Table of Contents Table of Contents
Previous Page  221 / 616 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 221 / 616 Next Page
Page Background

LEIPZIG ET

lIANAtJ. -

SEi>TElllllRE

181 5.

allant de Niedergorsdorf a Juterbock, et qu'on

ne pouvait francbir qu'a deux endroits , a Denne–

witz et

a

Rohrbeek. Ce ruisseau, aprcs avoir

coulé de notre gaucbe

a

notre droite, parvenu

a

Robrbeck, se détournait pour pereer droit de–

vant nous jusqu'a Juterbock, petite vil1e devant

Jaquelle il coulait en décrivant divcrs conlours.

La grande route dont nous avions indispcnsaLle–

ment besoin pour nos pares dans cet océan de

sable, traver ant Denoewitz,

il

falla it forcer le

passage

a

Dennewitz mcme. Le général Ber–

trand aUiré par la mi traille accourut, et le nuage

de pous ierc s'éta nt un moment dissipé,

il

recon–

nut les P1·us iens.

11

sentit qu

il

follaiL les eulbu–

ter, et passer malgré eux ce défilé deDennewitz.

J_,e maréchal Ney accourut

a

son tour, vit bien

qu'il n'y avait pas autre cbose

a

fa ire, et

il

en

donna l'ordre immédiatement.

La divisioo italienoe Footanelli marchait en

tele. Son génér al suivi de quelques IJataillons

entra dans Dennewitz

en

passant sur Je corps

d'un détachemeot prussicn, et francftit ninsi le

ruisseau. Mais ce n'était pas

el

ans le village

meme de Dennewitz, c'était au dela, dans d'as–

sez belles positions s étendant en face de ootre

gauche, que l'ennemi avait r ésolu de résister, en

nous opposant ce qu'il avait de forces actuellement

réunies. Heureusement

il

n'y avait de présent

sur les Jieux que Je corps de Tauenzien : celui

de Bulow s'avan<}ait en toute bate, les Suédois

et les Russes faisaient aussi grande diligcnce,

mais ils étaient plus loi n cncore. Si de lcur coté

tous les corps

fran ~ais

précipitaien t leur marche,

il se pouvait qu'ils arrivassent

a

temps pour tra–

verser le défilé en écrasant Taueozien, peu t-etrc

Bulow lui-meme.

A peine la division italienoe avait-elle dépassé

Je víllage de Dennewitz, que des milliers de ca–

valiers avce beaucoup d'artillerie fondirent sur

elle. Mais elle ne se laissa point ébraoler. A la

sortie de Dennewitz nous étions daos une plaine

bordée

a

l'borizon par des bois, et terminée

a

gauéhe par quelques mamelons surmontés d'un

moulin . A droite, dans le lointain, on apercevait

J

uterbock. Ney, toujours fort hahile sur le ter–

rain, dirigea lui-mcme toutes les dispositions.

A

gauche

il

pJa~a

pres du moulin de Dennewitz la

belle division Morand, dont le général Moraod

doublait la valeur par sa présence, au centre la

division italienoe,

a

droite dans la direction de

Juterbock la division wurtembergeoise. Notre

artillerie bien postée sur les parties saillantes du

terrain, contint celle de Tauenzien, et réussit

meme

a

la faire taire. Alors la cavalerie ennemie,

tres-nombreuse , se jeta sur la nó tre, qui rendit

la charge, mais fut culbutée. Quelques-uns

mcme de nos escadroos, vivement poursuivis, se

p1·écipilerent

a

travers les intervalles des batail–

lons italiens, qui n'oserent tirer de peur de tircr

sur les nótres. Deux de ces bataillons se privant

ainsi de leurs feux furent renversés par la cava–

lerie ennemic, ce qui amena qu elque déso1·dre

dans nolre ligne. A ce spectacle, le général :Mo–

rand prit deux balaillons du ·

15c,

se porta en

avant

a

gauche, et couvrant notr e ligne ébranlée

Jui donna le temps de se remettre. Toute la ca–

valerie prussienne et russe fo ndit sur luí, mais

il

la

re~u

t en carrés, et rendit impuissants tous

ses efforts. Cependant

il

aurait fallu que nos

corps arrivassen t, car ceux de l'ennemi appro–

chaient , et déja dn village de Niedergi:irsdorf, si–

tué au-dessus de Dennewitz , on voyait débou–

eher le corps de Bulow, fort de vingt-cinq mille

Prussiens tres-animés . Le général Bulow, commc

a

Gross-Beeren,

clevan~ant

les ordres de Berna–

doLte, avait marché en toute bate, et ses

tetes

de colonnes apparaissaient vers notre gauche,

Landis que sur nos derrieres on n'apercevait en–

eore ni Reynicr ni Oudinot. Bientót les colonnes

de Bulow débouchant de Niedergorsdorf, ren–

contrerent les deux bataillons du

15°

que

Mo–

rand avait postés sur une éminence

a

gauche

pour servir d'appui

a

notre ligue de bataille.

Ce dcux bataillons tinr-ent ferme, mais accablés

par le nombre, ils furent foreés de céder le ter–

rain sur Jeque! ils étaient établis. Notre artilleric

de

12,

placée un peu en arriere et au·dessus, les

protégea en accablant les Prussiens de mi t.raille.

Ney, de général en chef devenu général de divi–

sioo, pl'it deux bataillons du

ge

appartenant éga–

lement

a

la division l\foraod, les porta en avant,

et reconquit le terraiu qu'avaient cédé malgré

eux les deux bataillons du

15º.

En memc temps

il

cl épecha officiers sur offieiers

a

Reynier et

a

Oudinot pour presser Jeur arrivéc. I,e corps cn–

tier de Bulow se déploya, mais la division Mo–

rand sueccssivement engagée tint tele

a

toutes

les forces de l'ennemi. Pressée par des flots de

cavalerie, elle les

re~ut

en carrés, et se

fit

au–

tour d'elle un rempart de cavaliers cnnemis,

tués ou démontés. Le combat se soutint ainsi

avec quinze mille hommes contre pres de qua–

rante mille.

Commencée

a

midi,

il

y avait trois heures que

cette lutte inégale durait avec des chances va–

riées, sans qu'on put nous faire abandonner le