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DRESDE ET VlTTORIA. -

AOUT

1813.

de Marmont et de la vieille garde, quitta les

murs du

Gross-Garten,

auxquels il était adossé,

enleva Strehlen aux Prussiens, et cssaya de les

suivre sur les hauteurs de Leubnitz. Les Prus–

siens se jeterent sur lui , et un combat des plus

vifs s'engagea entre Strehlen et Leubnitz. Au

dela du

Gross-Garten,

Ney apres avoir défilé

derriere ce jardín, et pivotant alors sur sa droite,

la gauche en avant, vint se déployer entre

Gruna et Dobritz, puis s'avanc;a vers Reick, re–

foulant devant lui les avant-gardes de Wittgen–

stein. Marchant a la tete de trente-six mille

hommes d'une superbe infanterie, et de cinq

a

six mille chevaux,

il

se préscntait avec l'attitude

résolue qui luí était naturelle.

Sauf l'engagement séricux entre Saint-Cyr et

les Prussiens vers Strehlen, on se contenta jusqu'a

onzc heurcs du matin d'échangcr une forte ca–

nonnade sur la plus grande partie de la ligne, et

le temps fut surtout cmployé a manreuvrer sur

les deux ailes. Les coalisés cependant, qui ne

pouvaient pas apcrcevoir ce qui se passait

a

leur

gauche, au dela du vallon de Plauen, et qui

voyaient

a

leur droite la marche soutenue el im–

posante de Ncy, se demandaient ce qu'il fallait

faire. D'apres une idée du général Jomini,

il

fut

proposé a l'empcreur Alexnndre des que le ma–

réchal Ncy serait par ven u jusqu'a Prohlis , de

jeter dans son flanc la masse des Prussiens,

tandis que Barclay de Tolly avec les réserves

russes l'aborderait de front. On pensait qu'cn

portantainsi sur ce rnaréchal cinquantc

a

soixante

mille hommes a la foi s, on parviendrait a l'acca–

bler. l\iais le maréchal Saint-Cyr se rabattant

lui-memc avec 20 mille hommes sur les Prus–

siens, et les prenant a dos, aurait pu

a

son tour

faire naitre des chances bien diverses, et peut–

etre bien funestes pour les alliés. Alcxandre

jugea bonne l'idée qu'on lui p1·oposait; le princc

de Schwarzenberg l'accueillit; elle convenait

a

l'ardeur des Prussiens, et on dépccha des émis–

saires au froid et méthodique Barclay de Tolly

pour luí persuader de concourir avec toutes ses

forces

a

une manrouvre qu'on croyait J écisive.

.Mais tandis que ce danger , plus ou moins

réel, menac;ait le maréchal Ney, un dangcl' cer–

tain, ne dépendant pas du concours d'une foule

de volontés, menac;ait la gauche des coalisés. Vers

onze heures et dcmie, au dela du vallon de

Plaucn, Victor et .Murat arrivés en ligne, et

ayant bien concerté leur attaque, commencerent

a

l'exécuter avcc autant de promptitude que de

vigueur. Le maréchal Victor porta sur sa gauche

la division Dubreton , donl une brigade devait

enlever Toltschen aux grenadicrs de 'Veissen -

wolf, dont l'autre brigade <levait cnlever Roslhal

a

la division Aloys Lichtenstcin . 11 porta sur

sa droite la division Dufour, réduitc

a

une bri–

gade , et la dirigea contrc le village de Corbitz,

ou passait

la

grande route de Freybcrg, et ou se

trouvait le reste de la division Aloys Lichten–

stein . Il tinten réscrvc la division Vial. An dela

de Corbitz et de l'aulre coté de la <'haussée de

Frcyberg, Mural continuant a manreuvrer, ta–

chait en s'avnn<,;ant jusqu'a Comp titz de déborder

la gauchc des Autrichicns formée pnr la division

l\'leszko. Quand :Murat parut avoir gagné assez de

tcrrain sur la gauche des Autrichiens, le maré–

chal Víctor donna enfin le signa!, et on marcha

d'un pns rapide sur les trois villages désignés.

Les Autrichicns fircnt d'abord avcc cinquanlc

pieces de canon un feu mcurlricr, et Jorsque nos

colonnes d'atlaque furent plus rapprochécs, les

accucillircn t avec la mousquct-eric. Nos jeuncs

soldats, conduits par des officiers vigoureux, ne

furent ébranlés ni par les boulets ni par les

bailes. Se portant avec vivacité sur les trois vil–

lages, ils enlcvcrent les clóturcs des jardins qui

les précédaient, puis se jeterent sur les villagcs

eux-memcs. Les deux brigadcs de la division

Dubreton entrerent, J'unc dans TO!tschen, ou

elle combattit corps

a

corps avec les grenadiers

de Weisscnwolf, l'autre daos Roslhal, ou elle se

trouva aux prises avcc une partie de la division

Aloys Lichtenstein. Aprcs un combat assez court,

ces deux villages tombercnt daos nos mains.

A droite la division Dufour assaillit Corbi tz, l'em–

porta, et y

fit

deux millc prisonniers. Les Au–

trichiens se replierenl, alors sur le lerrain en

arricre, lcquel s'élevc en forme de glacis. On les

y

suivit. Tout

a

COtlp ,

Ja division Aloys Lichten–

stein, apercevaot un vide entre la division Du–

brcto n qui s'était portée un pcu a gauche vers

Toltschen, et la division Dufour qui était restée

a

Corbitz, sur

la

grande route de Freyberg,

tacha de pénétrcr dans ce vide. l\fais la division

Vial, qui était en réserve au centre, s'avanc;a

pour lui tenir tele, tanclis que l\Iurat saisissant

l'a-propos avcc le coup d'reil d'un général de ca–

valcrie supérieur , lanc;a la division Bordesoulle

sur l'infanterie d'Aloys Lic:htcnstein. Les cuiras–

siers de Bordcsoulle fondircnt au galop sur les

Autrichiens formés en carré , et privés par

la

pluie de l'usage de leurs fcux. Deux carrés

fu–

rent en un instant cnfoncés et sabrés. La divi–

sion Dufour dégagéc reprit alors sa marche le