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LEIPZIG ET HANAU. -

SEPTEilIBRE

18-15.

227

tative de passage vers Torgau ou vVitteoberg.

Il amena le

?Je

(Lauriston}

a

Dresde meme, et

achemina le 8° (Pooiatowski) sur la r oute de

Waldheim et de Leipzig, afio d'aidcr Lefebvre–

Dcsnouettes cootre les coureurs de Thielmann et

de Platow, et de former la tete de colonne de

I'armée s'il fallait se rabattre en arriere sur les

masses ennemies veoant de la Boheme. Napo–

léon prit done ses précautions daos le vrai seos

des desseins des coalisés, mais, oous le répétons,

sans se hater car il ne croyait pas ces desseins

si pres de leur exécutioo qu'ils l'étaient réelle–

ment.

A ces mesures il en ajouta quelques autres qui

prouvent qu'un vague pressentiment l'avertis ·

. sait que bieotót la guerre pourrai t se reporter

sur le Rhio, ou au moins sur la Saale. En effet

il prescrivit au géoéral Rogoiat, qui dirigeait le

géoie de la grande armée depuis la captivité du

général Haxo, de relever les défenses de Merse–

bourg sur la Saale, d'y préparer des ponts, afin

d'avoir sur cette riviere une ligne de retraite

assurée. 11 ordoona d'évacuer de Dresde sur

Leipzig, de Leipzig sur Erfurt, d'Erfurt sur

Mayence, tous les blessés et malades qu'on aurait

le moyen de transporter par terre, et voulut

meme qu'on fit aux officiers blessés ayant les

moyens de se déplacer

a

leurs frais, certaines

insinuations pour les décider

a

rcgagner le Rhin,

en mcttant du reste un grand soin

a

ne pa rcn–

dre ces insinuations alarmantes. Prévoyant que

Ja guerrc serait longue et acharnéc, il rédigea un

décret pour la levée de 120 mill e hommes sur les

classcs antérieures de 1812, 1811 , 181 O, et un

autre pour la levée de 160 mille sur la conscrip–

tion de

18tts,

laquelle serait ainsi anticipéc de

deux ans. Celle de

1814

était <léja tout cntiere

dans les dépóts. ll comptait, avcc les réfractaircs

que des colonnes mobilcs pourcb as aient en ce

moment, porter cette levéc

a

plus de 500 millc

hommes, et espérait en l'exéc•Jtnnt <l nns l'au–

tomne l'avoir toutc disponible ·n ltiver, et prcte

a

combattre au prinlcmps. 11 rédigea lui-merne

le discours que l'Impératrice régente adresserait

au Sénat en cctte occasion;

il

luí enjoignit d'y

aller en personnc, et de tenir ainsi une cspece

de lit de justice, inutilc assurément pour sou–

mcttre un corps qui devait etrc soumis jusqu'au

jour de Ja chute de l'Empirc. Enfin il donna des

ordres directs au miQistre de la guerre pour

Ja

mise on état de défense des places du Rhin, et

surtout d'Italic. Cependant tout en prescri vant

ces mesures de p'l'udence sm· ses frontieres , il

contremanda les vastes appl'ovisionnements de

vivres que le duc de Feltrc avait ordonnés sur le

Rhin, d'apres la lettre de

l\I.

de Bassano, précé–

demment citée, et il les contremanda afin d'épar–

gner aux

popul:J.tions

des alarmes facbeuses, et,

suivant lui, prématurées.

Tandis que Napoléon prenait ces mesures, les

coalisés exécutaicnt plus tót qu'il ne l'avai t sup–

posé leur double mouvement sur Leipzig, par

Ja

Bohemc et par l'Elbe inférieur. Le prince de

Schwarzenbcrg, se faisant précéder par une co–

lonne autrichienne, marchait de Treplitz sur

Commotau, et Blucher, apres etre demeuré im–

mobile en présence de Napoléon les 22, 23 et

24 septembre, se dérobait tout

a

coup pour des–

cendre l'Elbe de Dresde

a

Wittenberg. Afin de

mieux cacher son mouvement

il

avait porté en

avant sa droite formée par le général Sacken, et

lui avait ordonné de diriger une forte attaque

contre l'\1eissen, dans l'intention de défiler avec

son centre et sa gauche derriere cette droite

renduc si apparcntc, et de courir sur vVittenberg.

Il se proposait ensuitc de retirer sa droite clle–

meme, et de la réunir devant Wittcnberg ou

il

devait franchir l'Elbe.

11 entra en opération Je 25 septembre, et, tandis

que Sacken attaquait les avant-postes de l\facdo–

nald d'un cóté, ceux de l\farmont de l'autre, il se

mit en marche vers l'Elbe ioférieur. Il laissa

pour le r emplaccr devant Dresde le corps russe

de Sherbatow, fort de 8 mille hommcs, aiosi que

la division légere autrichicnnc de Bubna, forte

de

1

O mili e, et chargée de la gnrdc de Zittau

Iorsquc le princc Poniatowski était sur ce point.

Ce corps ele

18

mille bommes environ était suffi–

sant pour tromper les yeux meme les plus exer–

cés, surtout apres une reconnaissancc comme

cellc des 22 et 25 septembrc, qui avait

dli

paraitre

tout

a

fait

démonstrative

a

Napoléon. Le général

Blucher réussit ainsi

a

se soustrnire

a

nos regards,

et dans les journécs des 26, 27, 28 septembre,

s'acbemina sur Wittenberg sans etre

aper~u.

Vattaqt1c si vive de Sackeo parut d'abord inex–

plicable, et fut interpt'étée comme une maniel'e

de tater la gauche de Macdonald, et peut-etre

commc !'indice d'une prochaine tentative contre

le camp retranché que nous avions en avant de

Dresde. Napoléon ordonna de renforcer cette

gauche pour la mettre

a

l'abri de tous les efforls

de l'cnnemi.

Mais la marche du général Blucher, concou–

rant avec d'autres mouvements des généraux

Tauenzien et Bulow, et du priuce de Suede lui-