Table of Contents Table of Contents
Previous Page  222 / 616 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 222 / 616 Next Page
Page Background

2i2

LIVRE

CTNQUANTIEl\IE.

débouché conquis au dela du ruisseau de Denne–

witz. Cependant on apercevait distinctement

l'armée russe et suédoise

s'avan~ant

a

marches

forcées sur

le

village de GoJsdorf situé

a

notre

gauche, en dec;a du ruisseau que nous avions

franchi , et faisant avec ce ruisseau un angle

droit. Bulow y avait déja un détachcment, et

i

le progres de l'ennemi continuait, la communi–

cation pouvait etre coupée entre nos troupes en–

gagées et celles qui étaient encore en route.

Rcynier

et

Ou inot, que Ney avait eu le tort de

·laisser

a

une trop grande distance de Bertrand,

entendant Je canon, mais l'ayant entcndu de

meme la veille,

et

enveJoppés par un nuage de

poussiere qui Jeur dérobait Ja vue des objets,

ne s'étaient pas crus obJigés de doubler le pas.

Avertis enfin, ils s'étaient batés davantage, et Je

7e

devanc;ant le

12°

était veou diminuer l'inéga–

lité de forces sous Jaquelle le

4e

corps avait

failli succomber.

D'apres l'ordre de Ney, qui luí avait enjoi nt

de se former en potence sur notre gauche pour

contenir Bulow, et faire

fa

ce aux Suédois et aux

Russes qui· s'approchaien t, Reynier retardé un

moment par les bagages du

4e

corps, poussa en

avant la division franc;aise sur laquelle il comp–

tait le plus, celle de Durutte, et l'établit en arriere

de Dennewitz, en dec;a du ruisseau . Cette division

placée

Ja

sur une légere éminence pouvait faire

un grand usage de son artillerie, et elle n'y man–

qua point. Reynier dirigea la division saxonne

Leeoc sur Golsdorf, et tinten réserve sa seconde

division saxonne, celle de Lestoc. A peine ces

dispositions étaient-ellcs exécutées, que le général

Duru tte , se portant au sommet de l'angle décrit

par notre ligne , arreta court les Prussiens qui

déboucbaient de Niedergorsdorf. De son coté Ja

brigadeMellentin, de Ja division saxonne Lestoc,

pénétra daos Go!sdorf, en chassa les Prussicns ,

et empecha ainsi l'ennemi de s'établir sur notre

gauche. Le combat se soutint de la sorte avec

acharnement au milieu de nuages de poussiere

qui ne laissaient voir autre chose que les troupes

qu'on avait immédiatement devant soi.

Enfin Oudinot arl'iva , passa derriere les corps

qui l'avaient précédé, et apercevant l'orage qui

nous menac;ait agauche' car de ce coté quarante

mille Suédois et Russes marchaientsut· Golsdorf,

placta deux de ses divísions derriere les Saxons de

Lestoc, et garda la troísieme en réserve. Grace

a

ce renfort, et saufaccident,

il

était possible encore

que les ?:50 mille soldats de Ney tinsscnt tete

aux 80 mille ennemis qu'ils avaicnt sur les ?ras,

L

et qu'ils parvinssent

a

gagncr J oterbock saos

échec.

Mais en ce moment un effort combiné de

Tauenzien et d'une moitié de Bulow sur le corps

de Bertrand afl'aibli par une longue lutte, ohligea

celui-ci

a

se rcplier, et vers quatre heures, ayant

déja perd u plus de trois milie hommes, il céda

du terrain , non en repassant Je ruisseau de Den–

newitz, mais en appuyant un peu a droite vers

Rohrbeck, et en reslant toujours en avant de ce

ruisseau. Ney, trop préoccupé de ce qu'il avait

sous les yeux' et ne songeant pas assez

a

I'ensem–

ble de la bataille, craignit que Dennewitz ne füt

découvert par le mouvement de Bertrand, et

enjoiguit a Reynier de placer la division Durutte

a Dennewitz memc. 11 ordonna en meme temps

a Oudinot de se reporter surGolsdorf, ouilservait

d'appui aux Saxons ,

a

Rohrbeck, pour former

réserve derniere Bertrand. C'était une double

faute, car notre droite, depuis que Berlrand

s'était rapproché de Rohrbeck, était moins en

danger que notre gauche, repliée en potence et

mcnacée par l'irruption de quarante mille enne–

mis. Le général Durutte, sur l'ordre transmis

par Rcynier, quitta avec une de ses deux brigades

Ja

bonne positíon ou il était en arriere de Den–

newitz, passa le ruisseau , et s'empara du moulin

de Deanewitz, abandonné par Bertrand. Sa

seconde brigade, réduite

a

elle seule, ne fut plus

suffisante pour garder

le

sommet de

noti~e

angle.

Au meme instant Oudinot quitta Je cóté gauche

de cet angle, dont il formait l'appui indispensa–

ble, pour se porter vers le coté droit. Alors la

division prussienne Borstell , appuyée par une

nuéc de cavalerie et toute l'artillerie russe et sué–

doisc, attaqua Golsdorf et J'enleva

a

la brigade

saxonne 1'\'Iellentin. Oudinot essaya bien avant de

se retirer d'aidcr les Saxons a reprendre Golsdorf,

mais obligé de conlinuer son mouvement

il

les

Jivra bientot

a

eux-memes. Les Saxons qui par

honneur s'étaient

jusque-1~

bien eomportés, mais

dans le crour desquels la haine était toujours

prete

a

faire taire I'honneur, se croyant aban–

donnés des Franc;ais pour lesquels ils se battaicnt,

voyant devant eux s'avancer la masse des Suédois

et des Russes, commencerent a reculer. De per–

fides alarmistes

aperc~vant

les flots de poussiere

que les troupes d'Oudinot soulevaient dans leur

mouvement de Golsdorf vers Rohrbeck, dirent

que c'était la cavalerie ennemie qui avait tourné

l'armée franc;aise. A ce bruit les Saxons sedéban–

derent .malgré les efforts de Reynier, déserte–

rent Golsdorf , Jaisserent notre gauche entiere-