DRESDE ET VITTORIA. -
AOUT
18i5.
485
présence du corps de Vandamme
a
Kulm, luí
Jaisser le choix de la route qu'il auraít
a
prendre
pour se samer, et luí promettre de bien tenir le
lendemain devant Kuhn, afin qu 'il cut le loisir
de traverser la montagne et de déboueher dans
le bassin de l'Eger
1 •
En meme temps on regar–
dait ce corps comme tellement compromis, qu'on
enjoignait
a
l\'J.
de Schreler de ramener
a
travers
les bois le jeune prince
d'Oran~e,
qui fai sait
cette campagne avec l'armée prussienne, et avait
été placé aupres du général Kleist. On ne vou–
lai t pas en effet Jivrer aux mains de Napoléon
un tel trophée, si le corps de Kleist était fait
, prisonnier.
l\'J.
de Schreler partit done immédía–
tement pour repasser les montagnes ' et allcr
a
tout risque remplir la difficile mission do nt
il
était chargé. Telles étaient les espérauces des
uns, les craintes des autres le 29
a
minuit
!
Le lendemain 50 aout au matin , les deux ar–
mées se trouvaient dans la meme position que la
veille. Les coalisés étaient en face de Vandamme ,
leur gaucbc, composée des Russes , tout pres des
montagnes, leur centre, compo é aussi des
Russes, en avant de Priesten et vis-a-vis de
Kulm, leur droite formée par les Autrichiens et
par la cavalerie des alliés dans les prairies de
Karbitz.
lis étaicnt disposés
a
prendrc l'offcnsivc '
pour favoriser, en occupant fortement les Fran–
c;.ais, le passage du général Kleist
a
travers
les montagnes, mais ils ignoraient par quelle
route celui-ci chercherait
a
sortir du gou1Irc ou
il était enfermé. lis supposaient a Vandamme
tout au plus 50 mille hommcs, tnndis qu'il en
avait 40 mille sous la main. lis ne pouvaient
done pas hésiter
a
commencer l'attaque, et ils
résolurent de le faire immédiatemcnt.
Vandamme au conlraire, aya nt au lever du
jour discerné plus claircment encore la dispro–
portion de ses forces avec cellcs de l'ennemi, et
attendant
a
chaque instant l'apparition du ma–
réchal Mortier sur ses derrier es, cell e du mar é–
chal Saint-Cyr sur sa droite, voulait se borner
a
la défensive jusqu'a l'arrivée de ses rcnforts.
C'est ce qu'il manda des six beures du matin a
Napoléon. Avec l'ordre de pousser jusqu'a Too–
plitz et avec son caractere audacieux, s'arretcr
a
Kulm était tout ce qu'on pouvait espérer de
1 L'hislorien russe Danilewski a voulu allribuer
ñ
l'empe–
r~ur
Alexandre l'honneu1• d'une eombinaison pl'ofonde, con–
s1slant
ñ
faire desccndre Klcist sur les derl'Íeres de Van–
damme; mais
M.
de Wolzogen, dans ses Mémoires aussi
insl!'uelifs que spirituels, a eomplétementdémenli eette asser-
rnicux de sa part. Quant a remonter sur Péters–
walde meme, il ne devait pas y songer, car la
position de Kulm était asscz forte pour qu'avec
quarante mille hommes on put s'y défendrc
cootre quelque cnnemi que ce fUt; et en arriere ,
entre Kuhn et Péterswalde , on n'avaiL aucun
danger
a
prévoir , Mortier s'y trouvan
L,
et dc–
van t en déboucher
a
cbaque instant. Ne pas se
hasard er en plainc pour allcr
a
Treplilz, et se
mainlenir
a
Kulm, était done la scule résolution
indiquée.
Voici comment le général Vandamme avait
distribué ses troupes. A sa droite, en fa ce des
Russes, au pied meme du Geyersberg ,
il
avait
neuf bataillons de la division l\foulo n-Duvernet,
et un peu en an iere, mais tirant vers le centre,
la division Ph ilippon avec quatorze bataillons. 11
était done bien en force de ce cóté des monta–
gnes, d'ou
a
tou t moment descendaient de nom–
breuses colonnes ennemies. Au centre en avant
de Kulm , vis-a-vis de Prieslen , il avait la bri–
gade Quyot, de la division Teste, un peu en ar–
ricre de la brigade de Reuss. Derriere Kulm , il
avait la b1•igade Doucet de la di vision Dumon–
ceau ' et
a
gauche, vers les prairics, la brigade
Dunesme, appartenan t également
a
la division
Dumoncea u, pour servir d'appui
a
la cavalerie.
Enfi n le général Kr eutzer , avec ce qui restait de
la division Mouton-Duvernet , avait été envoyé
a
Aussig, assez loin en arrier e, pour gar der lepas–
sage de l'Elbe, conformément aux ordres de Na–
poléon . Ainsi, avec vingt-trois bataillons a sa
droite et le long des montag nes, avec d ix-hui t
au centre, avec sept ou huit ba taillons
a
gauche
soutenant ving t-cinq escadrons r angés dnns la
plainc, enfin avec une form idable artillerie, il
devait se cr oire en sur eté, surtout en étant
adossé
a
Ja chaussée de Péterswalde, d'ou
il
se
fl attait incessamment de voir déboucher l\forti er .
Il attcndit done, }'esprit li bre d'inqui étude , et
pourtaot, sans qu'on sut pourquoi ,
il
y avait
dans bien des creurs de sinistres pressen lirnents.
A huit heurcs les tiraill eurs ennemis commen–
cerent le feu, les notres r épondiren t, mais rien
ne fai sait encore prévoir un engogcmen t séricux.
Bienlót sur notre gauche on vit les cavalicrs
russes du général Knorrio g fran cbir une émi–
nence qui dominait les prairies, et puis fondre
lion, et
il
était mieux que personne autorisé
a
Je fairc, puis–
qu'il étaiL présent lorsque 1'01·1lre que nous menlionnons fut
donné
ñ
l\I.
de Scbreler. Cet ordre se lrouve done réduit aux
pl'oportions et au sens que nous lui preloas iei.