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DRESDE ET VlTTORIA. -

AOUT

i8i5.

177

l'on pouvait ren·contrer

l~s

Fran<;ais, uotamment

a

Zehist, petit bourg situé

a

l'entrée du plateau

de Gieshübel, sous une hauteur qu'on appelle le

Kol1lberg, et qui était occupée en ce moment

par un bataiUon fran<;a·is. Le prince Eugene de

Wurtemberg fi.t assaillir et enlever le Kohlberg,

pnis

il

pirofita de cet avantage pour défiler avec

tout son corp>s. Vandamme fit réoccuper la posi–

tiou,

mais

a

ce moment les dcux corps r usses

n'avaient plus intéret

a

la reprendre. En conti–

nuant

a

parcourir Je platean de Gieshübel , ils

cótoyerent

a

Gross-Cotta et

a

Klein-Cotta les

Fran<;ais descendus de Pirna en trop faibles

détachement.s' et parvinrent

a

franchir tous les

obstacles, quoique en perdant du monde . Parve–

nus enfin

a

l'extrémité de ce plateau, ils s'échap–

perent par la rampe de Gieshübcl, et purent

gagner la r.oute de Péterswalde saos de graves

accidents, en étant quittes d'un grand danger au

prix de quelques perles peu considérables.

Ce qui leur avait valu ce bonheur, c'est que

Vandamme, ayant eu de la peine

a

trainer son

artillerie a cause du mauvais temps ' n'avait pu

faire autre chose, daos la journée du 26, que de

gravir le plateau de Pirna, avait employé

a

l'oc–

cuper solidernent toute la journée du 27, et le 28

au matin avait été surpris par l'apparition des

Russcs, avant de connaitre les événements de

Dresde.

1'f

ais, avcrti bicntót de la victoire d u

27, et ayant réuni ses divisions, il s'était mis

a

poursuivre les Russes, Jeur avait livré un vio–

lent combat d'aTriere-garde a Gieshübel , leur

avait tué un millier d'hommes, et les avait menés

battant jusqu'a Hollendorf, a quelque distance

de Péterswald·e. Arrivé la,

il

attendit impatiem–

ment les ordres de Napoléon pour la dircclion a

dom~er

a ses mouvements ultérieurs.

Telles avaien.t été les opérations de l'ennemi le

matin du 28, et durant une partie de

la

meme

journée. Pendant ce temps , Napoléon, debout de

tres-bonne heure , avait expédié ses premiers

ordres par écrit, et avait enjoint au maréclrnl

Mortier avec la jeune garde, au maréchal Saint–

Cyr avec le 14c corps, de se porter a Gieshübel,

l'un des défilés de la route de Póterswalde, poar

s'y réunir

a

Vandamme; au maréchal Marmont,

de suivre les coalisés par la r@ute d'Altenberg,

1

Les flatleurs de la mémoire de Nnpoléon, ignorant, parce

que sa correspondance four esl reslée foconnue, les vrais mo–

tifs de son subit 1•ctour

a

Dresde, et ne voalant pas non plus

admetlil'e qu'il ¡nlt commettr"e une faute, ont attribné ce re–

tour

a

une indisposilfon subite. Les ordres nombreux donnés

daos cette meme journée du 28, et dans celle du 29, prouvent

c¡ue cclle indisposilion n'cmpecha pas Napoléon de vnquer

a

CONSULAT.

!l.

et

a

Murat, qui avait avec lui le corps de Víctor,

de les poursuivre

a

outrance sur la grande roule

de Freyberg. Napoléon avait par les mémes dé–

péches annoncé sa présence, et promis d'ordon–

ner sur les lieux memes ce q ue comporteraient

les circoustances. En effet, des la poiote du jour,

il s'était rendu

a

cheval aupres du maréchal

Marmont, pour observer de ses propres yeux la

retraite de l'ennemi.

Parvenu sur les hauteurs de Dresde aupres du

maréchal Marmont , il avait vu les diverses co–

lon nes des coalisés se dirigeant vers les monta–

gnes boisées de

l'Erz-Gebirge.

II avait été frappé

du mouvement transversal de gauche

a

droite

qu'exécutaient les troupes russes de Barclay de

Tolly, pour se reporter de la route de Péters–

walde sur celle d'Altenberg, mou vement

a

la

suite duqucl une grande partie des colonnes

russes, prussiennes et autrichiennes allaient se

trouvcr réunies sous la meme direction. En face

de pareilles rnasses, le corps du maréchal l\'.lar–

mont était évidemmcnt insuffisant, eL Napoléon

avait ordonné lui-méme au rnaréchal Saint-Cvr

de se rabattre de Dohna sur Maxen, pour "se

rapprocher du maréchal Marmont, et poursuivre

l'ennemi de concert. Cct ordre donné de vive

voix, Napoléon s'était transporté

a

Pirna pour

voir ce qui s'y passait, et prescrire ce qu'on au–

rait a faire sur la route de Péterswalde.

Arrivé

a

Pirna vers le milicu du jour, Napo–

léon y prit un léger rcpas, et soudain fut saisi de

douleurs d'cnlrailles auxquelles

il

était sujet des

qu'i lavait enduré l'humidité, et, la veille en effet,

il avait supporté pendant toute la journée des

torrents de pluie. Tou tefois ces douleurs n'étaient

pas de nature

a

l'empechcr de donner des ordres,

et de

fai.re

ce qui était impérieusement exigé par

les circonstances

1 •

1\'Iais en ce moment

il

re9ut

des dépeches qu'il attendait avec impatience des

environs de Berlin, et des bords du Bober. Le

maréchal Oudinot, qui aurait

du

etre entré

a

Berlin depuis plusieurs jours, s'était arreté de–

vant les inondations, puis n'avait pas abordé

J'ennemi en masse, et avaiL eu !'un de ses corps

assez maltraité. Le maréchal Macdonald , sur le

Bober, venait d'etre surpris par Blucher, et

d'éprouver des pertes considérables. Ainsi la

ses nfl'aires, et de lémoins oculaires, le maréchal lllarmont

nolamment, affirment qu'il n'était poinl malade. Nous en rnp–

portant plus volontiers aux documents aulhentiques qu'aux

récits presque toujours contradictoires <les témoins oculaire ,

nous croyons avoir acquis la preuve, par les leUres memcs de

Napoléon, que cellc prélcndue indisposilion ne l'empeclta

nullement de faire ce qu'il devail, el nous nous sommes con-

.)

12

)