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LEIPZIG ET HANAU. -

SEt>TE~IBRE

i8i5.

209

Jes Prussiens sous

Barcl~y

de Tolly, et qui étaient

pleins d'ardeur, n'avaient pas exécuté

a

demi

les démonstrations dont ils étaient chargés,

avaient attaqué

a

fond les quatre divisions du

maréchal Saint-Cyr, au point qu'il avait fallu

a

celui-ci toute sa tenue, tout son talent dans la

guerre défensive, pour s'en tirer sans échec.

Pendant que les corps r usses et prussiens batail–

laient ainsi

a

Péter swalde, Klenau, encore tout

ébranlé des coups re<;us

a

Dresdc, était entre

Commotau et Chemnitz occupé

a

se refaire, en–

voyait des partisans soit

a

Zwickau, soit a Chem–

nitz et préparait de la sorte l'opération décisive

que les coalisés, sans l'oser tenter encore, mé–

ditaient toujours sur nos derrieres, mais cette

fois daos la direction de Leipzig, et non plus

dans celle de Dresde.

Napoléon avait done raison quand

il

croyait

qu'on ne songeait pasa uoe seconde attaque sur

Dresde, et qu'une nouvelle marche sur nos dcr–

rieres , si elle avait lieu s'essayerait plus Join ,

c'est-a-dire par Leipzig; et le maréchal Saint"–

Cyr, se trompant sur ces points, avait raison de

penser que les Russes et les Pru siens étaient

actuellement séparés des Autrichiens, et que ce

pouvait etre une bonne occasion de les assaillir.

Napoléon n'objectait rien a cette derniere opi–

nion, et disait tres-sensément que, quelle que

fUt

la vérité sur tout cela, il n'y avait qu une

cbose

a

faire, c'étnit d'attendre la journée du 8

pour voir comment se comporterait l'ennemi , et

pour donner

a

la garde et

a

la cavalerie de ré–

serve le temps d'arriver. 11 est rare, surtout

lorsque la situation prete

a

des suppositions

contraires, qu'il n'y ait qu'une conduite

a

tenir.

C'était le cas ici, et Napoléon était retourné le

7 au soir

a

Dresde, pret

a

revenir de sa per–

sonne au premier signal, mais daos l'intervalle

vouJant veiJler aux mouvements de ses innom–

brables corps d'armée. En efiet, tandis qu'il

était aux aguets pour saisir en faute l'armée de

Bobeme,

i1

se passait de nouveaux événcments

sur ses ailes.

On se souvient sans doute qu'en partant de

Dresde, d'abord pour se diriger sur Hoyers–

werda, puis pour se rahattre sur Bautzen, Na–

poléon avait donné au maréchal Ney rendez-vous

a

Baruth, dans l'intention de se réunir

a

lui,

E¡oit pour appuyer

~on

mouvement sur Berlin,

soit pour y marcher lui-meme. Ramené sur

Dresde par l'apparition des tetes de colonnes

qe

KJeist et de Wittgenstein,

il

ne croyait guere,

commc on vient de Je voir,

a

leur intention

CONSULAT.

o.

sérieuse de s'engager encore une fois sur les der–

rieres de cette capitale; il songeait done, des

qu'il serait cntierement rassuré

a

cet ép;ard ,

a

reprendre ses projets sur Berlio , et il était im–

patient de savoir ce que Je maréchal Ney aurait

fait de ce coté.

Ce maréchal, envoyé pour prendre le com–

mandement des mains du maréchal Oudinot,

était arrivé le 5 scptembre

a

Wittenberg, jour

méme ou Napoléon s'acheminait sur Bautzen, et

voulant se mettre en marche des le

!:>

au plus

tard,

il

avait passé la r evue de ses trois corps

d'armée, qui depuis l'échec de Gross-Beeren

nvaient beaucoup perdu en matériel, en force

numérique, en dispositions morales.

Le matériel , on l'avait remplacé au moyen du

vaste dépót de Wittenberg; la force numérique,

oo n·avait pas pu la rétablir, car une douzaine

de mille hommes étaient les uns morts ou blessés

sur le champ de bataille de Gross-Beer en, les

autres dispersés sur les routes dans un état de

complete débandade. On avait ramassé ceux

d'entre eux qui étaient Franc;ais, et on leur

avait remis un fusil

a

l'épaule, mais c'était le

moindre nombre, et c'est tout au plus si les trois

corps d'armée, la cavalerie du duc de Padoue

comprise, présentaient en Iigne 52 mille hom–

mes, au lieu des 64 mille qu'ils comptaient

a

la

reprise des bostilités. Quant aux dispositions

morales, ils n'avaient plus cctte aveugle con–

fiance en eux-memes que les journées de Lutzen

et de Bautzen leur avaient inspirée, et que Je

premier écbec essuyé venait d'ébranler profon–

clémcnt. Les chefs n'étaient pas satisfaits. Le

maréchal Oudinot, quoique aya nt désiré d'etrc

exonéré du commandement, ne pouvait pas voir

avec plaisir l'envoi du maréchal Ney, qui sem–

blait etre une condamna tion de sa conduite. Le

général Reynier mécontent du maréchal Oudi–

not, tout pret

a

l'etre du maréchal Ney, joigoant

a

sa propre humeur celle des Saxons qu'il com–

mandait

7

ne pouvait pas etFe

UD

lieutenant

animé de bien bonpe volonté, quoique toujours

disposé

(l

faire son dcvoir sur Je champ deba–

taille. Le général Bertrand enfin, invariable–

ment dévoué au service de l'Empereur, était

celui duquel Je marécbal Ney avait le moins

a

craindre, bien qu'il eut espéré une position

plus indépendante que celle qui lui était échue.

Du reste, Je maréchal Ney , n'ayant presque

jamais exercé le commandement en chef, quoique

ayílnt cu sous ses ordres directs de nombreux

rassemblements de troupes , ne r egardant guere

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