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LEIPZIG ET HANAU. -

SÍ:PTEMBRE

!813.

21 9

plan de

~uerre

concentrique autour de Dresde,

celui d'en avoir trop étendu le rayon, de l'ayoir

porté a gauche jusqu'a Berlin, en face jusqu'a

Lowenberg, tandis qu'a droite il était forcé de

Je pousser jusqu'a Péterswa lde, ce qui faisait

qu'il était trop éloigné de ses lieuten:rnts pour

les diriger et les soutenir, et que les courses

qu'il était alternativement obligé d'exécuter lui

enlevaient

a

luí son temps '

a

ses soldats si

jeunes la force et le courage. Ce défaut, Napo–

léon le sentail maintenant, et contraint par

l'évidence, surtout par le facheux état de ses

troupes,

il

forma le projet de rapprocher de luí

ses lieutenants. C'est dans ces intentions qu'il

s'en revint

a

Dresde , et c'est d'apres elles que

ses nouveaux ordres furent calcuiés et donnés.

Napoléon

a

la r eprise des hostilités avait envi–

ron 560 mille hommes de troupes actives sur

l'Elbe, de Dresde

a,

Hambourg, sans compter ni

les garnisons de l'E1be, de l'Oder, de la Vistul e,

ni le corps d'Augereau destiné

a

la Baviere, ni

le corps du prince Eugene consacré a l'Italie. Il

ne lui en restait guere plus de 250 mille a la

suite des événements que nous venons de ra–

conter. Au lieu de 80 mille homrnes, Macdo–

nald avec les

1

i

e,

5e

et

5c

corps, en avait tout

au plus

oO ,

et avec Poniatowski 60. Au lieu de

70

mille, le corps d'Oudinot transmis

a

Ney

n'en conservait pas plus de 52 mille. La cava–

lerie avait déja perdu beaucoup de cavaliers et

de chevaux dans ses aUées et venues conti–

nuelles. Les corps demeurés autour de Dresde

avaient fait aussi des pertes, moi ns considéra–

bles,

il

est vrai, parce que la débandade, résultat

le plus sérieux des défaites, ne les avait pas

atteints; pourtant ils en avaient fait d'assez

notables, et le total de nos troupes, cornme on

vient de le voír, le corps de Davoust compris,

ne dépassait pas

2o0

mille hommes, lesquels

représentaient nos forces disponibles de Dresde

a

Hambourg. C'était done une perte de plus de

100

miUe hommes, due au feu, aux fotig ues, a

la

désertion des rangs, désertion tres-grande

chez nos alliés, bien moindre chez les Frarn;ais,

et d'une autre n ature, mais réelle cependant.

Les alliés, ou passaient

a

l'ennemi, ou s'en–

fuyaient chez eux en habits de paysans, comme

les Sa.xons et les Bavarois; les Frarn;ais n'allaient

jamais

a

l'ennemi bien entendu, ne cherchaient

qu'en petit nombre

a

regagner le Rhin, quoi–

qu'on aper<;út déja quelques maraudeurs sur la

route de Mayence, mais erraient sans armes

autour de l'armée, épuisant les ressources des

villages ou ils trouvaient un abrí. Cette triste

disposition

a

se débander' que la fatigue, le

froid et surtout la faim, avaient développée

d'une maniere désastreuse daos l'armée de Rus–

sie, commern;ait a reparaitre daos nolre armée

d'Allemagne jusqu'a donncr des inquiétudes, et

toute marche nouvelle, tout événement incer–

tain , toute défaite surtout l'aggravaient beau–

coup. L'attention de Napoléon était a cet égard

singulierement éveillée, et

il

était fort préoccupé

entre autres soins de celui des subsistances qui

devenaient rares, tant il y avait de milliers

d'hommes qui depuis le mois de mai vivaient

autour de Dresde, daos un rayon de vingt-cinq

licues.

Telles furent les réflexions qui l'assaillirent

a

son retour

a

Dresde, réflexions dont les maux

éprouvés par l'ennemi ne le consolaient guere.

Si en effet les coalisés avaient essuyé des perles,

c'était par le feu, et nullement par la défection

ou les privations. Une ardeur inou'ie chez les

A1lemands leur amenait

a

chaque instant de

nouveaux soldats par les levées de volontaires;

de grnnds efforts administratifs de la part des

Russes leur avaient procuré les recrues l@ng–

temps attendues. On parlait mcme d'une arméc

de réserve arrivant de Pologne sous le général

Benningsen, et les Autrichiens, dont les rangs

s'étaient fort éclaircis

a

Dresde, en avaient été

dédommagés par l'acbevement de leurs prépa–

ratifs qui

a

la reprise des hostilités n'étaient pas

terminés. Les vivres abondaient parmi eux,

grace au concours des populations, aux subsides

britanniques' et

a

un papier-monnaie soutenu

par la bonne volonté universelle. Aussi la coali–

tion, loin d'avoir moins de soldats qu'elle n'en

espérait, en avait davantage. Ses effectifs, au lieu

d'etre descendus au-dessous de ::500 mille hom–

mes, approchaient de

600

mille . C'est

a

cette

masse formidable que Napoléon devait tenir tete

avec 21)0 mille soldats (220 mille en retranchant

le corps de Davoustrelégué

a

Hambourg),jeunes,

assez

fati~ués,

déja moins bien nourris qu'au

début de la campagne, étonncs bien que non

découragés par plusieurs échecs consécutifs, et

du reste, quoique comptant un peu moins sur la

fortune de leur chef, ayant toujours une foi

entiere en son génie.

Napoléon saos songer encore

a

évacuer l'Elbe

pour le Rhin, sacrifiee qu'on ne devait pas at–

tendre de Iui, saos songer non plus

a

porter le

centre de ses opérations a Berlín, vaste projet

que deux batailles perdues sur la route de cette