
nos regards,
et dans les journécs des 26, 27, 28 septembre,
s'acbemina sur Wittenberg sans etre
aper~u.
Vattaqt1c si vive de Sackeo parut d'abord inex–
plicable, et fut interpt'étée comme une maniel'e
de tater la gauche de Macdonald, et peut-etre
commc !'indice d'une prochaine tentative contre
le camp retranché que nous avions en avant de
Dresde. Napoléon ordonna de renforcer cette
gauche pour la mettre
a
l'abri de tous les efforls
de l'cnnemi.
Mais la marche du général Blucher, concou–
rant avec d'autres mouvements des généraux
Tauenzien et Bulow, et du priuce de Suede lui-