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DRESDE ET VITTORIA. -

AOUT

i8i 5.

l8i

i1

eut

mieux fait évidemment de différer jusqu'a

J'arrivée de son corps tout entier, pour n'engager

le combat qu'avec des forces suffisantes. Cepen–

dant ses autres divisions ne pouvant etre rendues

sur les lieux que fort tard , et sa préoccupation

de couper la retraite a l'ennemi étant toujours

Ja meme, il attaqua l'ennemi avec neuf batail–

Jons du général Mouton-Duvernet, seuls réunis

en ce moment sur les quatorzc dont se compo–

sait la division. Avec ces neuf bataillons portés a

droite vers les bois, il rétablit le combat, et re–

jeta les Russes sur Priesten. Mais tout a coup il

fut assailli par quarante escadrons de la garde

russe, qui venaient d'entrer en ligne, et qui se

déployerent, les uns a notre droite vers le pied

des monts, les autres

a

gaucbe dans la plaine de

Karbitz. Les bataillons de Mouton - Duvcrnet

continrent Ja cavalerie russe le long des monta–

gnes, les escadrons de Corbineau la chargereut

du coté des prairies' et néanmoins cette fois

encore, au lieu d'avancer nous plimes tout au

plus conserver le terrain que nous avions acquis.

A deux heures de l'apres-midi parut la premiere

brigade de la division Pbilippon ( premiere de

Vandamme). Cette brigade, commandée par le

général Pouchelon , envoya sur la droite le

12e

de ligne pour soutenir Mouton-Duvernet, et

au centre le

7e

léger pour attaquer Priesten. Ces

régiments accueillis par un feu épouvantable ne

purent emporter la position. La seconde brigade

de Philippon étant survenue sous le général de

Fezensac, fut engagée de meme, et sans plus de

succes quoique avec beaucoup de vigueur. Le

7º léger de la premiere brigade ayant voulu

nttaquer Priesten fut criblé de mitraille, puis

chargé par Ja cavalerie russe, et sauvé par la se–

conde brigade que le général de Fezensac avait

ralliée sous le feu de l'ennemi. Vandamme, re–

connaissant trop tard que ces attaques décousues

ne donneraient aucun résultat, prit le parti d'as–

seoir sa ligne un peu en arriere, sur la hauteur

de Kulm, laquelle, placée au débouché de la

chaussée de Péterswalde , dominait la plaine. Les

Russes ayant voulu s'avancer furent mitraillés

a

leur tour par vingt-quatre bouches a feu que le

général Baltus, arrivé avec la réserve d'artillerie,

avait mises en battcrie. Ils reculerent sous cette

mitraille et devant les charges de notre cavale–

rie, et allerent reprendre la position de Priesten ,

appuyés, comme le matin, la gauche aux monta–

gnes, le centre a Priesten sur la route de Tceplitz,

la droite dans les prairies de K.arbitz. Nous

étions vis-a-vis, ayant comme eux d'un coté les

rnontagnes, de l'autre les prairies, et au centre

la position dominante de Kulm, ou il était fu cile

de se défendre.

Ce n'était pas un tort a Va ndamme d'avoir

cherché a emporter la position des Russes, p11is–

qu'il avait ordre de les pousser jusqu'a Tooplitz,

et que d'ailleurs

il

devait sentir le bcsoin de fer–

mer le déboucbé de la route d'Altenberg sur

Tceplitz; mais c'en était un d'avoir attaqué avant

d'avoir toutes ses forces sous la main , et ce tort

lui-meme s'expliquait par l'allongement de sa

colonne darn5 les montagnes , et par le désir na–

lurel de déloger l'ennemi ava nt qu'il se fU t con–

solidé dans sa position. Au surplus, le général

Vandarnme s'arreta et

il

résolut de bien garder

Kulm,

Otl

il ne pouvait pas ctre forcé, ayant

!)2 bataillons asa disposition, et environ 80 bou–

ches a feu en batterie. Son intention était d'y

attendre que Mortier, demeuré sur ses derrieres

a Pirna, vinta son aide, et que Saint-Cyr , Mar–

mont , placés sur sa droite, de l'autre cóté des

montagnes, les franchissent

a

la suite des coali–

sés. Ces mouvements n'exigeaient pas plus de

douze ou quinze heures pour s'accomplir, et avec

le concours de toutes ces forces

il

se flattait

d'avoir, le lendemain 50, de bcaux résultats

a

offrir

a

l'Empereur: triste et déplorable illusioo ,

pourtant bien fondée, aussi fond ée qu'aucune

espérance raisonnable le fut jamais

!

Le soir

meme

il

écrivit

a

Napoléon pour faire con naitre

sa situation, demander eles secours, et annoncer

que jusqu'a leur arrivée il resterait immobile

a

Kulm .

Les Jettres écrites le 29 au soir de Kulm ne

pouvaient parvenir

a

Dresde que le 50 au ma–

tin, et les ordres émis en réponse

a

ces lettres

ne pouvaient etre exécutés d'assez bonne heure

pour que Vandamme

füt

secouru

a

temps daos

la journée du 50. Dans la soirée du 29, Napo–

léon avait re<.m les nouvelles parties le matin d-é

Péterswalde;

il

avait su que les Russes se reti–

raient en toute bate, que Vandamme les suivait

l'épée dans les reins, et leur avait déja enlevé

quelques mille bommes. Supposant d'apres ces

premieres informations les coalisés en complete

déroute, comptant que

la

vive poursuite de

Saint-Cyr , de Marmont, de l\furat, les obligerait

a traverser les montagnes en désordre, et que

Vandamme, placé au revers, les recueillerait par

rnilliers, peut-etre meme leur fermerait entiere–

mcnt le principal débouché d'Altenberg,

il

avait

réiléré

a

Saint-Cyr,

a

l\iarmont,

a

Murat, l'ordre

de pousser vivement l'ennemi dans toutes les di-