DRESDE ET VITTORIA. -
AOUT
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eut
mieux fait évidemment de différer jusqu'a
J'arrivée de son corps tout entier, pour n'engager
le combat qu'avec des forces suffisantes. Cepen–
dant ses autres divisions ne pouvant etre rendues
sur les lieux que fort tard , et sa préoccupation
de couper la retraite a l'ennemi étant toujours
Ja meme, il attaqua l'ennemi avec neuf batail–
Jons du général Mouton-Duvernet, seuls réunis
en ce moment sur les quatorzc dont se compo–
sait la division. Avec ces neuf bataillons portés a
droite vers les bois, il rétablit le combat, et re–
jeta les Russes sur Priesten. Mais tout a coup il
fut assailli par quarante escadrons de la garde
russe, qui venaient d'entrer en ligne, et qui se
déployerent, les uns a notre droite vers le pied
des monts, les autres
a
gaucbe dans la plaine de
Karbitz. Les bataillons de Mouton - Duvcrnet
continrent Ja cavalerie russe le long des monta–
gnes, les escadrons de Corbineau la chargereut
du coté des prairies' et néanmoins cette fois
encore, au lieu d'avancer nous plimes tout au
plus conserver le terrain que nous avions acquis.
A deux heures de l'apres-midi parut la premiere
brigade de la division Pbilippon ( premiere de
Vandamme). Cette brigade, commandée par le
général Pouchelon , envoya sur la droite le
12e
de ligne pour soutenir Mouton-Duvernet, et
au centre le
7e
léger pour attaquer Priesten. Ces
régiments accueillis par un feu épouvantable ne
purent emporter la position. La seconde brigade
de Philippon étant survenue sous le général de
Fezensac, fut engagée de meme, et sans plus de
succes quoique avec beaucoup de vigueur. Le
7º léger de la premiere brigade ayant voulu
nttaquer Priesten fut criblé de mitraille, puis
chargé par Ja cavalerie russe, et sauvé par la se–
conde brigade que le général de Fezensac avait
ralliée sous le feu de l'ennemi. Vandamme, re–
connaissant trop tard que ces attaques décousues
ne donneraient aucun résultat, prit le parti d'as–
seoir sa ligne un peu en arriere, sur la hauteur
de Kulm, laquelle, placée au débouché de la
chaussée de Péterswalde , dominait la plaine. Les
Russes ayant voulu s'avancer furent mitraillés
a
leur tour par vingt-quatre bouches a feu que le
général Baltus, arrivé avec la réserve d'artillerie,
avait mises en battcrie. Ils reculerent sous cette
mitraille et devant les charges de notre cavale–
rie, et allerent reprendre la position de Priesten ,
appuyés, comme le matin, la gauche aux monta–
gnes, le centre a Priesten sur la route de Tceplitz,
la droite dans les prairies de K.arbitz. Nous
étions vis-a-vis, ayant comme eux d'un coté les
rnontagnes, de l'autre les prairies, et au centre
la position dominante de Kulm, ou il était fu cile
de se défendre.
Ce n'était pas un tort a Va ndamme d'avoir
cherché a emporter la position des Russes, p11is–
qu'il avait ordre de les pousser jusqu'a Tooplitz,
et que d'ailleurs
il
devait sentir le bcsoin de fer–
mer le déboucbé de la route d'Altenberg sur
Tceplitz; mais c'en était un d'avoir attaqué avant
d'avoir toutes ses forces sous la main , et ce tort
lui-meme s'expliquait par l'allongement de sa
colonne darn5 les montagnes , et par le désir na–
lurel de déloger l'ennemi ava nt qu'il se fU t con–
solidé dans sa position. Au surplus, le général
Vandarnme s'arreta et
il
résolut de bien garder
Kulm,
Otl
il ne pouvait pas ctre forcé, ayant
!)2 bataillons asa disposition, et environ 80 bou–
ches a feu en batterie. Son intention était d'y
attendre que Mortier, demeuré sur ses derrieres
a Pirna, vinta son aide, et que Saint-Cyr , Mar–
mont , placés sur sa droite, de l'autre cóté des
montagnes, les franchissent
a
la suite des coali–
sés. Ces mouvements n'exigeaient pas plus de
douze ou quinze heures pour s'accomplir, et avec
le concours de toutes ces forces
il
se flattait
d'avoir, le lendemain 50, de bcaux résultats
a
offrir
a
l'Empereur: triste et déplorable illusioo ,
pourtant bien fondée, aussi fond ée qu'aucune
espérance raisonnable le fut jamais
!
Le soir
meme
il
écrivit
a
Napoléon pour faire con naitre
sa situation, demander eles secours, et annoncer
que jusqu'a leur arrivée il resterait immobile
a
Kulm .
Les Jettres écrites le 29 au soir de Kulm ne
pouvaient parvenir
a
Dresde que le 50 au ma–
tin, et les ordres émis en réponse
a
ces lettres
ne pouvaient etre exécutés d'assez bonne heure
pour que Vandamme
füt
secouru
a
temps daos
la journée du 50. Dans la soirée du 29, Napo–
léon avait re<.m les nouvelles parties le matin d-é
Péterswalde;
il
avait su que les Russes se reti–
raient en toute bate, que Vandamme les suivait
l'épée dans les reins, et leur avait déja enlevé
quelques mille bommes. Supposant d'apres ces
premieres informations les coalisés en complete
déroute, comptant que
la
vive poursuite de
Saint-Cyr , de Marmont, de l\furat, les obligerait
a traverser les montagnes en désordre, et que
Vandamme, placé au revers, les recueillerait par
rnilliers, peut-etre meme leur fermerait entiere–
mcnt le principal débouché d'Altenberg,
il
avait
réiléré
a
Saint-Cyr,
a
l\iarmont,
a
Murat, l'ordre
de pousser vivement l'ennemi dans toutes les di-