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204-

LIVRE

CJNQUANTIEME.

opérant par la rive gauche de l'Elhe. Si, au con–

traire, changean t de marche, elle attaquait par

Ja rive droite , Poniatowski, Macdonald, Napo–

Jéon lui-meme, se rabattailt sur elle, seraient en

mesure de l'accabler. Ces dispositions si savantes

une fois ordonnées, il expédia, le 2 septembrc, la

cavalerie de la garde sous Nansouty, avec deux

divisions d'infanterie de la jeune garde sous

Curial, et les porta sur Krenigsbruck,

a

gauche

de la route de Bautzen , dans la direction de

Hoyerswerda. (Voir

la

carte nº 08.) 11 comptait

Ie 5 faire partir la vfoille garde de Dresde, et le

reste de Ja jeune gardc de Pirna, toujours dans

la

meme direction. Le 4, il avait le projet de

partir Jui-meme pour se rendre de sa pcrsonne

a

Hoyerswerda.

l\f.

de Bassano devait restcr a

Dresde, informé de tout, mcme des mouvements

militaires qu'il compr enait su:ffisamment bien,

afin qu'avec celte act-ivité dévouée qui rachetait

chez luí une soumission trop aveugle, il (PÍlt

transmettre a chacun et toujours

a

tcmps !'avis

de ce qui l'intéressait.

Le 5 septembre au matin, Napoléon était oc–

cupé a donner ses ordres, lorsqu'il rc<;ut de

Bautzen des dépeches pressées du maréchal l\fac–

donald. Ce maréchal était, suivant l'exprcssion

de Napoléon, tout

a

fait

déconte.nancé

par la

marche véhémente de Blucher sur lui . Blucher,

qui n'était pas homme

a

s'arreter dans un suc–

ccs, s'était h:ité, des que les eau x avaient un peu

baissé, de se portcr en avant, pour tirer les plus

grandes conséquences possibles de l'événcment

si heureux pour lui de la Katzbach. Pla<;ant son

infanterie partie vers les montagnes, partie sur

la grande route de Brcslau

it

Drcsde, lnn<;:rnt son

immense cavalerie dans les plaines humidcs

qu'arrosent successivcment Je Bobcr, la Preiss, la

Neisse, Ja Sprée,

il

avait, en débordant constsm–

ment le fl anc gauche du maréchal l\Iacdonald,

obligé eelui-ci

a

rétrograder de Lowcnberg sur

Lobau , de Lobau sur Gorlilz. Il disposait de

80 millc hommes contre Macdonald, qui n'en

avait pas conservé 50 mille armés, et qui n'avait

pu s'en proeurer 60 mille en état de eombatlre,

qu'en retirant Poniatowski du débouch é de

Zittau. Le maréchal l\1aedonald, malgré son in–

trépidité connue, craignait que le décourage–

ment chez ses soldat.s, l'aigreur de

la

défaite

ehcz ses généraux, l'impulsion rélrograde ehcz

tous, n'entrainat de nouveaux malhcurs.

n

de–

mandait des secours a grands eris. Il se pouvait,

a

l'entendre, que sous vingt·quatre heures

il

fUt ra–

mené de Gorlitzsur Bautzen, peut·ctresur

Drcs~e.

Napoléon, qui ne mettait pas beaucoup de

temps

a

prendr e son partí, jugea que ce n'était

pas le moment de se porter sur Hoyerswerda ,

e'est-a-dire

a

ga uebe de la grande route de Silé–

sie et dans le flanc de Blucher, car l\facdonald

était lrop vivement pressé pour perdre une heure

a

manreuvrer. Secourir ce dernier direetement,

par

la

voie la plus courte, était la seule manreu–

vrc adaptée aux circonstances. Napoléon comp–

tait le joindre

a

Bautzen, le ranimer, lereporter

en avant, et culb uter Blucher au dela de la Neisse,

de Ja Queiss et des rivicres qu'il avait dépassécs.

Napoléon cherch ant surtout une bataille contre

ceux de ses ennem is qui oseraient r ester

a

portée

de son hras, espérait Ja trouver dans cctte nou–

velle rencontre avec Blucher, et

il

se figurait que

celui-ci, lancé comme

il

l'était, ne pourrait pas

s'arreter assez vite pour nous échapper encore

une fois.

Sa résolution étant ainsi prise,

il

fit

redrcsser

le mouvement imprimé la veille aux deux divi–

sions de la jeune garde et

a

la cavalerie qui les

suivait. 11 les avait dirigées sur Krenigsbruek,

il

les ramena de Krenigsbrtrck sur Bautzen par

Camenz. (Voir la carle nº ))8.) Il

fit

partir tout

de suite

fo

vieille garde de Dresde pour Bischofs–

werda, et pour Stolpen le reste de la

jeu.ne

garde qui sous 1\forlier attendait ses ordres

a

Pirna. Le meme mouvement direet sur Bautzen

fut prescrit

a

la eavalcrie de r éserve de Latour–

l\1aubourg, et

a

l'infanterie du maréelial Mar–

mont. l\Jises en route le matin du 5, les troupes

devaient etrc le soir

a

Bischofswerda, le lende–

main 4

a

Baulzen. Napoléon se disposa lui-meme ·

a

quitter Dresde dans la nuit du 5 au 4, em–

ploya nt selon son usage· la journée entiere

a

ex–

pédier ses ord rcs, et se r éservant pour dormir

Je temps qu'il passeraH en voiture. 11

fit

préve–

nir l\1acdomild du mo uvement considérable qui

s;opéra it vers Bautzen, lui recommandale seeret,

afin que Illucher non pré\

1

enu donnat en plein

dans le gros de J'armée

fran~aise.

II défendH

a

Drcsde qu'on laissa t passer par les ponts meme

~

un seul p aysan , espérant empceher ainsi que la

nouvellc du départ do la garde ne parvint

a

Blu–

chcF, et cnfin

il

manda au maréchal Ney que, se

délourna nt un momen t d'Hoyerswerda,

il

serait

de re tour dans cette direction sous trois ou

qualre jours, etqu'il lui assignait toujours Baruth

eomme point de réunion, d'ou l'on partirait ulté–

ricurcment pour Berlin.

Le 5 scptembre au soir, Na poléon quitta

Dresde, s'arreta quelques heures

a

Harta, et