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LEIPZIG ET HANAU. -

Sl!.PTEMBRE

1.815.

2 17

routes

a

Ja fois, d'un coté celle de Péterswalde

qui passait par Zehist, Gieshübel, Péterswalde,

chaussée neuve, farge, partout facile pour l'ar–

tillerie, et de l'aulre celle de Liebstadt, passant

par Furstenwalde, chaussée vieiJle, praticable a

l'artillcrie jusqu'a Furstenwalde seulement, et a

partir de ce point franchissant la haute mon–

tagne du Geyersberg par des sentiers inacces–

sibles aux gros charrois. C'est cette derniere

route que Klcist, dans la fatale journée de Kulm,

avait suivie jusqu'a Furstenwalde, puis avait

quittée pour gagner par un détour a gaucbe la

chaussée de Péterswalde, et tomber sur Kulm

a

l'improviste. Le maréchal Saint-Cyr qui enten–

dait aussi bien que personne l'art de profiter du

terrain, proposa de prendre la vieille route de

· Boheme, en se portant rapidement avec le

14" corps et la jeune garde sur Liebstadt et

.furstenwalde, de se jeter ensuite dans le flanc

de la colonne ennemie qui avait pris la route de

Péterswalde, de couper ainsi une portion plus

ou moins forte de cette colonne, et meme par–

venu

a

Furstenwalde, de franchir le Geyersberg,

et d'intcrcepter la retraite de l'ennemi vers la

Boheme. Avec des efforts, avec beaucoup de

sapeurs, on finirait bien, selon lui, par frayer

un chemin

a

l'artillerie, et par arriver sur le

revers du Geyersherg, c'est-a-dire sur les der–

rieres de l'ennemi, avec une quantité suflisante

de canoas.

Napoléon approuva sur-le-champ ce plan ingé–

nieux, bien qu'il ne sut pas si on pourrait passer

le Geycrsberg avec de l'artillerie ; mais en tous

cas, on avait toujours plus de chances de causcr

du mal a l'enncmi en le cOtoyant, qu'en l'abor–

dant directement sur la grande route de Pé–

terswalde. En conséquence, tandis que le comte

de Lobau avec le

1

or

corps s'avarn;ait de Zehist

sur Gieshübel, de Gieshübel sur Péterswalde,

poussant l'ennemi de front, Napoléon se tenant

de sa personne aupres de Ja colonne de Saint–

Cyr, s'a.varn;a latéralement, et d'un pas assez

rapide, avec le

14"

corps et la jeune ggrde. On

marcha ainsi toute la journée du 9.

Kleist et Wittgenstein, sans avoir aper<;u les

renforts amenés par Napoléon, avaient reconnu

sa préscnce a la seule allure des troupes , et

s'étaient aussitot mis en retraite. Toutefois ils se

repliaient sans précipitation, et Napoléon chemi–

mmt parallelement

a

eux, sur

la

vieille route de

Boheme, les voyait toujours de flanc, et quoi–

qu'il n'eut pas assez d'avance pour les couper en

se jetant d'une route sur l'autre, se flattait de les

prendre

a

revers le lendemain ' s'íl pouvait'

arrivé au pied des montagnes, les franchir avec

son artillerie. On bivaqua le 9 au soir a Fursten–

walde.

Le lendemain matin, 1Oseptembre, on se porta

par Ebersdorf vers un col d'ou l'on découvrait le

triste théatre des événements de Kulm. A droite

on avait les hauteurs du Geyersberg,

a

gauche

celles du Nollenberg, le long desquelles se déve–

loppait la grande route de Péterswaldc pour

descendre en Boheme. Napoléon franchit ce

col accompagné du maréchal Saint-Cyr et de ses

troupes légeres, et vit a· une certaine distance

sur sa gauche les troupes ennemies se hatant de

repasser les montagnes, et menacées d'en etre

empcchées si on parvenait a traverser le col

avec des moyens d'artillerie suffisants. Alors en

preoant une bonne position sur l'une des hau–

teurs qui dominaient la route, on pouvait ré–

duire l'ennemi a faire par des sentiers presquc

impraticables une retraite désastreuse , et se

procurer une brillante revanche de Kulm.

L'artillerie pleine d'ardeur s'engagea brave–

ment au milieu des rochers. Soldats et sapeurs

se mirent a I'ouvrage, mais ne purent hisser

leurs eanons jusqu'a Ja hauteur du col, et l'ar–

tillerie se vit ainsi arretée par des obstacles

insurmontables. Il luí aurait fallu vingt-quatre

heures pour les vaincre, et dans cct intervalle

l'ennemi devait avoir défilé tout entier. En ne

franchissant le Geyersberg que Je lendemain, ou

en allant par un détour a gauche regagner la

route de Péterswalde, on aurait pu,

il

est vrai,

serrer les Prussiens et les Russes d'assez pres

pour les atteindre, et les assaillir hardiment si

on avait su qu'ils étaient séparés des Autri–

chiens. Mais ce partí présentait bien des chances

ai¡xquelles la prudence ne permettait pas de

s'exposer. En e:ffet, l'absence des Autrichiens

n'était qu'une coojeeture; on ne les avait pas

vus de ce coté-ci des montagnes, mais ils pou–

vaient etre de l'autre, et ce n'était pas avec

?H> mille hommes qu'il eut été sage d'en abor–

der 150 mille. Meme sans les Autrichiens,

Kleist et Wittgenstein devaient avoir pres de

70 mille hommes, en comptant les gardes russe

et prussienne restées au dela des montagnes, et

quoique avec 55 mille hommes bien postés on

put leur causer bcaucoup de dommage, des–

cendre dans la plaine a leur suite n'était pas

tres-prudent, surtout quand on était rappelé

vers Dresde par plusieurs raisons graves, telJes

que la bataille perdue de Dennewitz, une nou-