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QU.\.HAN'fE-NEUVIEl\JE.
cipitée, exécutée sans ordre, menacée en flanc
par le corps de Vandamme, qu'on savait etre
considérable, et qui d'heure en heurc pouvait le
devenir davantage. 11 avait perdu le conseiller
dans Iequel il avait pt'is taot de confiance, le gé–
néral Moreau, que les soldals portaient mourant
sur leurs épaules, et
il
luí restait le général
Jomini, que Moreau luí avait recommandé
comme capable, quoique tres-bouillant, de don–
ner un bon avis. Le général Jomini et plusieurs
autres, fort disposés a décrier les Autrichiens, et
en particulier le prince de Schwarzenberg, se
plaignaient amerement de ce qu'on songeait a se
retirer au dela de l'Eger, déclaraient excessif,
dangereux meme un pareil mouvement rétr.Q:–
grade, surtout le col'ps de Vandamme apparais–
sant au déboucbé de la chaussée de Péterswalde
sur le flanc des colonnes en rctraile. L'empereur
Alexandre, qui commern;ait
a
entendre un peu
mieux la guerre, et qui n'avait que le tort de se
laisser atteindre par les avis contraires au point
de tomber dans des irrésolutions interminables ,
avaitapprécié l'objection, et était toutdisposé
a
en
tenir compte. Jadis, quand on était moins exas–
péré contre les Frarn;ais, quand on était sous le
coup du génie transcendant de Napoléon, on se
sentait peu enclin a en appcler d'une défaite, on
la regardait comme un arret qu'il fallait subir,
et on se rendait facilement au premier corps
qu'on rencontrait sur son chemin apres une ba–
taille perdue. On était fort cbangé aujourd'hui.
La passion de la résistance devenue extreme, le
prestige de Napoléon diminué, on se laissait
moins décourager, et
a
la moindre lueur d'espé–
rance on reprenait volontiers la résolution de
cornLatlre. Aussi tous les généraux qui se trou–
vaicnt autour d'Alexandre furent-ils d'avis que,
s'il y avait une occasion quelconque de recom–
mencer la lutte, on devait la saisir, et qu'un
corps
fran~ais
se montrant sur leur gauche,
il
fallait s'arreter pour lui tenir tete au lieu de se
porter au dela de l'Eger. Jusqu'ici d'ailleurs,
c'était un corps isolé, qui serait soutenu proba–
blement , rnais qui peut-etre aussi ne le serait
pas, et offrirait da ns ce cas une proie facile
a
enlever. Barclay de Tolly, le général Diebitch
devenu chef d'état-major, ayant partagé cette
opinion, on donna l'orcire aux colonnes du prince
Eugene de Wurtemberg et d'Ostermann de tenir
bon devant Kulm, quelque fatiguées qu'elles
pussent etre. Oo leur
annon~a
qu'elles allaient
etre renforcées' et, en effet, plusieurs colonnes
d'infanterie russe et prussienne arrivant par la
route d'Altenberg avec la cava!erie de la garde,
on les lcur envoya. Ce ne fut pas tout. Les trou–
pes autrichiennes débouchaient actuellement en
plus grand nombre que les Russes, parce qu'elles
s'étaient acheminées les premieres et sans tergi–
verser sur la route d'Altenberg. Ce fut le corps
de Colloredo qui se présenta le premier. Mais ce
général, auquel on demanda de venir se ranger
en face de Kulm, derriere les lignes Fusses, ayant
allégué les instructions du prince de Schwarzen–
berg qui lui prescrivaient de se retircr au dela
de l'Eger, on eut recours
a
M. de Metternich,
qui était
a
Duchs, chateau du célebre Wallen–
stein, ou les souverains étaient actuellement
réunis' et on
fit
donner l'ordre
a
toutes les
troupes autrichiennes de converger
a
gauche,
pour venir se mettre en bataille avec les troupes
russcs descendues de Péterswalde.
Toutefois ce n'était pas avant quelques heures
que ces ordrcs pouvaient amener en ligne des
forces considérables , et Vandamme apres un
iostant de réflexion, quoiqu'il vít les troupes
fu~
gitives s'arreter , et meme s'augmenter sensible–
rnent, résolut de les déloger du poste ou elles
semblaient vouloir s'établir pour protéger contre
nous les débouchés du Geyersberg. En agissant
ainsi il ohéíssait
a
la fois
a
des ordres précis, et
a
I'indication des circonslances, car ses ordres luí
disaient d'aller jusqu'a Tooplitz, et les circon–
stances devaient l'engager a fermer le débouché
des montagnes aux colonnes battues, puisqu'il
n'avait été envoyé en ces lieux que pour opposer
des obstacles
a
leur retraite. Ayant toujours
sous la main la brigade de Reuss avec laquelle
~I
avait marché depuis le matin et n'ayant qu'elle,
il
chassa néanmoins les Russes de Kulm ou ils
avaient cssayé de tenir, et du village de Straden
ou ils s'étaient ensuite repliés. Ce village de
Straden emporté, il° se trouva devant une se–
condc position, située derriere un ravin et d'ap–
parence assez forte. D'un coté, c'est-a-dire vers
notre droite, elle s'appuyait aux montagnes,
vers le centre au village de Priesten construit
sur
la
route de Treplitz ,
a
gauche enfin
a
des
prairies coupées de canaux, et au village de
Karbitz.Vandamme voulut attaquer sur-le-champ
le village de Priesten, pour ne pas permettre
aux Russes de s'y établir; mais pour la prerniere
fois
il rencontra une résistance opiniatre, et fut
repoussé par une charge du régiment des gardes
d'Isma11ow. Il n'avait ni sa grosse artilleric ni
ses masses d'infanterie;
il
fut done obligé d'at–
tendre la division Mouton-Duvernet (la !,t.2e), et