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LIVRE CINQUANTIEME.

capitale rendaient désormais impraticable, ré–

solut seulement de resserrer sa position autour

de Dresde, et de s'y concentrer pour avoir moins

de chemirt

a

parcourir lorsqu'il se porterait sur

l'nn des points de

la

circonférence, et pour ctre

en mesure, en restreignant le cercle

a

garder,

de réúnir dans sa main une réserve plus forte.

Le maréchal l\facdonald avait été obligé de

quitter la Sprée et Bautzen par un mouvement

que Blucher avait tenté contre Poniatowski, en

rejetant ce dernier de Zittau sur Rumburg. 11

était venu se ranger en avant de Dresde le long

d'une petite riviere, la Wessnitz, qui coule

transversalement vers cette capitalc en décri–

vant de nombreux circuits, et vient un peu

a

droite tomber dans l'Elbe

a

la

hauteur de Pirna.

(Voir la carte n° 58.) Napoléon établit le maré–

chal l\facdonald avec ses anciens corps et Ponia–

towski le long de cette riviere ou un peu en _

arriere, Poniatowski (le

Se)

a

Stolpen, Lauriston

(le

5e)

a

Drobnitz, Gérard (le

11

º) a

Scbmiedefeld,

Souham (le 3°)

a

Radeberg. 11 pouvait en une

heure avoir de Ieurs nouvelles, en deux heures

etre

a

Jeur tete, et en six avoir envoyé les qua–

rante mille hommes de la garde au secours de

celui qui serait attaqué.

Napoléon s'appliqua en outre

a

lier la posi–

tion de l\facdonald placé au dela de l'Elbe, avec

celle du maréchal Saint-Cyr posté en

de~a ,

et

ricn n'égale l'art, la profondeur de calcul avec

lesquels il disposa toutes cl10ses conformément

au but nouveau qu'il se proposait. D'abord

il

ne

voulait pas

a

chaque alternative de ce jeu de

va-et-vient auquel l'ennemi continuait de se

livrer' etre forcé d'accourir' ce qui était

a

la

fois fatigant et dérisoire, et

il

prit des mesures

telles que l'ennemi, s'il descendait encore par

Péterswalde sur Pirna, füt obligé d'emporter

des positions extremement fortes, des lors con–

traint de s'engager sérieusement, auquel cas

il

vaudrait Ja peine de se déplacer pour avoir

affaire

a

lui. En conséquence Napoléon

fit

r e–

trancher tous les abords des deux plateaux de

Pirna et de Giesbübel, sur lesquels l'cnnemi

devait nécessaircmcnt déboucher en venant de

Péterswalde. Le plateau de Pirna, supérieur

a

celui de Gieshübel, était abordable vers Langen–

Hennersdorf. Napoléon y ordonna la construc–

tion de plusieurs redoutes, et y

pla~a

la

42e

di–

vision (Mouton-Duvernet) du corps de Saint-Cyr,

Jaquelle gardait en meme temps les deux forts

de Lilienstein et de Krenigstein sur l'Elbc. Le

plateau de Gieshübel était traversé par la route

de Péterswalde

a

Gieshübel meme : Napoléon y

fit construire également de nombreuses redou–

tes, et y envoya les trois divisions du 1

cr

corps

sous le comte de Lobau. Pour mettre de l'unité

dans

la

défense,

la

42e, séparée du 14

8

corps

auquel elle appartenait, fut rangée sous les

ordres du comte áe Lobau , mais le comte de

Lobau Iui-meme sous ceux du maréchal Saint–

Cyr, ce qui

repla~ait

tout dans la main de ce

dernier. Pour le cas ou les deux platcaux seraient

forcés vers Jeur bord extérieur, Napoléon fit

r etrancher Je cbateau de Sonnenstein

a

l'extré–

mité du plateau de Pirna, et le Kohlberg

a

l'extrémité de celui de Gieshübel, de fa<¡"on que

]'ennerni cu t une scconde ligne d'ouvrages défen–

sifs

a

enlever. Enfin,

a

<lroite de ces deux pcsi–

tions, en face de la vieille route de Treplitz qui

donnait par Liebstadt sur Borna, Napoléon posta

le maréchal Saint-Cyr avec les trois autres divi–

sions du 14e corps, et lui prescrivit d'élever des

redoutes armées d'une puissante artillerie, en

sorte qu'une nouvelle tentative contre ces posi–

tions bien retranchées, et défendues par sept di–

visions, ne put etre désormais une pure feinte.

Napoléon prépara en outre une réserve

a

ces

sept divisions, et Ja

:fit

consister en:deux divisions

de Ja jeune garde établies dans la ville de Pirna.

Le r este de la jeune garde et toute la vieille

demeurcrent comme d'usage

a

Dresde. Napoléon

ne s'en tint pas a ces précautions. Par un calcul

des plus savants , il voulut créer un líen secret

et ignoré entre les deux positions, de l\facdonald

au dela de l'Elbe, de Saint-Cyr en

de~a.

Il y avait,

comme on l'a vu, deux ponts entre les forts de_

Krenigstein et de Lilienstein ; il en

fit

jeter un

troisieme a Pirna meme, de maniere que

Ja

jeune

gardc et une portion du corps de Saint-Cyr pus–

sent passer l'Elbe

a

l'improviste, et tomber sur

la gauche de l'ennemi qui attaquerait l\facdonald,

et que de son coté Poniatowski, avec une portion

de Macdonald, put venir se ruer sur Ja droitc de

l'ennemi qui attaquerait Saint-Cyr. Grace

a

ces

combinaisons, Napoléon pouvait espérer de

n'avoir plus tant a courir ' ou du moins de ne

plus le faire en pure pcrte, contrc des corps qui

s'amuseraient

a

le troubler sans vouloir se battre

sérieusemen t.

Le maréchal Víctor dut rester

a

Freyberg,

d'ou

il

observait les autres débouchés qui, plus

en arriere encore de Dresde, par la route de Com–

rnotau a Cbemnitz, perrnettaient a l'ennemi de

se diriger sur Leipzig. A Freyberg il n'intercep–

tait pas précisément cette route, rnais il Iui était