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LEIPZIG ET HANAU. -

SEPTEMBRE

1815.

221

facile de s'y porter en une ou deux marches, et

en meme temps

i1

n'était pas assez avancé pour

ne pouvoir pas rétrograder jusqu'a

la

position du

maréchal Saint-Cyr , si l'ennemi débouchait par

Treplitz sur Péterswalde ou sur Altenberg.

Qllant aux partisans dont on voyait déja un

bon nombre, non-seulement sur la grande route

de Commotau

a

Leipzig, mais meme sur celle de

Carlsbad

a

Zwickau, Napoléon s'occupa de mettre

a

Jeur poursuite une certaine quantité de cava–

lerie, afin de les pourchasser s'ils n'étaient que

des partisans lancés

a

}'aventure' et de décou–

vrir leur destination s'ils étaient l'avant-garde

d'une armée marcbant sur Leipzig. Ildétacha de

Dresde Lefebvre-Desnouettes, et le fit rétrograder

sur Leipzig avec trois mille hommes de cavalerie

légerc. Ce brave général devait recevoir

a

titre

de prct momentané la cavalerie légere du maré–

chal Victor qui était

a

Freyberg, celle du maré–

chal Ney qui s'était fort rapproché depuis la

bataille deDennewitz, emprunter2millehommes

d'infanterie au général Margaron, qui avait

a

Leipzig beaucoup de bataillons de marche, et

fondre avec ces forces réunies sur les partisans

qui infestaient la Saxe, et avaient intercepté

quelques-uns de nos convois. Ces partisans parais–

saient dirigés par le général saxon Thielmann,

le meme qui avait passé

a

l'ennemi quelques mois

auparavant, et qui avec de l'infanterie légere

autrichienne, avec les Cosaques de Platow,

venait

a

la fois couper nos communications, et

tacber d'insurge:r la Saxe sur nos derrieres.

Lefebvre-Desnouettes, avee 7 ou 8 mi lle cavaliers

et 2 mille fantassins, avait mission de le pour–

suivre sans reJache. Voici enfin ce que Napoléon

ordonna relativement au maréchal Ney actuel–

lement JJeplié sur Torgau. D'abord, pour donner

plus d'unité

a

son armée,

il

avait prononcé la

dissolution du

f

2e corps spécialement commandé

par le maréchal Oudinot , et rappelé ce mal'échal

aupres de lui. 11 avait ensu.ite réparti les deux

divisions

fran~aises

de ce corps entre les

4e

et

7°' pour proeurer

a

ceux-ci plus de consistaoee,

et eonsacré

a

l'escorte des grands pares ce qui

restait de la divisfon bavaroise, car on ne pou–

vait plus avec sil.reté employer cette division

devant l'ennemi. ll avait dédommagé le maré–

chal Ney des trois ou quatre mille hommes perdus

par cette nouvelle distribution, en lui accordant

l'excelle,nte division polonaise Dombro'Yski ,

laqµel s'était conduite et allait encore se conduire

héro1quem1mt. Elle avaH fait partie de la division

active de Magdebourg sortie de cette place sous

le général Girard , et condamnée maintenant

a

l'inaction pour un temps indéfini. Le maréchal

Ney renfor cé quelque peu en nombre, beaucoup

en qualité de troupes, n'ayant plus que des lieu- ·

tenants généraux sous ses ordres, fut établi

entre Torgau et Wittenberg, afin d'arreteJl ou

du moins de contrarier beaucoup le premier

corps ennemi qui essayerait de franchir l'Elbe.

Comptant environ 56 mille hommes, dans les–

quels i1 n'y avait plus en fait d'Allemands que

quelques mille Saxons bien entourés,

il

ne pou–

vait pas sans doute tenir tete a une grande armée

qui voudrait résohlment passer l'Elbe , mais il

pouvait disputer le passage jusqu'a ce qu'on vint

a

son secours, ce qui était devenu facile depuis

que Napoléon avait concentré si habilement,

quoique si tardivement, ses forces aulour de

Dresde. Napoléon adopta provisoiremcnt une

mesure pour assurer au maréchal Ney les secours

dont

iI

aurait besoin, mesure combinée, comme

toutes celles qu'il prenait, de maniere

a

pourvoir

a

plus d"un objet

a

la fois. Il

pla~a

le maréchal

Marmont avec 18 mille hommes d'infanterie, le

général Latour-Maubourg avec 6 mille hommes

de cavalerie a Grossenhayn , un peu au dela de

l'Elbe, et

a

mi·chemin de Dresde

a

Torgau. Ces

214'

rnille hommcs' outre qu'ils étaicnt prets

a

tendre

la

main au maréchal

Ney,

devaien t pro–

téger la navigation de Hambourg

a

Dresde,

laquelle ne Iaissait pas d'offrir des difficultés,

depuis que l'ennemi victorieux sur notre gauche

s'approchait des bords del'Elbe . Or, on doit se sou–

venir que nolre principale source d'alimentation

était

a

Hambourg. Cette ville s'était rachetée au

moyen d'une contribution de

oO

millions de

francs, acquittés en grande partie en blés, en riz,

en viandes salées, en spiritueux , en cuirs , en

chevaux. Une portion de cet approvisionncment

avait remonté jusqu'a Dresde , et avait été con–

sommée. ll en restait

a

Torgau une parlie dont

on avait déja besoin, car malgré les soil1s con–

stants de

l\f.

Daru, malgré l'habileté qu'il dé–

ployait pour l'entretien de l'armée, il avait peipe

a

y suffire, surtout depuis que les parLisans inter–

ceptaient les routes de Leipzig

a

Dresde et empc–

chaient l'exécution des marchés passés avec les

habitants. Le corps cantonné

a

Grossenhayn

devait done assurer les arrivages par l'Elbe, ainsi

que les évacuations de blessés et de malades que

Napoléon avait ordonnées sur Torgau, Witten–

berg et l\fagdebourg.

Telles furent les dispositions de Napoléon ren–

tré a Dresde vers le milieu de septembre.