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DRESDE ET VITTORIA. -

AOUT

i815.

'179

intentions, de faire rem_onter

a

Tetschen le se–

cond pont de bateaux jeté

a

Pirna. Tl lui an–

nonc:a,. quant au reste , des ordres ultérieurs.

Toutefois

il

plac:a Mortier

a

Pirna avec quatre

divisions de la jeune garde, pour que ce dernier

put au besoin secourir le général Vandamme,

duque!

il

ne serait qu'a sept ou huit licues. En

meme temps il

fit

recommander

a

Saint-Cyr ,

Marmont, Victor, Murat, de toujours suivre les

coalisés l'épée daos les reins, et de les pousser

violemment contre les montagoes, pour qu'ils ne

pussent les passer qu'en désordre. Ces instruc–

tions données,

il

partit pour Dresde en voiture,

et prescrivit

a

la vieille garde de l'y joindre.

Pendant cette meme journée du 28, Saint–

Cyr, Marmont, Victor et Murat talonncrent

l'ennemi saos rel:iche. Saint-Cyr ramassa des

blessés et des trainards. A Possendorf, Marmont

enleva deux mille prisonniers et trois ou quatre

centsvoitures.A Dippoldiswalde,

il

livra un com–

bat heureux, et prit ou tua encore quclquescentai–

nes d'hommes. MuratetVictorrecueillirentdeleur

cólé des blessés, des trainards, des

prisonnicrs ~

des canons, des voitures, et au moios cinq

a

six

mille hommes en tout. Les perles que les coali–

sés avaient essuyées la veillc, et qu'on pouvait

évaluer

a

plus de 25 mille hommes, s'élevaient

au moins

a

52 ou 55, par les conséquences de la

journée

~u

28. Les signes du découragement

étaient visibles chez l'cnoemi , et faisaicnt cspé–

rer d'importants résultats s'il était fortemen t

poursuivi.

Le leodemain 29, Vandamme, excité par les

ordrcs qu'il avait rec;us daos la soirée précé–

dcnte, résolut de ne laisser aucun repos aux

Russcs, et de leur faire expier le boohcur qu'ils

avaient eu de passer impunément devant lui ,

sous le platean de Pirna. Ce général, dou é

d'i116-

niment de coup d'reil , de vigueur, d'cxpéricnce

de la guerre, et meme d'esprit , malheureusc–

ment décrié par ses mreurs un peu trop solda–

tesques et par la violence de son caractere , avait

été traité saos aucunc faveur, et se plaignait de

n'etre pas encore maréchal, grade qu'il méritait

beaucoup plus que quelques-uns de ses contem–

porains

a

qui Napoléon ne l'avait pas fait atten–

dre. La difficulté des circonstances, le hesoio de

remplacer les hommes de guerre, dont on faisait

une consommation, hélas

!

lrop grande, uyant

ramené sur lui l'attention de l'Empereur, il se

flattait d'obtenir enfin les récompenses qu'il

croyait avoi1· méritées depuis longternps, et

il

éprouvait un redoublernent de zele qui' fort

utile en toute autre circonstancc, pouvait dans

celle-ci l'entraioer au dela des bornes de Ja pru -

dence. 11 s'ava nc;a done résolUment des le matin

du 29 sur l'arriere-garde des Russes. La brigade

de Reuss, commandée par un jeune prince alle–

mand , militaire de Ja plus haute distinction ,

marchait en tete. Vandamme , accompagné du

général Haxo , Ja dirigeait. Entre Hollendorf et

Péterswalde , Vaodamme et le prince de Rcuss

assaillirent une colonne russe qui voulait résis–

ter, la déborderent, et, apres l'avoir culbutée, lui

enleverent 2 mille hommes. Par malhcur, le

jeune prince de Reuss fut tué d'un coup de canon.

ll

emporta les regrets de toute l'armée, car au

mérile d'etre un officier trés- brillant

il

joignai t

celui d'etre trcs-attaché aux Francais.

A

pres cet exploit,

Vandamm~

continua de

poursuivre les Russes

a

out.raoce. Il fra nchit les

montagnes sur leurs traces, descendit en plaine ,

et

a

midi atteignit Kulm, d'ou il dominait le

vastc bassin dans lcquel les colonnes ennemies

vivement pourchassées commcn<;aient

a

débou–

cher. A son aspect, les soldats du prince Eugene

de ' Vurtembcrg et les gardes d'Ostermano, qu'il

n'avait cessé de poursuivre , et sur lesqucls il

avait fait plusieurs milliers de prisooniers, s'ar–

r eterent et vinrcnt prcndre position devant lui,

pour couvrir le déhonché de Tccplitz, dont ils

sentaient toute l'import:rncc. Des hauteurs de

Kulm, Vandamme aper cevait ce débo uché de

Tce plitz, ou

il

avait ordr e de touch er au besoin,

et ou l'a ltirait le désir de barrer Je chemin aux

colonnes enn cmies qui avaient pr is les routcs

latérales

a

celle de Péterswaldc. l\Ialbeu reuse–

ment

il

n'avait sou s la rnain que son avan t-ga r de;

le reste suivait en forman t une longue <¡ueue

dans les gorges, et les troupes ru sses qu'il avai t

en face, plus nornbreuscs que le maliu , r en–

forcées rneme de corps nouveaux , paraissaient

r ésolu cs

a

lenir oú elles étaient. I1 suspcndit

done quelques instants sa marche pour altendre

son cor ps d'armée. Voici d:;1ns l'inlervalle ce qui

s'était passé du coté des coalisés.

L'emper eur Alexandre avait séjourné pendan t

la nui t du 28 au 29

a

Altcnberg, au pied des

montagnes de

l'Erz-Gebirge,

de celle notamment

qu'on appelle le Geyersberg, l'avait franchie le

29 au matin, et était parvenu sur le revel's de

t.res-bonne heure. De la, découvr ant

a

gauche la

positioo de

Kulm~

sur Jaquelle Vaudammc s'était

arreté en face des Russes,

a

droite Treplitz et le

bassin de l'Eger, qui va se jeter daos l'Elbe ,

il

avait pu apprécier le danger d'une retraite pré-